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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 13:21

Sous la présidence d’Anthime Ferrandier, le Conseil municipal du 13 avril 1921 a honoré un certain Docteur Sorel en donnant son nom à une rue. Mais qui était-il ?

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Étienne-Alexandre Sorel (1839-vers 1920) est né et décédé à Pont-de-l’Arche. Médecin officiant à l’hôpital local, Il fut conseiller municipal depuis le 29 aout 1870 jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Elu actif, on retrouve ses nombreuses interventions dans les délibérations du Conseil municipal. Royaliste et catholique, il conserva sa cote de popularité bien que l’échiquier politique local devînt de plus en plus républicain et laïc. Sa profession de médecin eut une incidence positive sur l’estime que lui portait une partie de la population.

Étienne-Alexandre Sorel fut particulièrement actif au sein des commissions travaillant à l’instruction publique. Le 16 février 1876 il fut nommé au sein de la commission visant à la création d’une « salle d’asile » pour les jeunes filles et garçons de 4 à 7 ans. Le but était « l’édification morale » et les activités physiques. Étienne-Alexandre Sorel œuvrait en ce sens pour « notre régénération intellectuelle » et morale, lui qui jugeait immoral le comportement des Archépontains où les naissances d’enfants naturels étaient de 20 % en 1879 quand la moyenne nationale était de 7 à 8 %.

Il mit l’accent sur la vétusté, l’insalubrité et l’exigüité des locaux servant d’école. Étienne-Alexandre Sorel fut nommé à la commission scolaire le 25 mars 1882. Il militait pour un enseignement religieux.

Royaliste, il monta parfois au créneau, notamment le 16 février 1889 où la préfecture demanda au Conseil municipal de fêter le centenaire de 1789. Étienne-Alexandre Sorel se prononça pour mais « seulement pour la convocation des états généraux »… ce qui revient à nier toute la révolution puisque celle-ci commença quelques semaines après ladite convocation… À défaut de la nier, il caricatura la révolution en la réduisant à la violence dans un ouvrage publié en 1919 : intitulé Pont-de-l’Arche pendant la Révolution d’après les registres municipaux 1789-1804. L’auteur voit la Révolution française comme une boite de Pandore d’où tous les maux seraient nés et explique que celle-ci, à l’image de la récente révolution soviétique, serait une lutte de classes entre les ouvriers et les bourgeois…

C’est le 13 avril 1921, sous la présidence d’Anthime Ferrandier, que les élus donnèrent son nom à une voie et pas n’importe laquelle. Il s’agissait d’une des voies bâties par la Société anonyme des habitations bon marché où notre homme fut administrateur délégué.


 

Armand Launay

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 22:39

Maurice Hervey est né à Paris le 12 novembre 1855 et décédé à Notre-Dame-du-Vaudreuil le 14 novembre 1936). Il était le gendre d’Alexandre Raoul-Duval.

 

Maurice-Hervey.JPG


Il créa en 1900 une section départementale de la ligue de la Patrie française, mouvement d’extrême droite.

Il devint conseiller municipal de Notre-Dame du Vaudreuil en 1891 et conseiller général de Pont-de-l’Arche en 1901 sous l’étiquette républicaine modérée. Il perdit ce poste en 1913 face au républicain de gauche, le radical Maurice Delamare. En 1912, il fut élu sénateur et réélu à ce poste en 1921 et en 1929.

Il fut affecté en 1915 à l’état-major du 6e corps d’armée en Champagne car, malgré ses fonctions et son âge, Maurice Hervey s’était porté volontaire pour défendre le drapeau. Il acquit la croix de guerre avant de reprendre sa place au Parlement en 1917.

Sénateur, il siégea dans le groupe de la gauche démocratique, qui était en fait à droite. En 1914, il combattit l’impôt sur le revenu proposé par les radicaux. Il œuvra pour le vote et l’éligibilité des femmes et pour la lutte antialcoolique.

Très actif et influent, il fut élu vice-président du Sénat de 1925 à 1928.

Les élus conservateurs de Pont-de-l’Arche voulurent honorer Maurice Hervey en tant que fondateur et président de la « Société anonyme des habitations à bon marché » qui construisit des maisons ouvrières. Ils donnèrent ainsi son nom à la « rue Neuve du sud » par une délibération du 4 mars 1931.

Cet homme avait aussi été salué par la précédente équipe municipale, celle du radical Maurice Delamare, qui reconnurent « le zèle et le dévouement dont [M. Maurice Hervey] a toujours fait preuve pour le développement de son œuvre au grand profit de la classe laborieuse… ».

 

Sources

Délibérations du Conseil municipal

Site Internet du Sénat

 

Armand Launay

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 22:57

GOHAREL ANDRE

MORT

AU CHAMP D’HONNEUR

 

Six mots démontrent une envie de mémoire au n° 12 de la rue Julien Blin. Six mots qui survivent peu à peu à la génération qui a connu André Goharel mais sans transmettre qui fut cet homme.

André Goharel

 

Fernand André Goharel est né le 20 juin 1919 à Pont-Audemer. Ouvrier en chaussures, domicilié au boulevard de la Marne, il devint résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) sous le nom de code « Alifax ». Les archives des FFI précisent qu’il fut tué dans cette rue lors d'une mission de liaison entre le PC et un groupe en patrouille. C'était le 28 aout 1944.

Sa tombe se trouve dans le cimetière communal.

Andre-Goharel--tombe-.JPG

  

Sources

Archives départementales de l’Eure, fonds FFI 78.

