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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 16:23

« On a fait une loge aux massons couverte de tuilles. » 

 

1501, début de la construction de l’église Saint-Vigor,

actuelle Notre-Dame-des-arts (registres de fabrique) 

 

 

A Pont-de-l’Arche, Léon de Duranville et Etienne-Alexandre Sorel ont respectivement étudié l’Ancien régime et la Révolution. Conservateurs, ils ont fait le procès de la Révolution. Ils ont ainsi assimilé le mécontentement des Archépontains quant à la fermeture des tribunaux de la ville en 1790 à un rejet global des idées révolutionnaires (1789-1815). Mais la Restauration monarchique en 1815 a-t-elle satisfait tout le monde ? Les partis politiques et les associations n’existant pas, la franc-maçonnerie nous intéresse car elle nous permet d’interroger une partie de l’opinion publique. En effet, cette sociabilité préfigure un peu les associations de loi 1901 dans l’organisation de la vie sociale et démocratique. Qu’est-ce que la franc-maçonnerie ? Comment est-elle arrivée à Pont-de-l’Arche ? Que nous apprend-elle sur le Pont-de-l’Arche révolutionnaire ? C’est ce que nous avons cherché grâce au travail d’Hilaire Pierre de Loucelles et, surtout, d’Eric Saunier. Notre article n’est pas exhaustif car nous n’avons pu consulter les archives maçonniques de la Bibliothèque nationale de France[1].

 

 

Avec nos remerciements à Eric Saunier

 

 

 

La Franc-maçonnerie : une sociabilité libérale

La franc-maçonnerie s’est constituée au XVIIIe siècle en Angleterre. Reposant sur des valeurs humanistes, elle propose à des individus cooptés de travailler selon des rituels précis visant l’émancipation de chacun. Pour ce faire, elle utilise de nombreux symboles issus de différentes traditions culturelles comme autant de supports de réflexion commune et de distanciation individuelle. Universaliste, elle laisse ses membres libres de croyance et les encourage à vivre une fraternité d’abord dans la loge puis, au possible, dans la société en vue de son amélioration. Les francs-maçons, appelés frères, sont regroupés en assemblées, les « loges ». Celles-ci font partie de fédérations nationales appelées « obédiences ». En France, les principales obédiences en 2010 étaient le Grand orient de France (50 000 membres[2]), la Grande loge de France (30 000 membres), le Droit humain (16 000 membres) la Grande loge nationale française (15 000 membres), la Grande loge féminine de France (14 000 membres)... En France, la franc-maçonnerie a joué un rôle dans l’émergence des idées libérales, démocrates, et donc dans l’avènement de la République.

 

 

La franc-maçonnerie et la Révolution française

Au XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie s’est imprégnée de la philosophie des Lumières. Lorsque la Révolution éclata en 1789, une majorité de francs-maçons a apprécié la naissance d’une Assemblée nationale protégeant l’individu du pouvoir, conformément à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Puis, le climat de guerre, notamment civile, et les exécutions de 1793 ont retourné l’opinion publique contre les idées républicaines, alors assimilées à l’état de guerre et à la Terreur. Il en a été de même des francs-maçons. Cependant, certains frères se sont retrouvés dans la minorité défendant la nouvelle nature de l’Etat. Afin de renforcer son pouvoir, Napoléon Bonaparte tenta d’enrégimenter la franc-maçonnerie en en faisant une sorte de relai de son administration. Il nomma son frère ainé Joseph à la tête du Grand orient de France en 1804. Lorsque la monarchie royaliste revint au pouvoir en 1815, la franc-maçonnerie fut accusée de collusion avec la Révolution et l’Empire. Le nouveau pouvoir se méfiait du mode de fonctionnement démocratique des maçons et de certaines loges qui professaient des idées avancées. Elle les surveilla et les intimida.

 

 

L’implantation maçonnique dans l’Eure

Avant la Révolution, trois loges étaient implantées dans ce qui devint le département de l’Eure en 1790 : La persévérante (Pont-Audemer, 1765), La parfaite cordialité (Les Andelys, 1767) et Saint-Jean-de-Dieu (Vernon, 1768). La Révolution modifia la donne. Elle renouvela le personnel militaire de la France en enrôlant de nombreux jeunes hommes qui furent ainsi attachés au nouveau régime et, bientôt, à la Première République (septembre 1792). Le premier bataillon d’infanterie de l’Eure, basé à Evreux, se dota d’une loge affiliée au Grand orient de France en 1793[3]. On retrouvait alors le lieutenant de la garnison de Pont-de-l’Arche, Christophe Dubosq. C’est en 1800 que le chef-lieu de l’Eure se dota d’une loge, La constance éprouvée. Celle-ci joua un rôle politique de premier plan en initiant entre 1809 et 1812 des maçons qui se sont illustrés dans le combat libéral : François Hochon (juge d’instruction), Charles Gazzan et Charles Fouché (fonctionnaires des finances) et Jacques Dupont (président du tribunal criminel, le futur député Dupont de l’Eure actif auprès de La Fayette contre la monarchie). Cependant, la loge d’Evreux disparut avec la Restauration de 1815. En 1805, c’est Louviers qui se dota d’une loge, Les arts et l’amitié, qui participa bientôt à la naissance de la première loge d’Elbeuf, l’Union, en 1810.  

 

 

 

Jeton Louviers aversJeton Louviers revers

Jeton frappé à l’occasion de la naissance des Arts et l’amitié, à l’orient de Louviers, en l’année maçonnique 5806 (1806). A l’avers : divers symboles. Au revers : un maçon prêtant serment lors de son initiation.

 

 

1819-1832 : Les Amis réunis

Comme Evreux, l’atelier d’Elbeuf cessa d’avoir des activités officielles en 1813 et resta silencieux jusqu’en 1822. C’est durant cette semi-clandestinité que neuf frères elbeuviens, tous industriels du drap[4], participèrent à la naissance de la loge de Pont-de-l’Arche, environ la 80e loge de Normandie[5], la 6e loge fixe de l’Eure. Ils étaient 11 frères lors de la réunion constitutive du 1er mars 1819 autour du vénérable maitre Pierre-François d’Hostel. Le 7 mars, ils reçurent l’officialisation de leur atelier les Arts réunis[6] par le Grand orient de France. Les constitutions de la loge archépontaine ont été accordées par le Grand orient le 6 juillet 1819 et celle-ci fut installée le 5 septembre 1819. Conformément aux statuts maçonniques, « Les arts réunis » changea son nom pour devenir les Amis réunis[7], nom que nous conservons. Si malheureusement les comptes rendus des travaux sur lesquels les frères ont réfléchi ont disparu, on sait que l’atelier tint régulièrement ses tenues jusqu’en 1829 et se mit officiellement en sommeil en 1832.

