Charpillon Louis-E., Caresme Anatole, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, Les Andelys : Delcroix, 1868, 960 p., t. II, p. 496-497.
LE MANOIR
Paroisse des : Doy. de Perriers – Vic. et Élec. de Pont-de-l’Arche. – Parl. et Gén. de Rouen.
On a dit que le palais de Pîtres était situé sur le territoire du Manoir, sans en apporter de preuves concluantes.
C’est un village ancien, comme l’indique le patronage de Saint-Martin ; en 1011. Le comte Raoul d’Ivry donna le Manoir à l’abbaye de Saint-Ouen.
Les Tuileries du Manoir sont citées en 1361.
De 1432 à 1494, la cure valait 100 s. plus tard sous Charles XIII, elle valait 20 l. on comptait 14 paroissiens.
En 1587, Robert de la Faye, sieur du Manoir, épousa Marguerite Alorge ; il blasonnait : de gueules à la fasce d’or, à la croix d’or en chef et à la tour du même en pointe.
Vers 1588, Charles Guéroult était seigneur du Manoir et de l’Essart, il épousa Marguerite Baudry dont [il eut] Noel, marié vers 1619, à Louise Lallier.
Noel Guéroult, obtint vers 1618, des lettres d’anoblissement, il laissa Charles IIe du nom, qui eut de son mariage avec Marguerite de la Vache, Charles IIIe du nom, déclaré usurpateur en 1668 et condamné à 2000 l. d’amende, mais il fut confirmé en sa qualité de noble, par arrêt du Conseil d’État du 11 février 1673 et déchargé de l’amende.
Il existait ce semble deux fiefs de Manoir, l’un appartenant à la famille Guéroult et l’autre à la famille Hallé.
Guéroult : d’azur, au chevron d’or accompagné de 3 aiglettes à 2 têtes du même, au chef d’or, chargé de 3 têtes d’ours de sable.
En 1698, Jean-Gilles Hallé, reçu conseiller au Parlement, était seigneur du Manoir-sur-Seine, il avait en outre les titres de seigneur d’Orgeville-Saint-Vaast, Rouville, Imouville et Bercelou. Le 9 janvier 1710, la haute justice du Manoir lui fut adjugée ; il était président à Mortier en 1729, et il mourut en 1758, laissant de son mariage avec Marguerite-Barbe Puchot du Plessis, Gilles-Louis Hallé, dit le président de Rouville, qui fut ensaisiné le 11 décembre 1760, et qui mourut en 1777.
En 1750, on comptait au Manoir, 54 feux et 184 habitants.
Gilles-Charles-Marie Hallé et Louis Guillaume Hallé, frères, furent successivement seigneurs du Manoir.
Pendant le XVIIe siècle, une famille Pilotte, paraît avoir possédé un des deux fiefs du Manoir.
M. Maillé, curé du Manoir, exilé en Allemagne au moment de la Révolution, a laissé un certain nombre d’ouvrages, restés manuscrits, conservés dans sa famille.
Fiefs, 1° L’Essart. Charles de Guéroult était seigneur de l’Essart en 1670, M. Jean-Gilles Hallé l’avait remplacé en 1707. Le président de Rouville, Gilles-Charles-Marie Hallé et Louis-Guillaume Hallé, possédèrent ensuite ce fief.
2° Les Hautes Loges. Girard Le Mercier, sieur des Hautes Loges et son frère Antoine furent renvoyés au conseil en 1667, comme étant de noblesse suspecte, mais ils furent rétablis et déclarés de noble et ancienne lignée.
Pierre Le Mercier et Louis-Nicolas Le Mercier, furent successivement seigneur des Hautes Loges.
Le Mercier : d’azur, au chevron d’argent, accompagné de trois bourses d’or. On voyait encore naguère dans l’église de Pont-de-l’Arche, les pierres tombales de Thomas, d’Angelot et d’Henri Le Mercier, sur lesquelles étaient gravées ces armoiries.
LE MANOIR. – Cant, de Pont-de-l’Arche, sur la Seine, sol ; alluvions contemporaines. – Surf. terr. 239, hect. – Pop. 346. – 4 contrib. 2,686 fr. en ppal. – Rec. ord. budg 1,290 fr. – *. – Percep et cont. ind. de. Pont-de-l’Arche. – Paroisse. – École à Pîtres. – 3 déb. de boissons. – 2 perm. de ch. – Dist. en kil. aux ch.-l. de dép. 4, d’arr. 15, de cant. 37.
Dépendances. – Les Hautes Loges, L’Essart.
Agriculture. – Céréales, plantes sarclées.
Industrie. – Néant. – 4 patentés.
Armand Launay
Pont-de-l'Arche ma ville