 

 

Armand Launay

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 16:31

Anciennement appelée « place du Faubourg des Champs », c'est en 1937 que cette place archépontaine, bousculée par l'automobile, prit le nom d'Aristide Briand.

 

Avec nos remerciements à Jacqueline Nalet pour le plan de 1773

 

Pourquoi y a-t-il autant d'espace en ce lieu ? 

Ci-dessous, sur le haut d'un détail du plan au 1/150e daté de 1773, on voit l'arc de cercle des remparts sud de Pont-de-l'Arche. Une avancée de ces remparts protège l'entrée de la ville où se trouve un "petit pont" donnant sur deux premières maisons et l'ancien calvaire. Ce document est conservé aux Archives nationales sous le nom de "Plan des fossés et glassis de Pontdelarche...". Il constitue une annexe de l'arrêt du Conseil du 16 juillet 1773 portant sur une contestation d'abattage d'arbres par le "sieur Durufley". Cette avancée des remparts explique la largeur de la place des Champs depuis le pied des remparts au sud de la rue Sainte-Marie jusqu'aux maisons des faubourg représentées sur le plan. 

Les délibérations du Conseil municipal d'Ancien Régime attestent que l'autorisation de combler le "pont dormant de la place des champs" fut accordée en 1747. Ces mêmes archives montrent que la place des champs fut aplanie en 1779 suite à l'autorisation de l'intendant Louis Thiroux de Crosne. C'est en ce temps que les boulevards de la ville furent créés et le fort de Limaie démoli avec maintes parties des remparts

Le plan cadastral de 1834 montre encore le pont à bascule au milieu de ce qui deviendra la place Aristide-Briand.   

La place dût prendre son nom du faubourg des champs, c'est-à-dire le petit quartier de maisons à pans de bois situées au début de la rue Maurice-Delamare, autour de l'actuelle place Aristide-Briand, au début de la rue Charles-Cacheleux et au début de la rue Général-de-Gaulle. La référence aux champs n'aurait pas suffit à caractériser l'endroit car la porte Saint-Jean (vers Bonport) donnait elle aussi sur des champs... mais pas sur un faubourg. 

Sur cette faible reproduction d'un plan au 1/150e datant de 1773, on voit l'arc de cercle des remparts sud de la ville. Une avancée de ces remparts protège l'entrée de Pont-de-l'Arche où se trouve un "petit pont" donnant sur deux premières maisons et l'ancien calvaire (Archives nationales, "Plan des fossés et glassis de Pontdelarche...", annexe de l'arrêt du Conseil du 16 juillet 1773).

Sur cette faible reproduction d'un plan au 1/150e datant de 1773, on voit l'arc de cercle des remparts sud de la ville. Une avancée de ces remparts protège l'entrée de Pont-de-l'Arche où se trouve un "petit pont" donnant sur deux premières maisons et l'ancien calvaire (Archives nationales, "Plan des fossés et glassis de Pontdelarche...", annexe de l'arrêt du Conseil du 16 juillet 1773).

Le plan cadastral de 1834 montre encore le pont d'entrée des remparts de la ville. Le reste des fortifications a été rasé et laisse un espace important : la future place Aristide-Briand (Archives départementales de l'Eure).

Le plan cadastral de 1834 montre encore le pont d'entrée des remparts de la ville. Le reste des fortifications a été rasé et laisse un espace important : la future place Aristide-Briand (Archives départementales de l'Eure).

Un espace public

La place qui nous intéresse était bien vaste. Elle accueillit des foires ponctuelles et quelques sessions de la fête Sainte-Anne. Elle accueillit aussi des exercices militaires puisqu'elle fut appelée, un temps, place du champ de Mars. 

Telle qu'elle nous apparait sur les photographies du début du XXe siècle, elle est bien vide. On y voit quelques voitures à cheval, de premières automobiles... et donc un garage en haut de la rue Président-Roosevelt, des hôtels-restaurants (Le Grand Saint-Eloi et l'Hôtel du midi), des boutiques... 

La place Aristide-Briand au début du XXe siècle, un espace bien vide propice aux voyageurs et aux foires locales. La place Aristide-Briand au début du XXe siècle, un espace bien vide propice aux voyageurs et aux foires locales.
La place Aristide-Briand au début du XXe siècle, un espace bien vide propice aux voyageurs et aux foires locales. La place Aristide-Briand au début du XXe siècle, un espace bien vide propice aux voyageurs et aux foires locales. La place Aristide-Briand au début du XXe siècle, un espace bien vide propice aux voyageurs et aux foires locales.

La place Aristide-Briand au début du XXe siècle, un espace bien vide propice aux voyageurs et aux foires locales.

1937 : la place se nomme Aristide-Briand

C'est à Emile Chary, élu radical-socialiste membre de l’opposition à Raoul Sergent, que nous devons l'idée d'attribuer le nom d’Aristide Briand à l’une des principales places de ville. Lors du Conseil municipal du 4 mars 1937, Émile Chary, directeur de la salle de cinéma et de théâtre, voulait honorer un homme estimé chez les républicains radicaux.

Les élus de Pont-de-l’Arche ont fait montre de sympathie envers celui qui passait pour être le sauveur de paix. Déjà, lors d’une délibération du Conseil municipal du 19 janvier 1933 les élus se virent remercier par leurs homologues d’Houlbec-Cocherel pour les 200 francs accordés pour le monument en la mémoire d’Aristide Briand. Ce monument, toujours visible, rappelle l’attachement de l’homme politique à ce carré de Normandie où il aimait à se retirer.