 

 

Composition des Amis réunis

Entre 1822 et 1824, les 16 frères actifs en 1820 initièrent de nombreux hommes nés pendant la Révolution. Avec 58 frères[8], la loge de Pont-de-l’Arche fut une des loges éphémères les plus fréquentées de Normandie entre 1815 et 1830. Le recrutement se fit à 20 % dans les fratries. Parmi les professions de ceux-ci, on note que le recrutement des Amis réunis a été élitiste avec une prédominance de serviteurs de l’Etat (16 frères), des industriels (16), des banquiers (16) et enfin des négociants (7). Autre particularité, seuls 19 % des frères étaient nés à Pont-de-l’Arche et 48 % d’entre eux y résidaient. Nettement, l’atelier archépontain rassemblait des frères des communes alentours. Ceci démontre l’aura des instigateurs de cette loge et dénote, peut-être, d’une habitude de l’Ancien régime où Pont-de-l’Arche était, avec ses quatre tribunaux, le centre administratif de la région d’Elbeuf et de Louviers. La ville n’obtint qu’un statut de chef-lieu de canton en 1790. Les opinions politiques ont-elles compté parmi les affinités ayant conduit à l’initiation de nouveaux frères ?

 

 

Compas & équerre

 

 

Un atelier à dominante libérale et révolutionnaire ?

Sans dogme, la franc-maçonnerie a accueilli des conservateurs et des progressistes. On sait que les Amis réunis ont été partagés ce qui a mis à mal leur atelier. Les tenues archépontaines ont cessé en 1829 avant l’officialisation de la fermeture de la loge en 1832. L’Union d’Elbeuf, comme le note Eric Saunier, a pris le même chemin. L’atelier mit fin à ses travaux en précisant que « la révolution a entamé une crise irréversible au sein de l’atelier. » Qui étaient les libéraux et quelle était leur place à Pont-de-l’Arche ? C’est encore Elbeuf qui nous éclaire. L’Union a compté dans ses rangs des frères républicains. En 1830, une délégation des frères s’est rendue le 6 aout à une Grande fête patriotique et maçonnique en l’honneur de La Fayette, chef de file de l’opposition constitutionnelle. Parmi ces frères, se trouvaient Victor Grandin, député de gauche, et Victor Ménage, aussi membres des Amis réunis… Ils faisaient partie des neufs frères elbeuviens venus fonder les Amis réunis en 1819. Parmi les frères déjà implantés à Pont-de-l’Arche avant 1819, on retrouve des personnages politiques (maires, adjoints…) à la manœuvre durant la Révolution ou l’Empire et pour lesquels la Restauration a été synonyme de mise en retrait. On retrouvera leurs biographies dans le tableau ci-dessous. De plus, certains d’entre eux ont acquis des terres appartenant auparavant à des ordres religieux. La Restauration pouvait leur faire craindre de les perdre. A noter, l’absence des édiles de Pont-de-l’Arche autour des maires nommés par le pouvoir après 1815, à savoir Julien Blin (maire de 1815 à 1826) et Jean-Charles Ducôté (maire de 1827 à 1845). Ceux-ci sont toujours restés fidèles au pouvoir en place.

 

 

Eléments biographiques de quelques frères

 

Nom

Activités

Jacques Isaac Alexandre de la Fleurière (1772-1837)

Jacques Isaac Alexandre Delafleurière est le fils d’un des plus grands notables de la ville : Jacques Joseph, ancien maire jacobin de 1792 à 1796 et coacquéreur de Bonport avec Alexandre de la Folie (voir ci-dessous). En 1793, Jacques Isaac était dragon de la Manche puis lieutenant du 16e régiment de chasseurs à cheval. En 1802, il était de retour à Pont-de-l’Arche après un bel état de services : armée du Nord (an II), armée de l'Océan (an III), Sambre et Meuse (ans IV et V), guerre des révoltés belges et l’ile de Walaheren (an VII), armée du Rhin (an VIII) où il reçut un coup de sabre, fut fait prisonnier de guerre à Altenkirschen. Il fut conseiller général en 1830.

Alexandre de la Folie (1757-après 1817)

Propriétaire de l’ancienne abbaye de Bonport. Acquéreur des territoires de l’ancienne abbaye de Bonport adjugés pour la somme de 161 000 livres le 2 avril 1791 (sauf les meubles[9]) avec l’aide d’Alexandre de la Fleurière. Maire de Criquebeuf en 1792.

A la tête de la Société des amis de la constitution (les jacobins) avec Fouet, maire des Damps. Cette société est la première association politique de l’histoire de la ville. Il présenta des piques au Conseil municipal de Pont-de-l’Arche le 19 mars 1792 au nom de cette société pour armer les soldats de la ville et ce en rappel de la prise de la Bastille. Frappé par la réaction thermidorienne. Membre du collège d’arrondissement, électeur.

Victor Pierre Michel Grandin (1797-1849)

Membre de l’Union d'Elbeuf (1828-1830) et des Amis réunis (1824-1828). Député de 1824 à 1828 et de 1839 à 1848, il siégea dans les rangs de l'opposition constitutionnelle.

 

Louis-Casimir Brown

Inspecteur des manufactures. Franc-maçon à Caen (parmi les maçons normands fréquentant les loges parisiennes à la fin du XVIIIe siècle). Témoin du décès de la femme d’Alexandre de la Folie.

Charles Carbonnier

Juge de paix. Collège d’arrondissement, liste des 600 plus imposés du département, électeur, adjoint au maire durant les 100 jours. Remplacé par M. Thierry le 14 juillet 1815 après la chute de Napoléon Bonaparte.

 

Pierre Fouet (1757-18..)

Maire des Damps, membre du collège d’arrondissement. Fut frappé par la réaction thermidorienne en 1795.

 

Jacques Gaudelet

Commissaire du consulat durant l’an XI. Maire de Léry.

 

Jean-Baptiste Milliard 

Maire d’Amfreville-sous-les-Monts

 

Henri Bilcoq

Juge de paix. Membre du collège d’arrondissement

 

Jean Augustin 

Eligible. Membre du collège d’arrondissement

 

Paul Lodieu

Chirurgien / figure sur les listes des Arts réunis de Rouen et de Pont-de-l'Arche. A fréquenté dès 1819 la loge de Darnétal

Antoine-Emmanuel Blanche (1787-18..)

Compte parmi les membres des Sociétés de médecine et de pharmacie de Rouen.

 

Antoine Blanche

Médecin-chef de l’hôpital général de Rouen

Joseph Vornier

Maire de Saint-Paul

Pierre-François Dhostel

(6 octobre 1770-31 décembre 1860)

Vénérable maitre. Ingénieur des Ponts-et-chaussées[10]. Promotion de 1794[11].  

 

 

Un temple introuvable…

Où se trouvait le temple des Amis réunis ? Il serait romantique d’imaginer les tenues dans la salle du chapitre de l’ancienne abbaye de Bonport, propriété du frère Alexandre de la Folie. Cependant, aucun élément ne nous renseigne sur cette localisation. Le frère Jacques Isaac Alexandre de la Fleurière aurait, lui aussi, aisément pu accueillir le temple dans sa demeure de la route du Neubourg, aujourd’hui remplacée par le Château accueillant le Centre de loisirs. Léon de Duranville[12] semble indiquer que, naturellement, les frères se rassemblaient dans Pont-de-l’Arche : « Et pour dire quelque chose de la période de la Restauration, nous rappellerons une loge maçonnique, qui existait au Pont-de-l’Arche, et à laquelle on se rendait d’une certaine distance et même des environs du Neubourg. Elle n’eut que peu d’années de durée ; son mobilier, y compris les figures symboliques, fut vendu à l’encan ; plusieurs de ces emblèmes servirent de jouets aux enfants du Pont-de-l’Arche. Ce petit épisode n’est pas à dédaigner. » Le mystère perdure.

