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Charpillon L.-E., Caresme Anatole, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, Les Andelys : Delcroix, 1868, 960 p., t. II, p. 512-514.
MARTOT
Paroisse des Dioc. d’Évreux. – Doy. de Louviers. – Vic. et Élec. de Pont-de-l’Arche – Parl. et Gén. de Rouen.
La paroisse a été dédiée sous le vocable de Saint-Aignan, on a découvert à Martot, un cimetière mérovingien, dont M. l’abbé Cochet a parlé.
Vers 1060, Ascelin, fils de Roger, donna au Bec, avec l’agrément de Hugues du Martot son suzerain, ce qu’il avait sur Martot. Roger, fils d’Helgard, avait donné auparavant à l’abbaye du Bec, une grande quantité de terre autour de Breteuil, avec la forêt qu’Yves Le Clerc, tenait de la donation de Guillaume, fitz Osbern, lorsque son fils avait pris l’habit religieux.
Henri, roi d’Angleterre, permet aux moines du Bec de prendre dans ses forêts de Rouvray et de Bord, le bois nécessaire à la construction, réparation et chauffage de leur manoir de Martot[1].
En 1180, Adam de Martot paya 20 s. pour un accord à Guillaume de Malpalu, fermier du Roumois, ce même Adam de Martot attesta en 1184, que le roi Henri avait pris possession des régales après la mort de Rotrou[2].
Au mois d’août 1197, Robert de Meulan, était à Martot, dans le manoir de l’abbé du Bec, avec l’évêque de Conventry ; deux ans après, Robert de Meulan donna aux religieux du Bec, le passage d’un bateau libre de Pont-de-l’Arche à Martot[3]. Il était en 1209, garde de la paroisse de Rouen, il fut témoin avec son fils du même nom, d’une charte pour Saint-Amand de Rouen.
Adam de Martot, IIe du nom, fit en 1222, une donation aux moines de Jumièges.
En 1258, Raoul de Martot étant à Bonport, céda au Bec ses prétentions sur le patronage de Martot.
Nicolas Tronches, vendit en 1264, au cellérier du Bec à Martot, une maison dans cette paroisse.
Eudes Rigaud séjournait souvent à Martot ; il y était le 2 novembre 1268, nous pensons qu’il recevait l’hospitalité dans le manoir que les religieux du Bec y possédaient, et qui leur provenait d’une donation de Hugues de Montfort-sur-Risle, au XIe siècle. Les moines avaient aussi à Martot, un cellier où débarquaient leurs vins, qui venaient de l’Île-de-France par la Seine.
Le Roi avait également à Martot, une chapelle, où Raoul de Chevrier célébra l’ordination en 1268.
En 1277, le forestier de la forêt du Rouvray ayant refusé de livrer du bois pour le manoir de Martot, il y eut un procès qui fut jugé en faveur du Bec.
La même année le Bailli de Rouen jugea que le patronage de Martot appartenait à l’abbaye du Bec, à l’encontre des prétentions de Baudoin de Muids[4].
Pierre de Livarot rendit aveu en 1383, pour le fief de Martot. Il y avait procès en 1389 entre Guillaume de Vienne, archevêque de Rouen, propriétaire de trois moulins à eau sur le Pont de Louviers, et Pierre de Livarot, propriétaire des moulins de Bercelou, situé au même lieu[5].
Pierre de Livarot était en 1400, usufruitier du fief de la Londe à Louviers[6].
En 1408, Guillaume de Livarot était conseiller de ville à Louviers ; le 27 avril 1416, N. H. Guillaume de Livarot donna aveu pour Martot[7] ; il avait droit de prendre une poignée d’argent nommée la hailesse sur le panage de la foret de Bord, sa veuve, Théophanie de Villière, obtint en 1419, ses biens a Vernon.
Guillaume de la Motte esc. fait foi et hommage du fief de Martot en la Vicomté du Pont-de-l'Arche, en 1463 ; ce même Guillaume de la Motte et Marguerite de Bésu, sa femme, plaidaient en 1498, avec Pierre de Martot, esc. Demeurant a Louviers.
Lors de la montre de 1470, Jean Costard, seigneur de Martot et de la Victoire, se présenta et fit agréer Pierre Costard, son fils, sieur de Saint-Léger, en habillement d’armes : on lui enjoignit d’avoir trois chevaux.
En 1416 Jehan Costard, IIe du nom, était seigneur de Martot, Nicolas Costard, seigneur de Martot, était décédé, laissant pour veuve Jeanne Agis.