Pour mémoire, Aristide Briand, homme politique, est resté dans la mémoire collective pour son œuvre en faveur de la paix. Il reçut le prix Nobel de la paix de 1926, partagé avec G. Stresemann. Grâce à son activité au sein de la Société des Nations, le célèbre pacte Briand-Kellog proclamant la renonciation générale à la guerre fut signé en aout 1928 par 60 nations.

 

Vers 1960, l'automobile chamboule la place

La circulation automobile a commencé à affecter le fonctionnement de la société après la Seconde guerre mondiale ou, fil des ans, chaque foyer se dota d'un véhicule. La société en fut affectée et sa voirie aussi. La place Aristide-Briand fut goudronnée au sortir de la guerre. Il faut attendre Roland Levillain pour qu'un rondpoint soit créé en 1959 au centre de la place Aristide-Briand. Il fut bientôt entouré d'aménagements secondaires un peu discordants oubliant les piétons et créant de drôles de priorités à droite au coeur du rondpoint. 

Notre place avant sa réhabilitation (clichés Armand Launay, 2011 et 2012).
Notre place avant sa réhabilitation (clichés Armand Launay, 2011 et 2012).
Notre place avant sa réhabilitation (clichés Armand Launay, 2011 et 2012).

Notre place avant sa réhabilitation (clichés Armand Launay, 2011 et 2012).

La place Aristide-Briand après sa réhabilitation (clichés Armand Launay, mars 2014).
La place Aristide-Briand après sa réhabilitation (clichés Armand Launay, mars 2014).La place Aristide-Briand après sa réhabilitation (clichés Armand Launay, mars 2014).

La place Aristide-Briand après sa réhabilitation (clichés Armand Launay, mars 2014).

2013-2014 : place aux piétons !

Afin de redonner aux piétons toute leur place, afin de limiter l'omniprésence des véhicules, le maire Richard Jacquet, par le biais de la Communauté d'agglomération Seine Eure, fait réhabiliter la place Aristide-Briand en supprimant notamment son rondpoint. Cette place centrale semble appelée à prolonger le centre-ville du point de vue urbain mais aussi du point de vue des services publics puisque la Ville de Pont-de-l'Arche, qui est devenue propriétaire des locaux du garage Renault, envisage d'y implanter son centre culturel-médiathèque.

Armand Launay

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 22:50

Donner un nom de personne à une rue démontre l’envie de disputer à l’oubli les mérites d’un individu estimé. Mais la mémoire doit s’entretenir car le nom de « rue Blin », par exemple, n’évoque plus dans les esprits qui fut Julien Blin, ancien maire et bienfaiteur de Pont-de-l’Arche.

 

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La rue Julien-Blin en 2012 (photo Armand Launay)

 

Julien Robert Alexandre Blin naquit le 1er octobre 1738 et mourut le 29 novembre 1826. Nous n’avons pas trouvé de lien généalogique avec la famille Blin d’Elbeuf. Il était ingénieur des ponts et chaussées, Pont-de-l’Arche étant un point stratégique sur la Seine.

 

Nommé maire en période de crise

Avec le retour de la monarchie, l’Etat, par le biais de la Préfecture de l’Eure, nomma Julien Blin à la fonction de premier magistrat de Pont-de-l’Arche, ce qu’il assuma jusqu’à sa mort. Son mandat est caractérisé par un assainissement des comptes de la ville. Déficitaires en 1815, les comptes étaient excédentaires en 1826 notamment grâce aux réclamations systématiques de sommes indument payées par la Ville à la Préfecture ou, tout simplement, dues par la Préfecture.

 

Un bienfaiteur durant son mandat

Julien Blin fit don de nombreux biens immobiliers (et les rentes sur ces biens) qui donnèrent à la ville quelques moyens d’action dans une période noire. En effet, après les guerres, la perte des tribunaux royaux en 1790, la fin du montage des bateaux en 1813… et avant l’arrivée de l’industrie du chausson, Pont-de-l’Arche était très pauvre. Il semble que Julien Blin ait acquis ses biens en les achetant à des particuliers s’étant enrichis durant la Révolution. En effet, ses propriétés sont souvent d’anciens biens religieux réquisitionnées par l’Etat à la Révolution avant d’être revendus comme biens nationaux.

Lorsqu’il fit démolir partiellement les remparts de sa propriété (très certainement l’actuel presbytère), il finança aussi l’abaissement des remparts derrière l’église, une bonne chose en ce temps. Le Conseil municipal lui fit part de ses remerciements.

Le 2 mai 1816. Julien Blin donna les bases de la première école de la ville. En 1818, il fit construire de nouveaux locaux au-dessus de la salle d’Armes afin de servir de logements pour l’instituteur et les deux sœurs enseignant aux filles.

Lors du conseil municipal du 5 février 1822, il fit don à la commune de trois maisons, dont l’actuel presbytère, contre la promesse du Conseil de payer le logement du vicaire, en plus de son traitement annuel, mais aussi de célébrer une messe basse mensuelle en son honneur. Le curé devait aussi être logé dans cette demeure.

 

Bienfaiteur à l’origine de l’hôpital local

Le 25 aout 1827, le Conseil municipal rapporta les termes du don testamentaire de Julien Blin. Sans descendance, il donna à la commune des biens immobiliers estimés à 236 450 francs (les recettes de la ville étant de 6 000 francs cette année-là). Ces biens comprenaient l’ancien couvent des pénitents à condition qu’il serve d’hôpital destiné à l’accueil des « indigents malades et inférieurs », de la ville et de bonne moralité.

Julien Blin offrit aussi quatre maisons rue de la Municipalité, où il mourut, et qui porte aujourd’hui son nom ; trois petites maisons rue de Crosne et place de l’église ; diverses terres cultivables aux Damps, Léry, la Haye-Malherbe. Ces dernières terres devant fournir de quoi financer en partie le Bureau de bienfaisance de la commune, en charge du fonctionnement de l’hôpital.