 

 

 Stèle Les Damps (face et Est)Stèle Les Damps (ouest) 

Stèle funéraire de l’ancien cimetière jouxtant la chapelle Saint-Pierre des Damps. Première photo : de front, un cartouche sculpté au contenu effacé ; sur la face Est, un compas couronnant deux ciseaux. Sur la Seconde photo : sur la face ouest, un marteau couronnant une équerre et accompagné d’une pince et d’un dernier outil indéterminé. Cette stèle présente des outils de compagnons qui servent de symboles à la franc-maçonnerie. 

 

 

En guise de conclusion

La loge les Amis réunis fut fondée à Pont-de-l’Arche 4 ans après la fin du Premier empire. La Restauration monarchique se méfiait alors de la franc-maçonnerie, utilisée par Napoléon, où siégeaient des démocrates. En ces temps, certaines loges de grandes villes se mirent en sommeil ou continuèrent leurs activités dans la clandestinité. La loge de Pont-de-l’Arche naquit de l’union entre des frères elbeuviens, acquis aux idées démocratiques, et des notables locaux ayant participé à la Révolution et ayant scellé leurs intérêts à celle-ci. En seulement 10 années de travaux, les Amis réunis initièrent de nombreux jeunes hommes peu avant 1830 et la deuxième révolution. Ils attirèrent des frères du triangle Rouen-Elbeuf-Louviers. Ainsi à Pont-de-l’Arche, ville parfois rangée parmi les cités conservatrices car nostalgiques des privilèges de l’Ancien régime, on voit s’organiser une société rassemblant des libéraux. C’est ce qu’atteste l’existence des Amis réunis qui ont tenu leurs assemblées malgré la méfiance du pouvoir royal. Pont-de-l’Arche, siège de 4 tribunaux d’Ancien régime fermés par la Révolution, n’était donc pas une terre entièrement acquise à la cause de la monarchie. Le maintien des réformes administratives de 1790 par la monarchie n’a pas fait revenir ici le personnel royal. Au contraire, les agents d’Etat installés par les réformes révolutionnaires puis napoléoniennes ont, semble-t-il, apporté des forces au courant démocrate archépontain qui s’est exprimé dans la composition des « Amis réunis ». L’installation d’une loge à aura régionale a d’ailleurs été une sorte de survivance de l’importance passée de Pont-de-l’Arche qui avait autorité, avant 1790, sur la région d’Elbeuf et Louviers.

 

 

 

Sources 

- Becchia Alain, La Draperied’Elbeuf (des origines à 1870), Rouen : Publications de l’Université de Rouen, 2000, 869 p.

- Duranville Léon Levaillant de, Essai archéologique et historique sur la ville du Pont-de-l’Arche et sur l’abbaye Notre-Dame-de-Bonport, auto produit, 1856, 231 p.

- Loucelles Hilaire Pierre de, Histoire générale de la franc-maçonnerie en Normandie (1739 à 1875), Dieppe, Delevoye, 1875, 189 pages.

- Saunier Éric, Révolution et sociabilité en Normandie au tournant des XVIIIe et XIXe siècles : 6000 francs-maçons normands de 1740 à 1830, Mont-Saint-Aignan : Publications des universités de Rouen et du Havre, 1999, 555 p.

- Saunier Éric, « La franc-maçonnerie et le libéralisme (1810-1827) », p. 399-406, in Le Bozec, C., Wauters, Éric (dir.), Pour la révolution française, Rouen : Publications de l’université de Rouen, 1998, 584 p.

- Saunier Éric, « Une loge maçonnique à Elbeuf », in Bulletin de la Société de l’histoire d’Elbeuf n° 22, décembre 1994, p. 47-52.

 

 

 

[1]Bibliothèque nationale de France : FM1 108, FM2 356 : correspondance et tableau des « amis réunis ».

[2] Selon Wikipédia.

[3]Archives nationales (FM1 108). Membres : Pierre Conard, capitaine, vénérable, Jacques Lacour, capitaine, Verneuil, Jean-Baptiste Moullin, capitaine, Les Andelys, Louis Ancel, capitaine, Louviers, Michel Masse, capitaine, Evreux, Jean-Louis Oury, lieutenant, Verneuil, Charlemagne Buzot, chef de bataillon, Evreux, Pierre Delorme, lieutenant, Condé, Louis Armand, tailleur, Sarrelouis, Dominique Leroux, lieutenant, Les Andelys, Roch Gauclin, sous-lieutenant, Evreux, Esprit Duval, chirurgien, Pont-Audemer, Gervais Dubuisson, sous-lieutenant, Hacqueville, Jean-Christophe Louvel, capitaine, Domfront, Jean-Louis Martigny, sous-lieutenant, Louviers, Christophe Dubosq, lieutenant, Pont-de-l’Arche, Jean Gosse, adjudant, Les Andelys.

[4] Pierre Bourdon, Louis Delaunay, Parfait Delaunay, Pierre Faupoint, Gustave Garoye, Victor Grandin, Charles Houllier, Jules Ménage, Antoine Sallambier, Louis Vidal.  

[5] Notons que c’est durant cette même période que l’on a commencé à fabriquer des chaussons de lisière, c’est-à-dire confectionnés dans des chutes de draps, qui ont donné à Pont-de-l’Arche les bases d’une industrie florissante.

[6] Par ailleurs, nom d’une loge fondée à Rouen en 1807.

[7] Par ailleurs, nom d’une loge fondée à Granville en 1808.

[8] Pierre Achille Petit, Jacques Isaac Alexandre de la Fleurière, Pierre Constant Asse, Benjamin Aube, Charles Marie Belleville, Pierre Jean Baptiste Bernard, Henri François Bilcoq, Antoine Emmanuel Blanche, Louis Casimir Brown, Georges Brown, Charles Carbonnier, Charles Antoine Couture, Alexandre de la Folie, Louis François Delaunai, Parfait Delaunai, Bernard Gustave Desilles, Frédéric Firmin Desrues, Pierre Gaston Dhostel, Victor Dubreuil, Alexandre François Dupias, Pierre Théodore Faupoint, François Marie Favier, Ferdinand Ferey, Pierre Fouet, Gustave Gardye, Jacques Robert Gaudelet, Hippolyte Grillon, Marie Antoine Grulé, Augustin Thomas Jean, Albert Jean, Pierre Adrien Laisné, Hippolyte Adrien Laisné, Jean Baptiste Le Carpentier, ? Lefebvre, Jean Philippe Lefort, Jean Baptiste Milliard, Marie Louis Montlouis, Auguste Bruno Monton, Auguste Mustel Duquesnoy, Frédéric Mustel Duquesnoy, Benjamin Prévost, Pierre Antoine Sallambier, Guillaume Frédéric Seminel, Gabriel Simon, Aimé Alexandre Thinon, Toussaint Tournache, Sébastien Vedre, Michel Augustin Verdières, Louis Vidal, Jean François Bérel, Pierre Mathieu Bourdon, ? Boullier, Louis Camille Cuvelier, Jean Vincent Delaune, Michel Pierre V. Grandin, Charles Louis Houillier, Jules Victor Ménage, Gabriel Vanesbeq.

