Nous avions eu l’occasion, vers 2005, de discuter avec une famille, résidant au n° 4 de la rue des Merisiers, qui avait fait des découvertes à caractère archéologique durant la construction de sa maison, quelques années auparavant.
Autour d’un café, les personnes nous ayant aimablement accueilli, nous ont informé que c’étaient les agents du lotisseur qui avaient caché des fondations en pierre lors de l'excavation destinée à construire les fondations de leur maison. Il s’agissait de grandes pierres assez plates et orientées, c’est-à-dire tournées vers l’est. Elles ont servi de support aux fondations. En nivelant le sol de la cour, pour planter le gazon, les résidents ont retrouvé des ossements, déclarés aux gendarmes, qui se sont avérés être ceux d'un poney. Une mandibule d'enfant fut aussi déterrée, ainsi que des parures en pierre bleue du Jura. Dans la cour, aujourd’hui, une partie du sol "sonne creux" lorsqu'on tape, comme si une cavité se situait en dessous. C'est en questionnant le "conservateur du musée de Louviers", à l'aune de ces quelques découvertes, que les habitants ont été mis sur la piste d'une allée sépulcrale, notamment par la présence de “haches pendeloques” qu’on attachait au cou des défunts. Il a aussi été question d’un lit de petite rivière retrouvé parmi les différents constituants du sol. Nous avions relaté ces informations dans notre monographie intitulée L’histoire des Damps et des prémices de Pont-de-l’Arche, éditée en 2007 chez Charles-Corlet, où nous nous plûmes à noter que le vallon des Vauges était l’emplacement de l’église des Damps et donc, sûrement l’indicatif d’une ancienneté de l’implantation humaine.
En 2021, suite à la demande de Cyrille Billard, Conservateur régional de l’archéologie adjoint à la DRAC de Normandie, nous avons repris contact avec la famille ci-dessus et celle résidant au n° 6 de la même rue car des découvertes ont aussi été faites dans la cour des voisins. Ceux-ci ont bien voulu nous prêter des lames de silex, l'une de 10 cm et l'autre de 7 cm, retrouvées en nivelant la cour.
Cyrille Billard, qui a, entre autres, étudié les allées couvertes de Portejoie, nous a informé qu’il s’agit de vestiges du “Néolithique récent-final”, autrement dit entre 2900 et 2150 avant Jésus-Christ. On connait aussi, en forêt des Damps, des lames du Grand-Pressigny conservées au musée de Rouen.
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