Les élus écrivirent que ce « legs fait honneur aux sentiments généreux de M. Blin pour la ville où il a voulu finir ses jours [et] sera un très grand secours pour cette même ville, à raison de la quantité d’indigents malades et infirmes qui s’y trouvent, et du peu de ressources qu’elle possède pour y subvenir. »

 

DSCF3408.JPG

Une des parties anciennes de l'EHPAD (ex-hôpital local)

fondé grâce aux dons de Julien Blin (photo Armand Launay, 2010). 

 

L’hommage de la Ville

En 1830, les élus votèrent l’érection d’une « pierre tumulaire » sur la tombe de Julien Blin, dans le cimetière communal. En 1865, sous la présidence de Jean-Baptiste Delaporte, les élus décidèrent de donner le nom de « Blin » à la rue de la Municipalité, ancienne rue de la Geôle, ancienne rue Royale). Il entérina en fait l’usage populaire qui nommait la rue du nom du notable qu’était Julien Blin. Dans sa délibération, ce même Conseil ne retint de cet homme que son legs testamentaire, passant sous silence – ou ignorant – l’ensemble des ses actes et surtout son attention pour la Ville. La mémoire doit s’entretenir.

 

Monument Blin 1

La stèle érigée par la Ville dans le cimetière communal en 1830

en hommage à Julien Blin (photo Armand Launay, 2012)

 

Sources

Délibérations du Conseil municipal

 

 

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Les maires de Pont-de-l'Arche

 

Armand Launay

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 22:11

A Pont-de-l'Arche, il est difficile de ne pas entendre parler de Maurice Delamare grâce à la rue et à l'impasse qui portent son nom. En effet, l'ancienne « route du Vaudreuil » et ancienne "impasse Salette" ont été rebaptisées ainsi le 4 mars 1937 lors du conseil municipal présidé par Raoul Sergent. Outre l’estime que lui portaient les élus, il semble que l’on ait aussi salué le beau-père de Marcel Ouin, le célèbre patron des chaussures Marco. Mais qui était Maurice Delamare ? 

 

Maurice Delamare

La photo de Maurice Delamare publiée dans

 L'Industriel de Louviers du 14 avril 1928.

 

Né à Veules-les-Roses en 1869 et décédé à Pont-de-l’Arche le 12 juillet 1930, Maurice Delamare acquit une officine de pharmacie à Pont-de-l’Arche. En 1910, il abandonna sa pharmacie pour se consacrer à une fabrique de produits pharmaceutiques fondée en 1897 et transférée en 1912 à Romilly-sur-Andelle.

Maurice Delamare arriva au Conseil municipal grâce aux élections du 24 avril 1900. Il émargeait déjà chez les républicains de gauche, voire radicaux car il fut le seul avec Léon Bataille, maire, à s’opposer à la demande d’ouverture d’une école confessionnelle dans la ville (l'école Saint-Charles). On a aussi compté Maurice Delamare parmi les rangs des républicains radicaux. L’Industriel de Louviers notait, lorsque l’association des républicains de gauche du canton se réunit le 20 avril 1913 pour désigner un candidat pour les élections cantonales : Sur l'insistance de M. Lécaudé, de Léry, qui suppliait M. Delamare de porter le drapeau de la République radicale, le maire de Pont-de-l’Arche a accepté la candidature. Puis par 36 voix contre 24, les membres présents ont décidé de ne pas changer le nom de l'Association républicaine du canton. Ce même journal, devenu conservateur, notait à la mort de l’élu que : D’opinion radicale, M. Delamare ne consentait point à arborer l’étiquette radicale-socialiste et affirmait des idées raisonnables. Un radical modéré mais resté à gauche, en somme. Cette modération traduisait peut-être des soucis électoraux car le canton de Pont-de-l’Arche n’était pas profondément ancré à gauche.

En-tête de lettre de Maurice Delamare, pharmacien, qui fonda une fabrique de produits pharmaceutiques en 1897. Celle-ci fut transférée en 1912 à Romilly-sur-Andelle. Ses locaux sont représentés sur cette illustration (Archives municipales de Pont-de-l'Arche : 5H9).

En-tête de lettre de Maurice Delamare, pharmacien, qui fonda une fabrique de produits pharmaceutiques en 1897. Celle-ci fut transférée en 1912 à Romilly-sur-Andelle. Ses locaux sont représentés sur cette illustration (Archives municipales de Pont-de-l'Arche : 5H9).

Si la popularité se lit au nombre de voix qui se portaient sur notre homme aux différents scrutins communaux, Maurice Delamare séduisait surtout les élus. Le 29 décembre 1909, notre homme talonnait Henri Girard quand il s’était agi de nommer un adjoint au maire, Jules Fromont (républicain de gauche). Le 17 mai 1908, alors qu’il était arrivé en dernière position dans la liste des hommes élus au scrutin municipal, il fut nommé adjoint au maire, Henry Prieur (républicain de gauche). Avec les principaux élus, il avait bataillé pour la construction d’un groupe scolaire mixte, en vain car il fut mis en minorité par ses propres amis conseillers parmi les plus conservateurs qui souhaitaient construire une école neuve pour les seuls garçons.