[9] Les grilles et l’orgue partirent à l’église de Louviers. Le reste fut partagé par les églises des environs dont celle de Pont-de-l’Arche qui récupéra la plupart des stalles et le chapier de la sacristie.

[10]Dossiers individuels des ingénieurs des Ponts-et-Chaussées ayant cessé leurs fonctions avant 1932, dressé par Marthe Felletin et complété par Martine Illaire en 1993. Archives nationales. Pierre Dhostel : F/14/2213/1.

[11]Fourcy A., Histoire de l'école polytechnique, page 393.

[12] Duranville Léon Levaillant de, Essai archéologique…, page 146.

 

Armand Launay

Pont-de-l'Arche ma ville

http://pontdelarche.over-blog.com

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 16:11

Après le couvent des pénitents (1789-1792) et le bailliage, l’hôtel de ville de Pont-de-l’Arche prit place en 1968 dans une maison bourgeoise des faubourgs bâtie vers 1877 par Joseph Charles Désiré Alexandre Delafleurière. Nous revenons sur l’architecture et l’historique de cet édifice que nous appelons « hôtel Alexandre Delafleurière ».  

 

 

Avec mes remerciements à Jérôme Croyet

pour les pistes ouvertes sur Jacques Isaac Alexandre.

 

Mairie de Pont-de-l'Arche 1

L'hôtel de Ville en 2012 (cliché Armand Launay).

 

Un nouveau lieu pour l’hôtel de ville

Au XIXe siècle, la ville se développa le long de la route de Paris, vers Les Damps. Vers 1877, Joseph Charles Désiré Alexandre Delafleurière fit construire près de la route du Vaudreuil, actuelle rue Maurice-Delamare, la belle demeure qui nous intéresse ici. Entre celle-ci et la ville, après 1833, le cordonnier Antoine Ouin agrandit les locaux de ce qui deviendra une vaste entreprise de chaussons puis de chaussures : Marco. 

Au XXe siècle, la ville déborde de ses remparts médiévaux. Le groupe scolaire est inauguré en 1934 par Charles Morel, la nouvelle salle des fêtes ouvre en 1954, le nouveau pont est inauguré en 1955, l’école maternelle ouvre en 1957, le stade en 1964, le collège en 1967… 

L’urbanisme est à repenser et le 22 octobre 1964 le maire, Roland Levillain, proposa au Conseil municipal l’achat d’une maison entourée d’une propriété de 6 030 m² à vendre au n° 19 de la rue Maurice-Delamare. Il rappela que « les municipalités d'avant 1939 avaient envisagé son acquisition pour y établir la mairie » afin de faire face à l’accroissement de la population. Pour le maire, il s’agit aussi de prévoir l’avenir avec l’ouverture du lotissement de la Forêt, d’une piscine, d’un camping, d’un collège... 

Le choix fut pris et, après rénovation, l’hôtel de ville accueillit le public au début de l’année 1968. Ce bâtiment ne connut pas de modification notable avant 2016 où un édifice lui fut adjoint en rez-de-jardin afin de proposer une salle des mariages et des réunions conforme aux normes de sécurité mais aussi au bienêtre des usagers, des agents et des élus.  

Mairie de Pont-de-l'Arche 2

Ce détail d’une vue aérienne des années 1960 montre l’hôtel Alexandre Delafleurière avant qu’il n’accueille la mairie. On y voit des dépendances et un mur en pierre disparus depuis.       

 

1. Une maison de maitre à l’architecture classique

L’hôtel Alexandre Delafleurière est une des nombreuses maisons de maitre bâties au XVIIIe siècle mais surtout au XIXe siècle. Conçues pour des familles aisées, elles disposent de vastes terrains souvent aménagés en parc, de dépendances et bénéficient d’une architecture soignée.

L’hôtel Alexandre Delafleurière est une maison bourgeoise bâtie sur sous-sol selon un plan rectangulaire. Son chainage est en brique et le remplissage est en moellon en silex. Elle possède un étage et des combles aménagés. Son toit à quatre pans, couvert d’ardoises, est ajouré de fenêtres de toit dissymétriques de la fin du XXe siècle. Les ouvertures, plus hautes que larges, sont vastes, nombreuses, et très régulières à raison de 5 par niveau sur le mur gouttereau et de 3 sur le mur pignon dont certaines sont murées. La porte d’entrée principale et les deux fenêtres de part et d’autre sont voutées en plein cintre. De même pour l’entrée côté cour dont la rampe d’accès aux personnes à mobilité réduite masque, depuis quelques années, un degré ouvragé encore visible au pied de la façade principale. Une autre porte se trouve face à la rue des Soupirs. Elle devait être destinée aux domestiques et donnait accès à la cuisine ce que semble indiquer la présence de cheminées de ce côté-ci du bâtiment.

La modénature, autrement dit le style architectural dans lequel s’inscrivent les éléments de décoration de façade, est à la fois sobre et soignée. La quasi-totalité des décorations repose sur les moulures permises par un enduit peint en blanc qui couvre toutes les façades. Une corniche assez prononcée couronne l’ensemble des façades. Une seconde corniche, plus discrète, sépare le rez-de-chaussée du premier étage. Les corniches couronnent des frises, le plus souvent nues. Deux éléments ressortent des façades : 

-    un avant-corps central en très légère saillie sur la façade principale et son équivalent, plus prononcé, côté cour. La frise sur l’avant-corps présente une série de piécettes. Les clés des trois fenêtres du rez-de-jardin sont ornées de clés ouvragées ; 

-     les chainages d’angles en saillie et décorés avec des bandeaux et des tables.

Enfin les encadrements de fenêtres sont aussi soignés avec de belles moulures. L’ensemble de ces décorations inscrivent l’hôtel Alexandre Delafleurière dans le style classique.

Mairie de Pont-de-l'Arche 3

Les chainages d’angles, en saillie, présentent de riches décorations :

corniches, tables et bandeaux.

 

Parc et dépendances

Le parc autour de l’édifice est boisé depuis toujours. Le plan cadastral de 1834 démontre que des dépendances existaient avant la construction de l’hôtel. Elles sont visibles sur la vue aérienne reproduite ci-dessus mais ont été rasées avec la clôture afin d’ouvrir l’hôtel sur la rue ; la mairie sur la ville. Quelques pans de bois sont visibles aujourd’hui dans le mur mitoyen avec Marco.

Une des dépendances a été rasée suite au bombardement du pont le 8 aout 1944. A ce sujet, quelques éclats d’obus sont visibles sur les murs en moellon calcaire scié de l’autre côté de la rue des Soupirs. A noter aussi, le petit bâtiment rural appartenant aux Chaussures Marco qui jouxte le parc de la mairie. 

