Élégie publiée en 1822 dans le Recueil de la société libre d’émulation de Rouen.
Aux mânes de ma mère
Sous ce triste gazon, pâle et défigurée,
Tu dors, sensible mère, objet de mon amour.
Pénétrez, pleurs brûlants, dans sa tombe sacrée ;
Réchauffez-y le sein qui me donna le jour.
Tombez, perles du Ciel, pure et douce rosée,
Darde, brillant soleil, tes rayons créateurs ;
Et que ma tendre mère, à mes pieds déposée,
S'élance encor vers moi sous l'image des fleurs.
La froide mort, hélas ! a-t-elle éteint la flamme
Que ton cœur, ô ma mère, alimentait pour moi ?
Non, quand même aux humains Dieu n'eût pas donné l'âme,
De ce don immortel il eût payé ta foi.
Tu fournis dans les maux ton utile carrière,
En faisant des heureux, étrangère au bonheur.
Ah ! puisses-tu goûter, dans cette humble poussière,
Un calme à qui le monde avait fermé ton cœur !
Portrait de Marie Germaine Le Breton, mère d'Hyacinthe Langlois, dessiné par son fils. Elle naquit vers 1755 et se maria vers 1775 à André Gérard Langlois.
L'élégie est extraite de Album de dessins de E.-H. Langlois du Pont de l'Arche…, d’Alfred Dieusy, page 20. De cet ouvrage est aussi extrait le portrait de la mère d’Hyacinthe Langlois.
L'élégie est aussi publié à la page 36 de la notice biographique rédigée par Charles Victor Richard sur Hyacinthe Langlois précédant l’étude d’Hyacinthe Langlois sur les Stalles de la cathédrale de Rouen, 1838.
Armand Launay
Pont-de-l'Arche ma ville