Ce sont les municipales du 19 mai 1912 qui ont donné le premier mandat de maire à Maurice Delamare où il obtint 10 suffrages sur les 16 conseillers. Ses capacités et sa popularité l’amenèrent à se présenter face à Maurice Hervey (droite) aux élections cantonales. Contre toute attente, il battit ce candidat le 3 aout de la même année. L’Industriel de Louviers publia un article rapportant que 350 personnes se rendirent à un banquet républicain fêtant la victoire de Maurice Delamare dans l’usine du radical Marcel Ouin (MARCO). Il nota que « l’intelligence et la valeur de M. Hervey sont d’une envergure difficile à atteindre par les hommes politiques du département. À la valeur du vaincu se mesure l'importance de la victoire et la joie des vainqueurs ».

Maurice Delamare fut mobilisé dès le début de la Première Guerre mondiale mais fut de retour à la séance du 27 janvier 1915, date à partir de laquelle il put assumer le difficile ravitaillement de la population. Dans un contexte peu favorable à la gauche,

Maurice Delamare ne fut pas réélu lors des cantonales de 1919 face à Alexandre Raoul-Duval (droite) ainsi qu’aux législatives. Notre homme voulut prendre ses distances avec la vie publique et refusa de postuler en tant que maire de la ville le 10 décembre 1919 alors qu’il fut réélu conseiller municipal. Albert Prieur, pourtant nommé maire par 11 voix sur 16, refusa ce poste et ce fut le conservateur Anthime Ferrandier qui fut nommé premier magistrat de la ville.

Cependant on ne refoule pas un penchant aussi facilement, Maurice Delamare fut le président du comité pour l’érection d’un monument aux Morts tombés pour la France durant la Grande guerre, c’est-à-dire un poste clé, au centre de la sociabilité communale.

Inauguration du Monument aux morts de Pont-de-l'Arche en 1923. Il semble que l'orateur soit Maurice Delamare, président du Comité pour l'érection du monument aux morts (photographie : collection particulière).

Inauguration du Monument aux morts de Pont-de-l'Arche en 1923. Il semble que l'orateur soit Maurice Delamare, président du Comité pour l'érection du monument aux morts (photographie : collection particulière).

Le 16 décembre 1923, suite au décès d’Anthime Ferrandier, six conseillers municipaux sur douze désignèrent pour maire Maurice Delamare par trois tours de suite. L’élu refusa ce poste et préféra attendre les élections municipales de 1924 où sa liste républicaine de gauche obtint 16 postes de conseillers municipaux, parmi lesquels les industriels de la chaussure Marcel Ouin, Henry Prieur, Emile Duprai et le docteur Louis Hardy. Le 17 février 1924, il fut élu maire avec 15 voix sur 16. Le cartel des gauches était passé dans les mentalités et, désormais, l’on peut aisément lire un clivage gauche-droite qui ne divisait guère les élus archépontains cohabitant jusqu’alors dans une sorte de cénacle de notables.

Maurice Delamare fut réélu le 18 mai 1929 avec 9 voix sur 16 ; Raoul Sergent en obtenant 6. Cependant notre homme dut très vite se faire remplacer par son adjoint, M. Prieur, tant la vieillesse l’exposait à la maladie.

A son décès le 12 juillet 1930, les festivités du 14-Juillet furent annulées, sauf les remises des prix des écoles. L’église Notre-Dame fut trop petite pour accueillir tout le monde lors de la messe funèbre. Sur la scène politique locale, Maurice Delamare laissa à Pierre Mendès France le flambeau de la gauche républicaine et radicale, avec tout le succès qu'on lui connait.

Un dernier honneur – bien involontaire – s’est produit en 1968 quand la mairie fut installée dans la rue… Maurice-Delamare !

 

 

Sources

Délibérations du Conseil municipal : 1D 13-17.

L'Industriel de Louviers : numéros des 14 avril 1928 et 19 juillet 1930.

 

 

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Les maires de Pont-de-l'Arche

La mystérieuse voute de la rue Maurice-Delamare

Armand Launay

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 22:47

Jacques-Henri Lartigue est un photographe né le 13 juin 1894 et décédé le 12 septembre 1986. Il s’est illustré dans son art par ses clichés, pris sur le vif, qui tentaient de saisir le quotidien par un angle de vue original.

Il dépeignit les loisirs alors accessibles aux riches familles et ce souvent avec le regard de l’enfant.

Ses premiers clichés furent pris dans la maison de ses parents à Pont-de-l’Arche (l’actuel Manoir de Manon, rue Jean-Prieur). Il avait huit ans lorsqu’il prit son premier cliché.

Jacques-Henri Lartigue réalisa des peintures, des albums de famille, des photos de presse, des instantanés, des photos de mode. Il prit la photographie officielle du président Valéry Giscard d'Estaing en 1978. 

Lors du centenaire de sa naissance, le Conseil municipal présidé par Paulette Lecureux donna le nom de Jacques-Henri Lartigue à l'espace situé en face du Manoir de Manon et qui accueille une résidence, des commerces et des cabinets médicaux. L’inauguration de Jacques-Henri-Lartigue eut lieu en 1994 suite au vote du Conseil municipal du 30 mai 1994.

 

Ci-dessous :

Marcelle, Zissou et moi [Jacques-Henri Lartigue]. Eglise de Pont de l'Arche, 1902. Album 1902-1904, p. 5 verso.

Photo : Henry Lartigue/Collection Lartigue. Tirage d'après négatif sur verre 18x24 cm. [Cote : LRT812NNR0]

Source Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b19000017

 

 

Jacques-Henri Lartigue et Notre-Dame-des-arts

Marcelle, Zissou et Jacques-Henri Lartigue dans l'église Notre-Dame-des-arts. A gauche, le banc-d'oeuvre (disparu depuis) et au fond la statue de Notre-Dame-des-arts (aujourd'hui masquée). 