Mentionnons enfin l’intéressant portail d’une ancienne propriété de l’autre côté de la rue Maurice-Delamare qui était visible dans l’atlas de Trudaine (vers 1759). Datant du XVIIIe siècle, ses grandes pierres de taille composent une remarquable voute en plein cintre, avec clé et sommiers, qui renforce le cachet patrimonial de ce faubourg.  

 

Mairie de Pont-de-l'Arche 4

Le parc de la mairie vu de la salle du Conseil municipal :

un espace agréable et reposant, vestige du parc de  l'hôtel Alexandre Delafleurière.  

 

Décoration intérieure 

L’accueil présente une somptueuse mosaïque polychrome couvrant la totalité de la pièce. Une élégante croix grecque mêlée à des décors végétaux orne le centre de la mosaïque tandis qu’une frise à motifs floraux longe les murs. Elle présente notamment des fleurs rouges à quatre pétales. Trois salamandres crachant du feu se trouvent aux extrémités non occupées par le départ de l’escalier. En bas de l’escalier, quelques boiseries encadrent un miroir et une peinture sur bois présentant un sujet champêtre. L’escalier, à la française jusqu'au 1er étage et à moitié tournante jusqu’aux combles, est essentiellement réalisé en bois. Il offre notamment une belle rampe à balustrade. Enfin, depuis 1968 les cadres des couloirs et de l’escalier contiennent des photographies du chantier du pont de bois ayant existé entre 1940 et 1944 ainsi que quelques reproductions du plan du bailliage.

Mairie de Pont-de-l'Arche 5

Une des trois salamandres de la mosaïque de l’accueil (détail).

 

Mairie de Pont-de-l'Arche 7

Détail de la mosaïque de l’accueil.

 

Mairie de Pont-de-l'Arche 6

Elément central de la décoration de la mosaïque de l’accueil. 

 

Le décorum républicain

Les mots « hôtel de ville » ont été ajoutés au-dessus de l’entrée en 1967 et renforcent, par leur police de caractères, la dimension classique du bâtiment. Le porche a été couvert en 2001 et porte,  depuis 2010, la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » – une première dans l’histoire de Pont-de-l’Arche – et le logotype de la ville. Les ouvertures de la façade d’entrée soutiennent trois écus aux couleurs de la France et frappés des lettres « RF » pour République française. Celui du centre est surmonté de drapeaux français. Un buste de Marianne en plâtre est situé dans la salle du Conseil municipal. Commandé en 1879, il présente une Marianne sans bonnet phrygien, symbole d’une république conservatrice ; une Minerve plus qu’une révolutionnaire. Un portrait officiel du président de la République fait face à Marianne. 

Mairie de Pont-de-l'Arche 8

Ce n’est qu'entre 2010 et 2016 que la façade de l’hôtel de ville de Pont-de-l’Arche

a porté la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ». 

 

2. Historique de l’hôtel 

1877, date de construction ?

Il semble que ce soit Joseph Charles Désiré qui ait fait bâtir la demeure qui nous intéresse. En effet, la matrice cadastrale de 1877 mentionne une nouvelle maison sur la parcelle B 458. Celle-ci est imposée à hauteur de 500 francs alors que les autres constructions de 1877 le sont à hauteur de 20, 25 et 60 francs. 

Charles Désiré Alexandre Delafleurière (Pont-de-l’Arche le 14 mai 1826 – Rouen le 3 juillet 1878) était marié à Marie Blanche Grimoult. Ils eurent pour fille Victorine Jenny Alexandre Delafleurière (1857-1944), mariée à Charles Emile Anneau (1844-1893) le 1er avril 1880. Selon la matrice cadastrale, ils héritèrent des biens de Joseph Charles Désiré en 1889. Robert Anneau hérita de son père, Charles Emile, et vendit l’hôtel Alexandre Delafleurière à la Ville de Pont-de-l’Arche.

 

Les frères Joseph et Henri Alexandre Delafleurière

Joseph Charles Désiré, à l’origine de l’hôtel Alexandre Delafleurière, était domicilié à Rouen à la fin de sa vie. Une entente familiale a dû intervenir entre 1850 et 1851 où les biens de sa mère et des « héritiers » lui revinrent. 

Cependant, il semble que son frère, Henri Jacques Constant, ait été le principal occupant de l’hôtel familial car son acte de décès mentionne qu’il était « propriétaire » et « domicilié route du Vaudreuil ». Né à Pont-de-l’Arche le 30 janvier 1818 et décédé au même lieu le 4 décembre 1906, Henri Jacques Constant fut maire de la ville du 5 juillet 1891 au 26 juillet 1891 et conseiller municipal depuis au moins 1870 jusqu’à son décès. Il faisait partie de la Société des amis de l’école au côté d’Eugène Ferrand, maire, Jules Fromont (conseiller), Anthime Ferrandier (adjoint), Théodore Chambert (instituteur en retraite), Maurice Delamare (pharmacien), Legrand (percepteur), Etienne Sorel (docteur en médecine), Henry Prieur (conseiller), Léon Revert (instituteur)… 

Henri Jacques Constant n’était pas le premier Alexandre Delafleurière à être dévoué à la chose publique…

 

Jacques Isaac, lieutenant de la République

Mairie de Pont-de-l'Arche 9

Jacques Isaac Alexandre Delafleurière, père du constructeur de l’hôtel qui nous intéresse, a été lieutenant dans la 4e division du 16e régiment de chasseurs à cheval de l’armée révolutionnaire (photo SEHRI).

 

 

Jacques Isaac Alexandre Delafleurière, père de Joseph et Henri, est né à Pont-de-l’Arche le 10 octobre 1770 et décédé au même lieu le 15 janvier 1837. Il se maria le 1er septembre 1818 à Louise Sophie Guesnier des Bordeaux (décédée à Pont-de-l’Arche le 31 mars 1867). C’est avec elle qu’il eut ses deux fils : Henri Jacques Constant (1818-1906) et Joseph Charles Désiré (1826-1878). Jacques Isaac est un enfant de la Révolution. 

Fils d’un des plus grands nobles de la ville, sur lequel nous revenons ci-dessous, il s’engagea dans l’armée révolutionnaire. C’est ce que nous apprend une émouvante déclaration de naissance du 12 mai 1793 signée par Nicolas Poupardin, journalier, et Madelaine Baron. Domiciliés dans la rue Huault, ils vinrent en mairie déclarer la naissance, 2 jours plus tôt, de leur fils Jacques Isaac Poupardin. Ils lui donnèrent le prénom de Jacques Isaac Alexandre, témoin cité dans l’acte. A 22 ans, celui-ci est décrit comme dragon de la Manche et domicilié sur la route du Neubourg. Le fils de noble – dont le titre a disparu – est l’égal du journalier en citoyenneté et en amitié. 

Les archives militaires nous informent qu’il devint sous-lieutenant dans la 4e division du 16e régiment de chasseurs à cheval (le 12 septembre 1793) puis lieutenant (le 29 germinal de l’an V). Il quitta l’armée en juillet 1802 pour s’occuper de ses affaires familiales. Son autorisation de départ, signée à Saint-Mihiel le 21 messidor de l’an X, est intéressante. L’armée ne note pas la bonne date de naissance : elle donne le 12 octobre 1772 au lieu du 10 octobre 1770 (l’acte de baptême étant le 12). Quant au prénom, Jacques Isaac a été remplacé par Jean Jacques ; la lumière de Rousseau devant dissiper les origines nobiliaires. 

