Bienvenue sur ce blog perso consacré à Pont-de-l'Arche et sa région (Normandie, Eure). Contactez-moi afin d'étudier ensemble, plus avant, l'histoire et donc de progresser vers la connaissance. Bonne lecture ! armand.launay@gmail.com
Charpillon Louis-Etienne, Caresme Anatole, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, Les Andelys : Delcroix, 1879, 960 p., t. II, p. 398-399.
IGOVILLE
Paroisse des : Doy. de Periers. – Vic. et Élec. de Pont-de-l’Arche. – Dioc. et Gén. de Rouen.
La paroisse dédiée à saint Pierre a été formée au moyen d’un démembrement de celle de Pîtres ; le trésorier de la cathédrale de Rouen présentait à la cure.
Le 17 juillet 1198, Richard Cœur de Lion étant au château Gaillard, donne aux moines de Saint-Ouen, le village de Poses, en échange de Limaye, près Pont-de-l’Arche, l’étang de Martainville et la dîme des moulins de Rouen.
Vers 1245, Igoville contenait 117 paroissiens, le revenu de la cure s’élevait à 36 l. Jean de la Champagne, chanoine de Rouen, était patron ; le curé d’alors avait été présenté par Henri d’Andely, prédécesseur de ce chanoine dans la prébende[1].
Jean de Poissy était, vers 1260, seigneur de Gouy, les Authieux, Sotteville, Igoville, etc….[2]. À la même date, un sieur Roger, dit Simon de Limaye, de la paroisse Saint-Pierre d’Igoville faisait une vente à Abraham, bourgeois de Pont-de-l’Arche.
En 1289, le prieuré du Mont-aux-Malades donna en échange, à Laurent le Chambellan un fief de haubert, sis à Sotteville et Igoville dit : le Fief aux Malades.
À la même époque, le forestier des moines de Saint-Ouen, à Sotteville-sous-le-Val, avait la moitié du pain fetis recueilli à Noël dans la paroisse d’Igoville, la moitié des œufs, à Pâques et des gerbes en septembre[3].
Laurent le Chambellan mourut en 1304 et fut inhumé dans l’église du Mont-aux-Malades ; sa fille unique Lucie avait épousé Pierre de Poissy, auquel elle porta le fief aux Malades dont elle hérita à la mort de son père.
Jean de Poissy, leur fils, obtint en 1323 la confirmation de la charte de Odon de Malpalu, grand panetier de Normandie.
En 1470, le trésorier de la cathédrale de Rouen confère les cures d’Igoville et de Sotteville-sous-le-Val[4].
Au commencement du XVIIe siècle, Barthélemy Selles tenait le fief aux Malades, situé sur Sotteville et Igoville, qu’il vendit le 27 mai 1621 à Jean Le Cornu, esc., seigneur de Bimorel, conseiller au Parlement de Rouen et commissionnaire aux requêtes du palais.
Jean Le Cornu, marié à Madeleine Restout, mourut le 18 janvier 1641, laissant entre autres enfants : François, Laurent, Nicolas, etc. ; il fut inhumé à Sainte-Croix-Saint-Ouen.
Il y avait à Igoville, en 1647, une confrérie de la Saint-Vierge et une autre de Saint-Pierre et Saint-Paul.
Laurent Le Cornu, deuxième fils de Jean, sieur d’Igoville, trésorier de France à Rouen, donna tant à l’hôpital qu’à l’Hôtel-dieu et à d’autres maisons pieuses, plus de 100,000 écus, en sorte qu’il est regardé à Rouen comme le père des pauvres[5] ; il vendit le fief aux Malades à Barthélemy Boivin, sieur de Bonnetot, conseiller aux comptes.
Le Cornu : d’argent, à deux fasces de sable.
Boivin : d’azur à trois croix d’or.
En 1747, la chapelle du manoir de Claude-François d’Esmangard à Igoville fut bénite par M. Esmangard, vicaire général de l’archevêque.
En 1783, Marie-Françoise Groullard de Torcy, veuve de Henri-Alexandre du Moncel, habitait le château d’Igoville.
Groullard : d’azur à trois château d’or, 2 et 1.
Du Moncel : d’azur au chevron d’or, accompagné de trois merlettes d’argent.
Alexandre-Marie du Moncel de Torcy épousa Marie-Louise des Marets de Saint-Aubin, qui devint veuve et épousa en secondes noces Jean Firmin, comte de Vieux, dont elle eut Édouard-Marie Firmin, comte de Vieux.
De Vieux : burelé d’argent et d’azur à l’aigle d’azur brochante sur le tour.
Le fief d’Igoville appartenant aux moines de Saint-Ouen, était un membre de la baronnie de ce nom.
La haute justice d’Igoville fut aliénée en fief en 1706, moyennant une somme de 990 l. ; elle passa successivement dans les mains de François Baudouin, Louis Baudouin ; et du sieur Esmangard.
Le 26 août 1860, Mme la comtesse de Vieux fut marraine à Igoville d’une cloche que bénit Mgr Devoucoux, évêque d’Évreux ; cette dame et son fils vendirent le domaine d’Igoville le 26 septembre 1872 à Louise-Jeanne-Adélaïde de Clisson, fondatrice de l’orphelinat de Saint-François-Xavier.
Les débris de l’ancienne forteresse de Pont-de-l’Arche et l’écluse qui occupe une partie de son emplacement, sont compris sur le territoire d’Igoville.
Le château avait une chapelle dédiée à saint Étienne, à la présentation des chanoines de Cléry[6].
IGOVILLE. – Cant. de Pont-de-l’Arche à 14 m. d’alt. – Sol : alluvions contemporaines, alluvium, craie blanche. – St chem. de fer de Pont-de-l’Arche. – R. nat. n° 154 d’Orléans à Rouen. – Surf. terr. 566 hect. – Pop. 432 hab. – 4 cont. 4558 fr. en ppal. – Rec. ord. budg. 2967 fr. – * Percep. et Rec. cont. ind. de Pont-de-l’Arche. – Paroisse. – École mix. de 30 enfants tenue par une religieuse – 11 débits de boissons. – 10 perm. de chasse. – Dist. en kil. aux ch.-l. de dép. 36, d’arr. 14, de cant. 2.
Dépendances : Le Fort.
Agriculture : Céréales, bois.
Industrie : four à chaux. – 23 patentés.