 

 

Armand Launay

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 22:56

Toutes les rues du centre-ville de Pont-de-l’Arche et de quartiers des faubourgs sont marquées de plaques bleues datant des années 1960 et 1970. Cependant une d’entre elle est bien plus belle… celle d’André Antoine.

 

Cette attention ne tient pas au fait qu’André Antoine était un résistant. En effet, de nombreuses rues portent les noms de résistants à Pont-de-l’Arche et, malheureusement, tous n’ont pas de belles plaques en leur honneur. En 1994, Madeleine Antoine, veuve d’André Antoine, fit part au maire Paulette Lecureux, de sa déception : la plaque de rue « André Antoine » n’exprime rien. « André Antoine ! Qui est-il pour les générations futures ? » écrivit-elle au maire. Elle demanda alors qu’une nouvelle plaque soit posée, mentionnant : « Lieutenant-colonel André Antoine / Résistant-chef de réseau / 1939-1944 ».

Cette demande tout à fait légitime fut retenue de suite par Paulette Lecureux, premier magistrat sensible à l’histoire. Ainsi une plaque fut commandée, apposée, et inaugurée le 8 mai 1995 à l’occasion du 50e anniversaire du 8-Mai 1945. Les cérémonies coorganisées avec la commune des Damps et les associations d’anciens combattants se déroulèrent en présence de Madeleine Antoine et quelques proches. Madeleine Antoine, dans un courrier en date du 11 mai 1995, s’est dite « reconnaissante du témoignage (…) cette journée du 8 mai 1995 restera gravée dans ma mémoire… »

 

André Antoine (plaque Pont-de-l'Arche)

L'hommage rendu par la Ville de Pont-de-l'Arche en 1945

et renforcé en 1995 par Paulette Lecureux, maire (photo A. Launay)


 

 

André Antoine, éléments de biographie

 

André Louis Antoine est un résistant français né le 29 mars 1920 à Saint-Dizier (Haute-Marne) et mort pour la France le 27 février 1944.

Marié et sans enfant, cet artisan radioélectricien, diplômé de l’école centrale de TSF de Paris, fut mobilisé le 9 juin 1940. Il rejoignit le 8e Régiment du génie à Versailles et partit dans l’Ain. Rentré aux Damps, où il résidait, il entra aussitôt dans la résistance en construisant et réparant des postes d’émission et de réception de TSF. Quand l’occupant l’obligea à se rendre à Cherbourg pour y travailler, le 15 avril 1943, il devint clandestin en s’arrêtant à Brionne où il passa de suite à l’action. Sous le pseudonyme d’ « Allais », il s’engagea dans un réseau appelé Front national, sans rapport avec le parti d’extrême droite de nos jours. Il en devint rapidement un des cadres départementaux les plus influents sous le grade de Lieutenant-colonel. Par la suite, il adhéra au réseau appelé Résistance, en juillet 1943, avec un autre chef de secteur du Front national, Armand Tarissan, et en devint le chef régional. André Antoine a été nommé Lieutenant-colonel, grade homologué au Journal officiel de la République française au titre de la résistance intérieure française. 

Après de très riches faits d’armes (voir ci-dessous), André Antoine fut grièvement blessé le 16 janvier 1944, à 15 h, par des tirs de mitraillettes allemands chez Monsieur Lerouge (charpentier à Beaumesnil). Il était venu en ce lieu s’informer et s’assurer de l’inviolabilité des ordres et papiers secrets ainsi que du poste d’émission détenus par le capitaine Trumelet arrêté cinq jours auparavant par les Allemands. Il fut aussitôt transporté à Rouen par la Gestapo où il subit son premier interrogatoire vers 23h. Il fut placé en traitement à l’hôtel-Dieu où il subit une opération révélant sept perforations des intestins et une blessure par balle au-dessus de la cheville gauche. Descendu dans les locaux disciplinaires de l’hôpital de Rouen pour un nouvel interrogatoire, il dut subir une nouvelle intervention chirurgicale. Interrogé plusieurs fois sur son lit de souffrances, n’a pas jamais voulu répondre. Il décéda le 27 février 1944 à 14h05. Il fut inhumé au cimetière des Damps le 2 mars 1944. 

 Les élus de Pont-de-l’Arche décidèrent d’honorer la mémoire de ce martyr en donnant son nom à la rue de l’église lors du Conseil municipal du 20 mars 1945. Une plaque commémorative rappelle aussi sa bravoure sur le monument aux Morts des Damps (photo ci-dessous).

 

 

André Antoine (plaque Les Damps)

L'hommage sur le Monument aux morts des Damps (photo A. Launay)

 

 

Détail des faits d’armes d’André Antoine

 

Activités générales

Camouflage des réfractaires en très grand nombre.

Regroupement des patriotes français.

Sauvetage, hébergement et départ des parachutistes alliés.

 Regroupement des indications militaires : passage de troupes, repérage des postes d’émission de DCA et des postes d’écoute allemands.

 

Activité personnelle

Cambriolage de la gendarmerie de Serquigny pour se procurer le pli secret allemand concernant le débarquement allié.

Incendie de meules de lin aux environs de Beaumesnil.

Relevé et dressé des plans des gares de la région en vue de bombardements.

Relevé et dressé des plans d’embuscades en vue du débarquement.

Nomination de Robert I comme chef de ce maquis.

Relevé et dressé les plans concernant les champs d’aviation de Beaumont-le-Roger, Evreux et Conches.

Renseignements sur l’activité de ces champs d’aviation.

Démolition de l’appareil de contrôle des avions allemands en vol (appareil placé sur le terrain même de Beaumont-le-Roger).