Par ailleurs, son autorisation de départ de l'armée fait état des services du lieutenant Jean Jacques Alexandre : armée du Nord (an II), armée de l'Océan (an III), Sambre et Meuse (ans IV et V), guerre des révoltés belges et l’ile de Walaheren (an VII), armée du Rhin (an VIII) où il reçut un coup de sabre, fut fait prisonnier de guerre à Altenkirschen et où son cheval fut tué à Fribourg. La hiérarchie militaire signala que « Ce citoyen s’ (…) est toujours comporté avec honneur et probité et a rempli ses services militaires avec la plus scrupuleuse exactitude et le dévouement le plus entier à la chose publique… » 

De retour dans sa patrie, Jacques Isaac a, semble-t-il, repris le flambeau politique de son père, décédé en 1825, qui fut maire de la ville de 1792 à 1795 et conseiller général entre 1800 et 1815. En effet, on retrouve un Alexandre Delafleurière conseiller général en 1830, date qui coïncide avec une nouvelle révolution. Dans la même période, on retrouve Jacques Isaac dans l’éphémère loge « Les amis réunis », affiliée au Grand orient de France, où l’on retrouve, notamment, Victor Grandin, député libéral. Nous concluons, à l’aune de ces éléments, que Jacques Isaac faisait partie des libéraux, c’est-à-dire la gauche de l’époque, tout comme son père.

 

Jacques Joseph, garde-marteau du roi, puis jacobin

Jacques Joseph Alexandre Delafleurière est né à Valmont (Seine-Maritime) en 1747 et décédé à Pont-de-l’Arche le 15 juillet 1825. Ce conseiller du roi, garde-marteau des eaux et forêts de la maitrise de Pont-de-l’Arche, joua un rôle de premier rang dans le Pont-de-l’Arche de la Révolution. 

Le 20 février 1789, Jacques Joseph Alexandre, sieur de la Fleurière, figurait sur la liste des échevins de la ville. Il fit partie des rédacteurs des cahiers de doléances de Pont-de-l’Arche. Certains ont fait de lui un opportuniste, révolutionnaire par calcul, qui démantela Notre-Dame de Bonport pour de l’or. Cependant, sous le nom d’Alexandre, cultivateur, on le retrouve parmi les premiers citoyens « avancés » quand se constitua la société jacobine : « Les Amis de la constitution ». 

Quand la révolution se radicalisa, il devint maire de Pont-de-l’Arche, le 1er octobre 1792, et assuma cette fonction jusqu’en 1796. Il fut nommé commissaire du canton de Pont-de-l’Arche du 18 frimaire IV au 28 ventôse VII. Il reprit une fonction politique de 1800 à 1815 en tant que conseiller général. 

Figurant parmi les plus riches notables de la ville avant 1789, il acquit des terres lors de ventes de biens nationaux au premier rang desquelles celles de Bonport, qui lui furent adjugés le 2 avril 1791 pour 161 000 livres (sauf les meubles) en partenariat avec Alexandre de la Folie (maire de Criquebeuf vers avril 1792). Il acquit aussi des terres le long de la route du Vaudreuil, au triège du Val, le long de la route du Neubourg, dans le faubourg de Limaie, à la Cavée, la Maladrie (sic), la ferme de Bon air, au Chêne Jeannet (sic), dans la forêt de Bord, dans l’ile de Bonport, à la Sente à Cagnon... 

Jacques Joseph bénéficia du vaste transfert de biens opéré durant la Révolution et scella ainsi son sort avec elle. Désormais, le statut et les intérêts de sa famille et de ses descendants étaient plus assurés avec le camp révolutionnaire puis napoléonien qu’avec le camp royaliste. L’ancien noble était donc compromis, aux yeux des royalistes, avec la Révolution et indésirable, par là même. 

Le parcours de la famille Alexandre Delafleurière démontre par son engagement qu’elle n’était pas libérale par calcul mais par conviction et que sa richesse était issue, à la base, des privilèges de l’Ancien Régime.   

 

En guise de conclusion…

Bâti par une des toutes premières familles républicaines de Pont-de-l’Arche, l’hôtel Alexandre Delafleurière accueille aujourd’hui le symbole républicain par excellence dans une commune : la mairie. Ce hasard, ce clin d’œil de l’histoire, valait la peine d’être conté !   

 

 

Sources

- Archives municipales de Pont-de-l’Arche :

-       registres de délibérations du Conseil municipal ;

-       cadastre ;

-       matrice cadastrale. 

- Archives de la Société d'études historiques révolutionnaire et impériale (SEHRI), avec nos remerciements à Jérôme Croyet.

Archives départementales de l’Eure : 4 M art. 200

Archives départementales de Seine-Maritime : J 472 (1 et 2).

Sorel Etienne-Alexandre, Pont-de-l’Arche pendant la Révolution d’après les registres municipaux : 1789-1804, Rouen : Lestringant, 1918, 147 pages.

 

 

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La rue des Soupirs et la Côte d'amour

Les maires de Pont-de-l'Arche

 

Armand Launay

Pont-de-l'Arche ma ville

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 17:41

Naissance de la ville : raisons militaires 

Fort-en-869--Haywood- 

La ville de Pont-de-l’Arche est née après la construction de fortifications militaires bâties sur le territoire du village des Damps. Un pont de bois fut jeté sur la Seine, à partir de 862, et protégé par deux forts, de part et d'autre du fleuve. Le chantier de ces défenses, qui marqua le règne de Charles II, dit le Chauve, fut décidé et officialisé lors des plaids de Pîtres. Vers 873, le pont et les deux forts semblent avoir été achevés. Ils servirent notamment en 885 lors d'une offensive générale des "hommes du Nord", ayant pour but le siège de Paris. Le pont "de l'Arche" (c'est-à-dire "de la forteresse") servit à retarder l'avancée des Normands. Ceux-ci mirent quatre mois à gagner Paris depuis l'embouchure de la Seine. Cependant, les rois des Francs peinaient à mobiliser pleinement les troupes de leurs vassaux. Ainsi le fort de Pont-de-l'Arche a très certainement manqué d'hommes de garnison : Guillaume Caillou, moine qui tint les chroniques de Jumièges, se rappela un siècle et demi plus tard, et ce malgré de nombreuses imprécisions, que des renforts francs vinrent aux Damps pour renforcer la garnison du pont de l'Arche. En vain, donc.

On perd ensuite le fil de l'histoire durant le laps temps où s'articula le basculement de pouvoir des rois francs aux ducs de Normandie. Que devinrent le pont et la ville après 911, date de naissance de la Normandie ?

Toujours est-il que la paroisse de Pont-de-l'Arche apparaît dans une charte de Richard II, en 1020, qui accorde à l'abbaye de Jumièges de nombreux droits spirituels mais surtout financiers (notamment sur le trafic fluvial).

La ville semble s'être développée autour du pont, ouvrage nécessitant le montage des bateaux et offrant la possibilité de percevoir des droits de passage. Développement d’une place forte : l’enjeu de la lutte entre les rois d’Angleterre et de France.

