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7 juillet 2024 7 07 /07 /juillet /2024 15:50

 

Le site Internet du musée Charles-Léandre, à Condé-sur-Noireau, offre des repères biographiques sur Jacques Deshaies (1941-2005). Ce musée avait en effet accueilli une exposition en 2018 avec pour commissaires Anne et Laurence Deshaies, filles de l’artiste. Cet homme, peintre normand, y fut qualifié d’”humaniste” et d’”amoureux de la nature.” 

Comme le rapporte le site du musée, Jacques Deshaies décrivit ainsi, en 1999, sa perspective artistique, voire existentielle : “Mon trait personnel, je l’appelle le champ de la terre. La terre domine partout, dans toutes mes toiles et j’essaie en vieillissant de « m’éclaircir », de retrouver cette matière-origine. Si parfois je me suis égaré dans ma lumière intérieure, j’ai toujours eu besoin de me ressourcer à la grande dame nature.

Il est vrai qu’en parcourant ce que l’Internet offre à voir de son œuvre, la terre ‒ en tant que couleur marron ‒ domine à côté du orange et du noir. Cet artiste laissa aux Damps sa première fresque murale. Elle se trouvait dans la résidence Les Vauges, à côté ‒ c’est un hasard ‒ du chemin des haies. Cette fresque de 15 de long et 3 mètres de haut fut réalisée en 1970. Une photographie, confiée par Anne Deshaies ‒ que nous remercions ‒ montre Jacques Deshaies en train de poser un instant durant la composition de son œuvre et ce alors que la maison (au n° 20) n’était pas encore couverte. Cet espace était alors en pleine mutation : des prés où broutaient jusqu’à récemment des moutons, notamment gardés par mes oncles Jean et Gilbert, sortait la résidence Les Vauges, quartier d’Habitations à loyer modéré bâties par la SECOMILE. Cet HLM se voulait en rupture avec les pratiques architecturales et rompait quoi qu’il en soit avec leur traditionnelle utilisation rurale. Les maisons étaient dotées de toits plats goudronnés, comme dans les pays chauds, et en forme de L avec, d’un côté, les pièces à vivre et, de l’autre, les espaces de repos. Les plans étaient pensés par l’architecte français Le Corbusier. En vertu sûrement de la loi de 1951 disposant qu’un pourcent des dépenses de construction publique devaient être dévolues à l’art, Jacques Deshaies fut choisi pour apporter une touche artistique, un art de rue en l’occurrence. 

 

 

Jacques Deshaies posant durant la création de la fresque des Damps (1970). Avec nos remerciements à Anne, sa fille.

Jacques Deshaies posant durant la création de la fresque des Damps (1970). Avec nos remerciements à Anne, sa fille.

Nous ne savons si c’est pleinement volontaire mais celui-ci semble avoir voulu remettre de la verdure dans un espace bétonné, aux formes rectilignes et à la couleur blanche dominante. De gauche à droite, la fresque s’intègre dans le blanc gagnant de la résidence puis apparaissent des oiseaux, puis des branches, un feuillage marron, des troncs noirs qui s’épaississent et, enfin, la profondeur sombre d’un sous-bois. Le contraste est réalisé. On retrouve le style de Jacques Deshaies, un fauvisme fait de grands traits qui dépeignent moins les contours objectifs que les mouvements subjectifs. Abstrait mais pas trop. L’artiste n’a pas cadré les arbres dans leur entier mais plutôt leurs frondaisons, attirant notre regard vers ce qui n’apparait pas pleinement : le ciel et sa blancheur ; le sous-bois et ses mystères.

Cette fresque, véritable fenêtre sur la nature, n’a pas été du gout de tout le monde et, après la vente d’une partie des maisons de la résidence, un propriétaire l’a recouverte d’enduit au tout début de ce siècle, me semble-t-il. Si l'œuvre recouverte ne se voulait pas une copie réaliste de la nature, elle manifestait néanmoins l’envie de ne pas rompre avec elle. Aujourd’hui, le caractère minéral et les formes géométriques sont rois. Le souvenir de cette fresque était presque entièrement révolu. Je remercie Anne Deshaies de m’avoir aidé à retrouver les contours d’un de mes souvenirs dans cette résidence où vit mon père.

Trois photographies montrant des étapes de travail pendant la création de la fresque des Damps (1970). Avec nos remerciements à Anne, la fille de Jacques Deshaies.

Trois photographies montrant des étapes de travail pendant la création de la fresque des Damps (1970). Avec nos remerciements à Anne, la fille de Jacques Deshaies.

Armand Launay

Pont-de-l'Arche ma ville

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Mes activités

Armand Launay. Né à Pont-de-l'Arche en 1980, j'ai étudié l'histoire et la sociologie à l'université du Havre (Licence) avant d'obtenir un DUT information-communication qui m'a permis de devenir agent des bibliothèques. J'ai acquis, depuis, un Master des Métiers de l'éducation et de la formation, mention Lettres modernes. Depuis 2002, je mets en valeur le patrimoine et l'histoire de Pont-de-l'Arche à travers :

- des visites commentées de la ville depuis 2004 ;

- des publications, dont fait partie ce blog :

Bibliographie

- 20 numéros de La Fouine magazine (2003-2007) et des articles dans la presse régionale normande : "Conviviale et médiévale, Pont-de-l'Arche vous accueille", Patrimoine normand n° 75 ; "Pont-de-l'Arche, berceau de l'infanterie française ?", Patrimoine normand n° 76 ; "Bonport : l'ancienne abbaye dévoile son histoire", Patrimoine normand n° 79 ; "Chaussures Marco : deux siècles de savoir-plaire normand !", Pays de Normandie n° 75.

- L'Histoire des Damps et des prémices de Pont-de-l'Arche (éditions Charles-Corlet, 2007, 240 pages) ;

- Pont-de-l'Arche (éditions Alan-Sutton, collection "Mémoire en images", 2008, 117 pages) ;

- De 2008 à 2014, j'ai été conseiller municipal délégué à la communication et rédacteur en chef de "Pont-de-l'Arche magazine" ;

- Pont-de-l'Arche, cité de la chaussure : étude sur un patrimoine industriel normand depuis le XVIIIe siècle (mairie de Pont-de-l'Arche, 2009, 52 pages) ;

- Pont-de-l'Arche, un joyau médiéval au cœur de la Normandie : guide touristique et patrimonial (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 40 pages) ;

- Pont-de-l'Arche 1911 I 2011 : l'évolution urbaine en 62 photographies (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 32 pages) ;

- Mieux connaitre Pont-de-l'Arche à travers 150 noms de rues et de lieux ! (Autoédité, 2019, 64 pages) ; 

- Déconfiner le regard sur Pont-de-l'Arche et ses alentours (Autoédité avec Frédéric Ménissier, 2021, 64 pages) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (publié en ligne, 2022) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (version mise en page du précédent ouvrage, édité par la mairie de Terres-de-Bord, 2023).

Depuis 2014, je suis enseignant à Mayotte.

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