Organisation complète de la Résistance dans l’Eure notamment dans les cantons de Brionne, Saint-Georges, Lieurey, Pont-Audemer, Bernay, Beaumont-le-Roger, Beaumesnil, Verneuil-sur-Avre, Breteuil, Conches, Bourtheroulde…

Organisation de la résistance dans le département du Maine-et-Loir notamment Saumur, Fontenay et Roumaison.

Nomination de A 18 comme lieutenant de cette région.

Dépôt chez les grossistes du reliquat des tickets d’alimentation de manière que ces derniers puissent être utilisés normalement par le maquis sans avoir recours à la force.

Relevé et dressé des plans de la Centrale électrique de Distre en vue de son bombardement.

Agent de renseignement pour l’Intelligence service par l’intermédiaire de M. Follope de Bernay fusillé par les Allemands.

Nomination du capitaine Trumelet de Beaumesnil comme chef militaire de Résistance dans l’Eure.

Passé au Comité directeur « Résistance à Paris » sous les ordres directs d’Alger.

Activités dans les départements du Calvados et Seine-Maritime.

 

Tombe-Andre-Antoine.JPG

La tombe d'Antoine Antoine, aux Damps (photo Madeleine Antoine)

 

 

A lire aussi... 

Simone Sauteur

André Goharel

 

 

Armand Launay

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 22:51

Charles Cacheleux est un résistant français né le 16 décembre 1906 à Saint-Aubin-lès-Elbeuf et mort pour la France le 24 aout 1944 à Martot.

 

Avec nos remerciements à Jocelyne et Jacques Cacheleux  

 

 Charles Cacheleux (portrait)

 

Le combattant exemplaire (Maroc)

Engagé volontaire dans l’armée en 1926, il est affecté au Maroc en 1927 où il devient sergent. Il encadre alors des goums marocains, restés célèbres notamment car ils montaient des chameaux. Il fut gratifié de la Croix de guerre « pour sa belle conduite au feu et son énergie le 18 février 1929, lors de l’occupation du Tarkast-Tighanimine, en servant lui-même une de ses pièces sous le feu ajusté d’un fort groupe dissident qui tentait de s’infiltrer par les pentes de l’Iferghas leur causant des pertes certaines. A réussi à empêcher la progression de l’adversaire… ». En 1931, il fut fait chevalier de l’ordre d’Ouissam Alaouite (le gouvernement chérifien) qui fut homologué par la grande chancèlerie de la Légion d’honneur en 1932.

 

Le garde des Eaux et forêts

De retour dans le civil, Charles Cacheleux devint garde domanial des eaux et forêts et fut affecté dans l’Yonne. Mobilisé en 1939, il fut de retour dans ses foyers en juin 1940. C’est en juillet 1942 que Charles Cacheleux fut affecté à Pont-de-l’Arche, dans l’ancienne maison forestière du Rond-de-France, suite à une promotion en tant que brigadier.

 

Le Résistant

Charles Cacheleux mit son dynamisme et son patriotisme au service de la Résistance, plus précisément parmi les Francs tireurs partisans (d'obédience communiste) d’Elbeuf. Les autorités nazies le soupçonnèrent. Elles l’incarcérèrent et le torturèrent au donjon, à Rouen, avant de le libérer le 8 mars 1944.

 

Mort au combat

Le 24 aout 1944, alors que les troupes allemandes fuyaient l’avancée de l’armée canadienne, un groupe de résistants des Forces françaises de l’intérieur (FFI), qui surveillait les mouvements de troupes, fut démasqué en tentant de voler une arme dans un camion à Pont-de-l'Arche. Un échange de tirs blessa René Hublet et tua Alphonse Samain. En représailles, les Allemands prirent des otages sur la place Aristide-Briand et notamment Charles Cacheleux. L'armée canadienne ayant certainement été prévenue, une rafale d'obus tomba sur la place. Elle tua un homme et blessa Mme Lapeyre. Les Allemands s'enfuirent, libérant tous les otages. C’est alors que Charles Cacheleux et des amis furent chargés par le chef cantonal FFI, Maurice Loze, d’amener d’urgence Mme Lapeyre à l’hôpital d’Elbeuf[1]. Cependant leur voiture fut mitraillée à Martot. Charles Cacheleux fut tué ainsi que Jean Prieur et Gabriel Briavoine. MM. Guilbert et Grajewski survécurent.

 

Un nom de rue

C’est lors du conseil municipal du 22 janvier 1945 que les élus archépontains décidèrent d’honorer la mémoire de Charles Cacheleux, en même temps que celle d’Alphonse Samain. L’inauguration de la rue qui menait à la maison forestière eut lieu à l’occasion du 11-Novembre 1945. Une cité porte son nom dans sa ville natale de Saint-Aubin-lès-Elbeuf où se trouve aussi sa tombe.

Charles Cacheleux (carte d'identité)

Cette carte d’identité, partiellement brulée, témoigne du courage dont fit preuve

Charles Cacheleux le 24 aout 1944 où il fut mitraillé par des troupes allemandes

alors qu’il accompagnait une blessée à l’hôpital d’Elbeuf.    

 

 

 

A lire aussi...

Le combat de Pont-de-l'Arche en 1940...

 

 

Sources

- Archives départementales de l’Eure, fonds FFI 78 ;

- Archives de la famille Cacheleux.

 

Armand Launay

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 17:51

Didier Simon (19 juillet 1881-3 mars 1954) fut maire de Pont-de-l’Arche entre 1953 et 1954. Son manda s'arrêta brutalement suite à un accident de voiture mortel, par temps de neige, à Heudebouville.