 

Pont-de-l'Arche apparait ensuite bien plus clairement dans les archives lors des luttes entre Richard Coeur de Lion, duc de Normandie et roi d'Angleterre, et Philippe II Auguste, roi de France. Richard Cœur de Lion fit rénover le pont de la ville et donna les moyens nécessaires à la fondation de l'abbaye de Bonport (deux kilomètres de Pont-de-l'Arche). Dans les luttes entre les deux monarques, le château du Vaudreuil fut rasé ce qui, lorsque le roi de France reprit possession de la Normandie, facilita le choix de Pont-de-l'Arche comme chef lieu militaire local. En effet, Philippe Auguste fit de Pont-de-l’Arche son principal lieu de résidence en Normandie. Il dota la ville d'une prévôté et la fit fortifier par des remparts en pierre encore visibles de nos jours. Il en fit de même pour le fort de Limaie, situé de l’autre côté du pont, rive droite, dont il bloquait l’accès. Ce fort était doté d’une tour philipienne qui constituait un observatoire idéal sur la circulation fluviale et le montage des bateaux. Les atouts géographiques, alliés aux atouts militaires, firent que la ville devint un relai du pouvoir royal. 

 

Rôle de Pont-de-l’Arche dans la maitrise territoriale et la police intérieure

L’assise militaire de la ville présentait de nombreux avantages, tant pour la maitrise territoriale face à l’éventuels envahisseurs que pour la police intérieure au royaume. Pont-de-l’Arche permettait la maitrise de la circulation fluviale et, donc, l’approvisionnement de Rouen, ville qui pouvait tomber entre des mains ennemies. C’est pourquoi notre cité fut un enjeu lors des combats qui opposèrent les rois d’Angleterre aux rois de France durant la guerre de Cent ans. Ainsi Henri V, roi d’Angleterre, se rendit maitre de Pont-de-l’Arche en 1418. La ville connut ainsi une occupation anglaise jusqu’en 1449. En 1346, Édouard III ne put prendre Pont-de-l’Arche et poursuivit sa chevauchée vers Mantes. Qui plus est, la ville offrait une base arrière idéale en vue d’une attaque de la capitale haut Normande :

- en 1481 Louis XI établit un vaste camp dans la vallée située entre Pont-de-l’Arche et Pont-Saint-Pierre. Ce camp aurait accueillit une armée de près de trente mille hommes afin de reprendre Rouen puis toute la Normandie. C’est ici que furent créées les célèbres « bandes de Picardie », ancêtres de l’infanterie française.

- en 1589, les troupes d’Henri IV, qui assiégeaient Rouen, étaient ravitaillées depuis Pont-de-l’Arche. Précisons que le gouverneur de la ville, Leblanc du Rollet avait, parmi les premiers, ouvert les portes de la ville à Henri IV, roi contesté. La tradition orale narre que ce monarque avait gratifié, en remerciement, les armes de la ville des trois fleurs de lys royales. Cependnat, la ville étant un plein fief royal, ces lys ne sont pas surprenant. La ville blasonne depuis : de sable au pont d’argent maçonné de sable, au chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or.

Bastille excentrée de Rouen, Pont-de-l’Arche était une base de repli en cas de révolte du peuple normand. C’était une place de sûreté dans la mesure où il n’y avait pas assez d’habitants ici pour impulser une révolte dépassant les forces de police locales. De plus, maitriser la ville ne suffisait pas : il fallait encore prendre d’assaut le fort de Limaie, de l’autre côté de la Seine. Pont-de-l’Arche était donc, pour des raisons de police intérieure, de maitrise du territoire en cas de guerre, une place stratégique :

- c’est ainsi que des protestants rouennais assiégèrent la ville, en 1562, avec 6 pièces d’artillerie en espérant y faire un butin. Ils s’en prirent directement au pouvoir royal, mais en vain car la ville était restée fidèlement catholique.

- en 1650, la Fronde renversa l’utilité des fortifications de la ville : Le duc de Longueville utilisa la garnison et le château contre le pouvoir royal. Le comte d’Harcourt, qui protégeait le voyage du monarque en Normandie, reçut l’ordre d’investir la place. Il vint camper auprès de ses murs avec l’aide des habitants qui avaient pointé trois canons contre le château, de l’autre côté de la Seine. Le duc de Longueville se servit de cette place forte comme un argument supplémentaire pour négocier la paix avec le roi. Les remparts de Pont-de-l’Arche étaient devenus une arme pour d’éventuels insurgés. Le parlement de Normandie et le peuple de Rouen demandèrent à plusieurs reprises leur démantèlement. Cependant, les nobles qui percevaient des droits sur la ville négocièrent le maintien des fortifications. Elles ne tombèrent en désuétude qu’à la fin du XVIIIe siècle.

 

 

Pont-de-l’Arche et la convoitise des privilèges royaux sous l’Ancien régime

Les ambitions n’étaient pas rares qui se tournaient vers Pont-de-l’Arche. La ville comptait de nombreuses charges qui attiraient les convoitises :

- la charge de gouverneur de la ville (police militaire locale) : les plus grands nobles qui obtinrent du roi les droits de gouverneur de la ville furent Concini, maréchal d’Ancre et allié de Marie de Médicis, Albert de Luynes, Jean-Baptiste d’Ornano, Richelieu.

- quatre tribunaux : le tribunal de première instance (le bailliage), la perception des tailles (le tabellionnage), le grenier à sel (sa vente était un monopole d’État) et l’administration des eaux et forêts. Ces tribunaux attirèrent de nombreux officiers royaux dans la ville ;

- les droits mineurs (droits de passage sur le pont, droit de halle, droit d’octroi…).

Il résultait de ces charges un déséquilibre : outre une fabrique de drap qui ne dura qu’un temps, la ville de Pont-de-l’Arche ne connaissait aucune industrie qui nourrît les 1700 habitants que comptait la cité à la veille de la Révolution française. Elle n’en était pas moins le chef-lieu de l’administration locale.

 

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La Révolution française et l’Empire ou la fin des privilèges

