L'impasse Saint-Blaise rappelle de nos jours le nom de tout un quartier montaurois (cliché Armand Launay, octobre 2013).
Saint-Blaise est le nom du quartier montaurois où se croisent les anciens chemins Louviers-Elbeuf et Le Neubourg-Pont-de-l’Arche. Saint Blaise est un médecin et évêque d’Arménie mort en 316. Les catholiques le prient pour soigner des maux de gorge, de dents et les maladies d’animaux. Il est le saint patron des tisserands, profession qui exista à Montaure. Jules Andrieux, compilateur et éditeur d'une partie des chartes de l'ancienne abbaye de Bonport, a noté (page 202) qu'il existait une léproserie à Montaure en 1253 où Robert Tuillier (tegularius) vendit 5 sous de rente à "Monte aureo" sur une pièce de terre proche d'une léproserie (leprosariam). Selon Louis-Etienne Charpillon, cette léproserie avait une chapelle dédiée à Saint-Blaise. Sachant que les léproseries étaient à la sortie des agglomérations, nous avons peut-être là l’emplacement de cette ancienne institution charitable et l’origine du nom de ce quartier.
Le carrefour du quartier Saint-Blaise vers 1910 et en 2013 (clichés contemporain Armand Launay, juillet 2013).
Dans la niche de la boulangerie, se trouve une statuette en bois créée en 2005 à l’initiative d’un collectif de passionnés regroupés autour de Jacques Collen au sein de l’Association de Saint-Blaise. Ceux-ci déploraient la disparition de l’ancienne statue Saint-Blaise avec qui un ancien propriétaire était parti avant 1995. Pour un peu plus de 1 200 €, ils firent sculpter la statuette actuelle grâce à une souscription et une subvention municipale.
La statuette en bois représentant Saint-Blaise est située dans une niche sur la façade de la boulangerie. Elle fut créée en 2005 grâce à l'association Saint-Blaise présidée par Jacques Collen (cliché Armand Launay, juillet 2013).
A noter, sur l’ancien café, en face, les nombreux décors. Une pierre gravée « Café » et un millésime « 1883 ; des plaques routières datant des Chemins de grande communication (avant 1930) et une clé ornée d’une sorte de blason. Celui-ci représente deux tours et une montagne surmontée d’un coq. On peut y voir un possible blason de Montaure avec une couronne, deux châteaux symbolisés et un mont. Quant au coq, symbole christique ou national, il annonce toujours la lumière et, à ce titre, peut revêtir bien des sens… Alors pourquoi pas « l’or » de l’étymologie qu’on prête souvent à Montaure : montagne de l’or ?
C'est en ce lieu que les Montaurois vinrent à la rencontre de près de 60 chars Sherman américains du général Brooke, le 23 aout 1944. Ils partirent rapidement vers La Vallée. La liesse était générale car les Montaurois se croyaient libérés. Cependant, peu après, trois camions SS arrivèrent de La Haye-Malherbe et refluèrent vers Louviers (Jean Leloup, pages 103 et 104). Il fallut attendre le 25 aout 1944 pour que la libération de Montaure soit effective grâce aux troupes canadiennes.
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Aux origines de Montaure et de son nom
Sources
Andrieux Jules, Cartulaire de l'abbaye royale de Notre-Dame de Bon-Port de l'ordre de Citeaux au diocèse d'Evreux, Evreux, Auguste Hérissey, 1862, 434 pages ;
Collectif, La Dépêche, n° du 26 aout 2004 ;
Leloup Jean, La Sanglante bataille de la Seine. Témoignage. Jean Leloup, réfractaire au STO, La Chapelle-Montligeon, éditions Humuβaire, 2003, 153 pages.
L'ancien café face à la boulangerie Saint-Blaise est très riche en décors. Ils sont commentés dans le paragraphe ci-dessus (clichés Armand Launay, mai 2013).