 

Né à Nancy, Didier Simon devint ingénieur suite à une formation à l'Institut chimique de Nancy.  Mobilisé en 1914 en tant que sergent au 26e Régiment d’infanterie, son mérite lui valut plusieurs blessures mais aussi le grade de capitaine, la Croix de guerre et le grade de Chevalier de la Légion d'honneur. 

En 1918, il entama une carrière d’assureur en tant que directeur de la société d'assurances Winterthur à Paris.

 

Didier Simon

Le portrait de Didier Simon peu avant sa mort (La Dépêche de Louviers).

 

Vers la fin de sa carrière, en 1938, il acquit une résidence secondaire à Pont-de-l'Arche. Elu conseiller municipal en 1947, il fut élu maire en 1953. Il continua à faire avancer les dossiers de construction de l’actuelle salle des fêtes et de l’école maternelle. Il lança un programme de construction de logements d’urgence pour reloger des habitants de la rue Huault. 

Lors du conseil municipal extraordinaire du 4 mars 1954, le premier adjoint Roland Levillain déclara que « Les services rendus à Pont-de-l'Arche par M. Simon, tant comme conseiller municipal que comme maire laisseront dans la mémoire de tous nos concitoyens un très grand souvenir et une reconnaissance inoubliable. » 

Le cercueil du défunt fut ouvert dans la salle du Conseil municipal un soir afin que la population lui rende un dernier hommage. 

Un deuil d’un mois fut décidé et « Sur la demande du Dr Leduc et après discussion le Conseil, à l’unanimité, décide d’appeler le square situé derrière le groupe scolaire : square Didier Simon en mémoire de M. Simon Maire décédé le 3 mars 1954 à la suite d’un accident d’auto. Les plaques nécessaires seront commandées ainsi que les plaques pour l’avenue Delattre de Tassigny. » 

Un bac à sable et des bancs furent installés. Cependant l’hommage fut de brève durée car ce square tomba en désuétude à cause de l’avenue De-Lattre-de-Tassigny percée en ce lieu pour l’ouverture du nouveau pont inauguré en janvier 1955. 

Aujourd’hui, peu de personnes connaissent ce square et personne ne le nomme sous ce nom. Il est même appelé à disparaitre partiellement en 2013 avec la construction de la résidence Lucie-et-Raymond-Aubrac…Il restera un quart de cercle de pelouse de l'autre côté de l'avenue, au sud de la rue Morel-Billet

 

Square Didier-SimonLe square Didier-Simon (janvier 2012) avant la construction de la résidence Lucie-et-Raymond-Aubrac (2013-2014).  

 

Sources

La Dépêche de Louviers

Registre des délibérations du Conseil municipal 

 

 

A lire aussi... 

Les maires de Pont-de-l'Arche

  

Armand Launay

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  • : Pont de l'Arche et sa région histoire, patrimoine et tourisme
  • : Bienvenue sur ce blog perso consacré à Pont-de-l'Arche et sa région (Normandie, Eure). Contactez-moi afin d'étudier ensemble, plus avant, l'histoire et donc de progresser vers la connaissance. Bonne lecture ! armand.launay@gmail.com
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Mes activités

Armand Launay. Né à Pont-de-l'Arche en 1980, j'ai étudié l'histoire et la sociologie à l'université du Havre (Licence) avant d'obtenir un DUT information-communication qui m'a permis de devenir agent des bibliothèques. J'ai acquis, depuis, un Master des Métiers de l'éducation et de la formation, mention Lettres modernes. Depuis 2002, je mets en valeur le patrimoine et l'histoire de Pont-de-l'Arche à travers :

- des visites commentées de la ville depuis 2004 ;

- des publications, dont fait partie ce blog :

Bibliographie

- 20 numéros de La Fouine magazine (2003-2007) et des articles dans la presse régionale normande : "Conviviale et médiévale, Pont-de-l'Arche vous accueille", Patrimoine normand n° 75 ; "Pont-de-l'Arche, berceau de l'infanterie française ?", Patrimoine normand n° 76 ; "Bonport : l'ancienne abbaye dévoile son histoire", Patrimoine normand n° 79 ; "Chaussures Marco : deux siècles de savoir-plaire normand !", Pays de Normandie n° 75.

- L'Histoire des Damps et des prémices de Pont-de-l'Arche (éditions Charles-Corlet, 2007, 240 pages) ;

- Pont-de-l'Arche (éditions Alan-Sutton, collection "Mémoire en images", 2008, 117 pages) ;

- De 2008 à 2014, j'ai été conseiller municipal délégué à la communication et rédacteur en chef de "Pont-de-l'Arche magazine" ;

- Pont-de-l'Arche, cité de la chaussure : étude sur un patrimoine industriel normand depuis le XVIIIe siècle (mairie de Pont-de-l'Arche, 2009, 52 pages) ;

- Pont-de-l'Arche, un joyau médiéval au cœur de la Normandie : guide touristique et patrimonial (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 40 pages) ;

- Pont-de-l'Arche 1911 I 2011 : l'évolution urbaine en 62 photographies (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 32 pages) ;

- Mieux connaitre Pont-de-l'Arche à travers 150 noms de rues et de lieux ! (Autoédité, 2019, 64 pages) ; 

- Déconfiner le regard sur Pont-de-l'Arche et ses alentours (Autoédité avec Frédéric Ménissier, 2021, 64 pages) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (publié en ligne, 2022) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (version mise en page du précédent ouvrage, édité par la mairie de Terres-de-Bord, 2023).

Depuis 2014, je suis enseignant à Mayotte.

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