La Révolution française remit les pendules l’heure en faisant de Louviers le chef-lieu de l’administration locale : le rôle militaire de Pont-de-l’Arche avait cédé depuis longtemps le pas aux gains issus de l’industrie manufacturière de Louviers, ville bien plus peuplée. En 1790, Elbeuf ne fut pas compris dans le nouveau département de l’Eure à cause du refus de Louviers de cohabiter avec son concurrent drapier. Ces deux villes locales purent donc toutes les deux devenir des chef-lieu de circonscription. Hormis un juge de paix et une municipalité, Pont-de-l’Arche perdit toute fonction administrative. Durant la Révolution, les nouvelles municipalités archépontaines connurent les mêmes disputes que celles qui déchiraient les nobles d’avant la révolution. Néanmoins, celles-ci étaient publiques. Après 1792, les républicains avancés prirent le dessus de la politique locale. Alexandre de la Fleurière fut maire de la ville. Il fut chassé par la réaction thermidorienne de 1795. Les principaux problèmes que connut la ville durant cette période concernent les altercations entre les régiments de l’armée révolutionnaire et les habitants les plus attachés au culte catholique. Ils concernent aussi, et surtout, la famine. Celle-ci était aussi atroce que partout ailleurs à cela près que des habitants de la ville, depuis de longs siècles, montaient les bateaux sous le pont. Ils tiraient donc les bateaux de blé destinés à la population de Paris mais le ventre vide ! sans même pouvoir manger de quoi refaire leurs forces. C’est ainsi qu’ils arrêtèrent de travailler et qu’ils prirent du blé dont étaient chargés les bateaux… avant que l’armée ne les réprime. Napoléon Bonaparte, qui passa deux fois par Pont-de-l’Arche, comprit ce danger pour la police intérieure et fit bâtir une écluse, inaugurée en 1813. Celle-ci permettait de se dispenser de la main d’œuvre locale tout en faisant acheminer le pain qui apaisait le peuple et évitait ainsi d’éventuels mouvements insurrectionnels parisiens. Rappelons que le peuple en armes avait fait changer le cours de la Révolution à plusieurs reprises déjà (la déchéance du roi, la répression des girondins…). Le début du XIXe siècle fut une période de misère pour la ville. Il n’y a guère d’événements si ce n’est l’occupation prussienne en 1815. Notons la présence d’une loge franc-maçonne et la création de la gare Alizay-Pont-de-l’Arche en 1843.

 

 

La révolution industrielle : l’industrie du chausson et de la chaussure

La révolution industrielle a touché le pays : l’industrie du chausson s’est développée qui a apporté un travail très faiblement rémunéré aux habitants de la proche région. Les chaussons, d’abord réalisés dans les foyers des ouvriers, furent ensuite fabriqués dans des usines construites dans les ruelles médiévales de la ville à partir de la moitié du XIXe siècle. Cette industrie se propagea et, dans l’entre deux guerres, une vingtaine d’usines existaient qui employaient plusieurs milliers de personnes. La fabrique du chausson, puis de la chaussure après 1900, n’apporta de richesse qu’à ses propriétaires, dont les belles villas sont encore visibles de nos jours dans les faubourgs de la ville. La prise de conscience aidant, les ouvriers de la ville se mirent en grève en 1900, 1932, 1936 et 1954… afin de maintenir, voire d’améliorer leurs salaires.

 

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Guerre et destructions

La ville connut l’occupation prussienne en 1870 à cause de son pont, qui faillit être dynamité. Elle accueillit un camp de l’armée britannique entre 1915 et 1920. Elle connut les combats entre les panzers de Rommel et les armées française et anglaise en 1940. Ses ponts furent une des principales cibles locales des bombardements aériens de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois les bombardements n’ont pas fait disparaitre le patrimoine architectural de la ville : l’église gothique du XVIe siècle, les maisons à pans de bois de la fin du Moyen Âge et de l’Ancien Régime, le bailliage du XVIIIe siècle principalement, la maison du gouverneur (XVe siècle ?), les remparts (XIIIe siècle), le manoir de Manon…

 

 

Personnalités

Le dernier des ponts de la ville fut inauguré en 1955 par Pierre Mendès France qui était alors président du Conseil mais aussi conseiller général du canton de Pont-de-l’Arche. Pont-de-l’Arche a aussi accueilli des personnalités lettrées : Octave Mirbeau, écrivain, Jules Massenet, compositeur, Jacques-Henri Lartigue, photographe. Mais la plus grande gloire de la cité est Eustache-Hyacinthe Langlois (1777-1837), enfant du pays, qui était archéologue, artiste dessinateur, nouvelliste... Cet homme participa au lancement de l’étude du patrimoine médiéval normand. Il fut instigateur du musée des antiquités de Rouen et fut aussi professeur à l’école des beaux-arts. De nombreuses amitiés culturelles se mobilisèrent pour honorer sa mémoire et financèrent un buste (disparu) et un médaillon à Pont-de-l’Arche. Les élus de Pont-de-l’Arche donnèrent son nom à la place principale de la cité.

 

Le-marche

 

Croissance démographique et développement des services publics depuis 1945

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la ville connait une très grande croissance démographique suite aux nombreux projets immobiliers qui accueillent une population désireuse de vivre dans un cadre de vie agréable. Située entre l’Eure, la Seine et la forêt de Bord, la ville de Pont-de-l’Arche est très proche des pôles d’emplois que sont Rouen, Val-de-Reuil et Paris, facilement accessibles depuis la construction de l’autoroute A 13 en 1967. Les municipalités, généralement situées à gauche de l’échiquier politique, ont donc depuis accompagné le développement des services publics définis par l’État en faisant face, de plus, à la croissance démographique propre à la ville (écoles, crèches, infrastructures sportives, voirie). Pont-de-l’Arche compte aujourd’hui plus de 4200 habitants. La ville fait partie, depuis 2001, de la communauté de communes Seine-Eure, qui réunit les municipalités de la région de Louviers et de Val-de-Reuil.

 

Armand Launay

Pont-de-l'Arche ma ville

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  • : Pont de l'Arche et sa région histoire, patrimoine et tourisme
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Mes activités

Armand Launay. Né à Pont-de-l'Arche en 1980, j'ai étudié l'histoire et la sociologie à l'université du Havre (Licence) avant d'obtenir un DUT information-communication qui m'a permis de devenir agent des bibliothèques. J'ai ainsi été formateur en recherche documentaire et en rédaction de littérature scientifique. Depuis 2002, je mets en valeur le patrimoine et l'histoire de Pont-de-l'Arche à travers :

- des visites commentées de la ville depuis 2004 ;

- la publication de 20 numéros de La Fouine magazine (2003-2007) et d'articles : "Conviviale et médiévale, Pont-de-l'Arche vous accueille", Patrimoine normand n° 75 ; "Pont-de-l'Arche, berceau de l'infanterie française ?", Patrimoine normand n° 76 ; "Bonport : l'ancienne abbaye dévoile son histoire", Patrimoine normand n° 79 ; "Chaussures Marco : deux siècles de savoir-plaire normand !", Pays de Normandie n° 75.

Bibliographie

- L'Histoire des Damps et des prémices de Pont-de-l'Arche (éditions Charles-Corlet, 2007, 240 pages) ;

- Pont-de-l'Arche (éditions Alan-Sutton, collection "Mémoire en images", 2008, 117 pages) ;

- Pont-de-l'Arche, cité de la chaussure : étude sur un patrimoine industriel normand depuis le XVIIIe siècle (mairie de Pont-de-l'Arche, 2009, 52 pages) ;

- Pont-de-l'Arche, un joyau médiéval au cœur de la Normandie : guide touristique et patrimonial (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 40 pages) ;

- Pont-de-l'Arche 1911 I 2011 : l'évolution urbaine en 62 photographies (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 32 pages) ;

- Mieux connaitre Pont-de-l'Arche à travers 150 noms de rues et de lieux ! (Autoédité avec Frédéric Ménissier, 2019, 64 pages) ; 

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (édité par la mairie de Terres-de-Bord, à paraitre en 2022).

De 2008 à 2014, j'ai été conseiller municipal délégué à la communication et rédacteur en chef de "Pont-de-l'Arche magazine".

Depuis 2014, je suis enseignant à Mayotte.

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