Le 7 février 1585, Nicolas Costard, dit le capitaine Martot, eut la tête tranchée au Grand-Carrefour d’Évreux, Robert Costard fut pendu. Les biens du capitaine Martot (Nicolas Costard), furent donnés à sa sœur, Barbe Costard, qui rendit aveu, en 1587, pour le fief de Martot.
En 1605, Barbe de Costard, épouse séparée civilement d’avec Guillaume de Beaumets, poursuivait le décret de Bérengeville, sur les enfants de Charles de Biville.
L’abbaye du Bec avait probablement vendu son fief car, au XVIe siècle, on voit deux familles prenant à la fois le titre de seigneur Martot.
Après Barbe de Costard, Nicolas de Lux esc. acheta en 1588, le fief de Martot qu’il vendit la même année, à Jean Le Lieur, notaire et secrétaire du Roi. Antoine Le Lieur, son fils, était, en 1608, seigneur de Sainte-Catherine de Bédane, et du fief terre et seigneurie de Martot, 8e de haubert, lui provenant de son père.
En 1610, Antoine Le Lieur vendit Martot à Jean Cousin, lieutenant des Eaux et Forêts de Pont-de-l’Arche.
Le Lieur : d’or à la croix dentelée de gueules et d’argent cantonnée de 4 têtes de sauvages d’azur.
En 1628, Jean Cousin était sieur de Martot, par avancement de succession de Jean Cousin, qui l’avait acquis d’Antoine le Lieur, esc. sieur de Ste-Catherine.
Louis Cousin, Louis Pierre et Louis Cousin IIe du nom, furent successivement seigneurs de Martot, jusque vers 1720.
En 1625, Charles Labbé, fils de Raoul, avait le titre de sieur de la Motte[8], lorsqu’il entra au parlement, on lui confirma en 1659, les droits de chauffage ci-devant accordés aux précédents propriétaires de Martot ; il mourut en 1676.
Antoine Le Carpentier obtint en 1695, des lettres de provision à l’office de conseiller du roi, maître en la chambre des comptes de Normandie, il épousa en 1714, Marie Anne Pocher des Alleurs, qui était veuve, en 1745, lorsqu’elle plaidait avec le sieur d’Auzouville[9].
En 1736, le fief de Martot était possédé par le Président au bureau des finances, Nicolas-Alexandre-Lucas de Boucourt ; il passa ensuite à son fils Jacques-Alexandre-Lucas de Boucourt, assassiné en 1764. Sa fille unique, Adélaïde Geneviève Émilie, mariée à M. de Poutrincourt, était en 1780, dame de Martot.
Lucas de Boucourt : d’or, à l’aigle éployé de sable, becqué et onglé de gueules, au chef de gueules, chargé de 3 croisettes d’argent.
Biencourt-Poutrincourt : de sable, au lion rampant d’argent, armé, lampassé et couronné d’or.
Le domaine de Martot passa ensuite, par acquisition vers 1835, à la famille Grandin de l’Éprevier, qui possède encore dans cette commune, une propriété importante.
Martot est renommé pour ses navets.
Sergenterie. – En 1405, Thomas Poignant rendit aveu pour la sergenterie fieffée de Martot ; lors de l’invasion de 1410, il refusa de se soumettre aux Anglais, qui, confisquèrent ses domaines pour les donner à l’un des leurs.
En 1549, Adam Langlois rendit aveu pour la sergenterie de Martot.
MARTOT, cant. de Pont-de-l’Arche ; sur la Seine, à 134 m. d’alt. – Sol : alluvions contemporaines, craie. – R. dép. n° 12 de Bourgtheroulde à Gournay. – Surf. terr. 848 hect. – Pop. 309 hab. – 4 contr. 1948 fr. – *, Percep. et Rec. Cont. ind de Pont-de-l’Arche. – Réunion pour le culte et l’instruction à Criquebeuf-sur-Seine. 2 déb. de boisson. 3 perm. de chasse – Dist. en kil. au chef.-l. de dép. 27, d’arr. 12, de cant. 7.
Dépendances, Les Fieffes-Mancelles, Les Quatre-Âges.
Agriculture : céréales, navets.
Industrie : Néant. – 4 patentés.
[1] Antiquaire de Normandie.
[2] On a imprimé Robert au lieu de Rotrou, dans les Notes de M. Le Prévost.
[3] Cart. de Bonport.
[4] Notes Le Prévost.
[5] M. Passy dans les Notes de Le Prévost l’appelle Lynarot, qui est une faute.
[6] Arch. de Rouen.
[7] Vic. de l’Eau.
[8] Fief du Vaudreuil.
[9] Houard, t. I, p. 525.
Armand Launay
Pont-de-l'Arche ma ville