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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 15:14

Biographie de cet homme qui fut directeur du groupe scolaire de Pont-de-l'Arche, qui porte aujourd'hui son nom

Né le 16 février 1911 à Montaure et mort le 15 mars 1962 près d’Alger, Maxime Marchand est un humaniste, pédagogue et martyr du fascisme français.

 

Portrait Max Marchand

 

Le 10 mars 1987, le conseiller municipal Robert Redon proposa au Conseil de la ville présidé par Roger Leroux, de donner le nom de Maxime Marchand au groupe scolaire de Pont-de-l'Arche

Les élus acceptèrent d'honorer celui qui avait été directeur d'école à la Libération et qui fut assassiné durant la guerre d'Algérie.

La première marque d’attention publique, à Pont-de-l'Arche, à l’égard de Maxime Marchand revint à Marceau Lavallée. Ce directeur d’école et conseiller municipal proposa au Conseil municipal du 2 décembre 1964, alors présidé par Roland Levillain, de baptiser la salle du 1er étage du préau et d'apposer une plaque commémorative en hommage à Maxime Marchand.

Mais qui était cet homme ? 

Celui qui l’on appelle le plus souvent Max Marchand est né dans une famille modeste, à Montaure, le 16 février 1911. Élève boursier du fait de son mérite, il devint instituteur en 1930. Malgré son service militaire en Algérie en 1931-1932, puis une mobilisation en tant que lieutenant en 1939 et un emprisonnement en Allemagne (1939-1945), Maxime Marchand gravit rapidement les échelons de l'Education nationale.

Il devint directeur d’école à Pont-de-l’Arche (1er octobre 1945-2 mai 1946), puis professeur à l’école normale de Rouen et inspecteur de l’école primaire (1948).

Il reçut sa mutation en Algérie française où, grâce à ses qualités relationnelles, humanistes, il forma les instituteurs afin d’améliorer les pratiques pédagogiques. Il devint inspecteur de l’Académie de Bône, puis d’Alger (1961) avant d’assumer les fonctions de directeur des centres sociaux éducatifs d’Algérie (1962). Ces centres avaient pour fonction de former des cadres spécialisés dans la formation des adultes que ce soit dans l'alphabétisation ou le partage de connaissances pratiques, notamment agricoles.

L’humanisme de Maxime Marchand se traduisit aussi par son militantisme : républicain, laïque, socialiste, franc-maçon et syndicaliste, il lutta contre les extrémistes et chercha à sauvegarder la paix dans une Algérie de plus en plus en proie à la violence. Il militait pour l’accès à la pleine citoyenneté des Français de souche algérienne afin qu’ils soient égaux aux métropolitains. Il dénonçait une « caricature de démocratie et de suffrage universel » où les Droits de l’Homme étaient bafoués.

Avec ses proches, il devint un symbole à abattre pour les ligues d’extrême-droite. Bien qu’il reçût des menaces de mort et que sa maison fût dynamitée, le ministère tarda à lui accorder une mutation en métropole. Des activistes de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) le fusillèrent avec ses collègues lors d’une réunion des professionnels des Centres sociaux éducatifs.

Ainsi, moururent avec lui le 15 mars 1962 : Mouloud Feraoun (chef du service des Centres sociaux d’Algérie), Robert Aymard, Marcel Basset, Ali Hamoutène, Salah Ould Aoudia  (inspecteur des Centres sociaux).

Comme beaucoup d’autres, ces hommes ont payé du prix de leur vie leur volonté de vivre fraternellement, au sein d'une même république, vers le progrès.

Le nom de Maxime Marchand a été donné à divers établissements scolaires (Pont-de-l’Arche, Évreux, Louviers, Vernon, Le Loroux-Bottereau (44), Alger, Bône, Oran, Souk-Ahras, Theniet-el-Had…), rues (Montaure, Alger), salles (au ministère de l’Éducation nationale), diverses plaques commémoratives...

 

Sources

Jouin Serge, Le Destin tragique de Maxime Marchand et l’Algérie, Saint-Nazaire : chez l'auteur, 1986, 138 pages ; 

Le site Internet des Amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et leurs compagnons

Plaque apposée sur la maison natale de Maxime Marchand au n° 5 de la rue Abbé-Toussaint, à Montaure (cliché Armand Launay, juillet 2013).

Plaque apposée sur la maison natale de Maxime Marchand au n° 5 de la rue Abbé-Toussaint, à Montaure (cliché Armand Launay, juillet 2013).

Maison natale de Maxime Marchand (cliché Armand Launay, mai 2013).

Maison natale de Maxime Marchand (cliché Armand Launay, mai 2013).

Armand Launay

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Mes activités

Armand Launay. Né à Pont-de-l'Arche en 1980, j'ai étudié l'histoire et la sociologie à l'université du Havre (Licence) avant d'obtenir un DUT information-communication qui m'a permis de devenir agent des bibliothèques. J'ai acquis, depuis, un Master des Métiers de l'éducation et de la formation, mention Lettres modernes. Depuis 2002, je mets en valeur le patrimoine et l'histoire de Pont-de-l'Arche à travers :

- des visites commentées de la ville depuis 2004 ;

- des publications, dont fait partie ce blog :

Bibliographie

- 20 numéros de La Fouine magazine (2003-2007) et des articles dans la presse régionale normande : "Conviviale et médiévale, Pont-de-l'Arche vous accueille", Patrimoine normand n° 75 ; "Pont-de-l'Arche, berceau de l'infanterie française ?", Patrimoine normand n° 76 ; "Bonport : l'ancienne abbaye dévoile son histoire", Patrimoine normand n° 79 ; "Chaussures Marco : deux siècles de savoir-plaire normand !", Pays de Normandie n° 75.

- L'Histoire des Damps et des prémices de Pont-de-l'Arche (éditions Charles-Corlet, 2007, 240 pages) ;

- Pont-de-l'Arche (éditions Alan-Sutton, collection "Mémoire en images", 2008, 117 pages) ;

- De 2008 à 2014, j'ai été conseiller municipal délégué à la communication et rédacteur en chef de "Pont-de-l'Arche magazine" ;

- Pont-de-l'Arche, cité de la chaussure : étude sur un patrimoine industriel normand depuis le XVIIIe siècle (mairie de Pont-de-l'Arche, 2009, 52 pages) ;

- Pont-de-l'Arche, un joyau médiéval au cœur de la Normandie : guide touristique et patrimonial (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 40 pages) ;

- Pont-de-l'Arche 1911 I 2011 : l'évolution urbaine en 62 photographies (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 32 pages) ;

- Mieux connaitre Pont-de-l'Arche à travers 150 noms de rues et de lieux ! (Autoédité, 2019, 64 pages) ; 

- Déconfiner le regard sur Pont-de-l'Arche et ses alentours (Autoédité avec Frédéric Ménissier, 2021, 64 pages) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (publié en ligne, 2022) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (version mise en page du précédent ouvrage, édité par la mairie de Terres-de-Bord, 2023).

Depuis 2014, je suis enseignant à Mayotte.

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