Un article de L’Industriel de Louviers du 1er décembre 1934 immortalisa l'inauguration du groupe scolaire de Pont-de-l'Arche qui eut lieu le 25 novembre. Le journaliste du journal conservateur mit en valeur des hommes politiques de droite. Pierre Mendès France et les hommes de gauche sont quelque peu effacés, sans plus, ce qui correspond à la volonté de Pierre-Etienne Flandin, président du Conseil des ministres, de faire une trêve des partis face aux périls fascistes et soviétique. C’est ce qui explique le titre de l’article mettant l’accent sur la concorde. Le Front populaire de 1936 dut les ravir !
Pour Pont-de-l’Arche, le projet d’agrandir ou de bâtir une nouvelle école était d’autant plus important qu’il remontait à 1905. Voyons donc ce grand moment de la vie archépontaine, quant le groupe scolaire ne s’appelait pas encore Maxime-Marchand…
L’inauguration du groupe scolaire
à Pont-de-l’Arche fut une belle manifestation de concorde
L’inauguration du groupe scolaire de Pont-de-l’Arche a été l’occasion d’une fête magnifique, dans un élan de concorde qui ne se manifesta jamais avec plus d’allégresse.
La présence d’un ministre éminent, du nouveau Préfet de l’Eure qui partout où il passe rassemble toutes les sympathies et de tous les parlementaires entourant leur vénéré doyen, aurait suffi à donner à cette cérémonie toute sa signification et tout son éclat.
L’empressement de la population à accueillir les autorités à suivre le programme pourtant très simple de cette journée, témoigna à la fois de sa satisfaction de voir réalisé un projet si longtemps attendu et de manifester aussi à ceux qui en furent les artisans toute sa reconnaissance. Il prouve aussi que tout ici-bas s’apaise et s’oublie, quand chacun y met de sa bonne volonté et que les uns et les autres comprennent que tous les habitants d’une même ville ont plaisir et profit à s’unir, dans les jours fastes et néfastes pour partager les mêmes joies et supporter ensemble les mêmes épreuves.
Pas une note discordante n’est venue troubler, tout au long de cette journée, cette harmonie. Dans les nombreux discours qui furent prononcés, tous les orateurs et M. Mallarmé, ministre de l’Éducation Nationale[1], en particulier et avec plus d’autorité, convièrent leurs auditeurs à cette union bienfaisante qui est la condition du redressement d’une situation pleine d’écueils.
Le succès de cette journée, dont l’organisation fut de tous points parfaite, prouve ce que peut faire une municipalité et un conseil inspirés du seul souci des intérêts matériels et moraux de ses administrés. La municipalité de Pont-de-l’Arche, sans s’arrêter aux difficultés et aux critiques, a su prendre une initiative depuis longtemps attendue et la réaliser dans le minimum de temps avec le minimum de sacrifices financiers.
Elle a doté la ville d’un groupe scolaire qui répond à toutes les exigences de confort et dont par surcroît un architecte de talent, a su faire une véritable oeuvre d’art bien appropriée à son cadre.
Le groupe scolaire
La jolie ville de Pont-de-l’Arche avait des écoles qui n’étaient pas dignes d’elle. La municipalité présidée par Charles Morel[2], comprenant qu’il était aussi vain de chercher à les améliorer que de discuter sans jamais aboutir, sur la construction d’un nouvel édifice résolut de passer à l’action. Un projet présenté par M. Laquerrière, architecte, dont maintes réalisations heureuses[3], ont dans la région imposé la réputation et le talent, fut accepté.
Le 5 novembre 1933, M. Philip, Sous-Préfet des Andelys, posait la première pierre. Le 25 Novembre 1934, M. Mallarmé ministre de l’Instruction Publique[4]l’inaugurait. Cette cérémonie eut pu avoir lieu plus tôt [...] C’est une des conséquences de cette instabilité ministérielle[5], par ailleurs si regrettable.
Dimanche donc, le groupe scolaire recevait la visite officielle du Ministre des Autorités et de l’énorme assistance qui les accompagnait.
Tous furent unanimes à louer la très artistique originalité de l’ensemble. Ce groupe, en effet, ne présente pas l’aspect de l’école conçue sur le plan classique. C’est un très bel ensemble d’art normand.
À l’entrée de chaque côté d’une petite cour d’honneur s’élèvent de coquets pavillons qui seront les logements du directeur et de la directrice des écoles.
Face à l’entrée s’ouvre une vaste salle qui servira de préau où les enfants seront à l’abri des intempéries, sans être privés d’air puisque, à volonté, peuvent se lever des rideaux de fer de chaque côté.
Peut-être même, la municipalité songe-t-elle aux possibilités de l’aménager pour en faire une très belle salle où se pourront donner les fêtes scolaires. Deux bureaux vitrés permettent aux instituteurs de surveiller tout à leur aise, les ébats des enfants. Derrière, de chaque côté, sont installés les lavabos, avec eau courante, qui permettront aux enfants de se soumettre aux règles élémentaires de l'hygiène, pour passer de la récréation au travail. Dans le prolongement, séparés par un intervalle suffisant, pour que les cours des professeurs ne se gênent réciproquement pas, s’alignent les classes auxquelles donnent accès un long couloir. L’air, la lumière peuvent y pénétrer à flots. Les classes sont assez vastes pour que les enfants n’y soient jamais entassés. De chaque côté, de grandes cours, qu’encadreront des arbres dont les frondaisons donneront à l’ensemble un caractère champêtre et aux enfants, dans les journées trop chaudes une ombre bienfaisante.
On ne pouvait mieux répondre aux soucis de l’hygiène, du bien-être et de l’esthétique, créer, enfin, un ensemble susceptible de donner à l’école un aspect, une ambiance plus attrayants.
La réception du ministre.
M. Mallarmé, ancien ministre des PTT[6]du gouvernement Doumergue[7]devait précédemment inaugurer ce groupe scolaire. Devenu ministre de l’Éducation Nationale du gouvernement Flandin[8], il fut sollicité par tous les parlementaires de l’Eure, de tenir sa promesse. Il y consentit avec bonne grâce. Il avait tous les titres pour cette mission, il la remplit avec une simplicité et une distinction pleins de bonne grâce, qui lui conquit tout de suite, la déférente sympathie des Archi-Pontains venus en foule entourer les autorités invitées à la recevoir à la Mairie[9].
Il fut accueilli par M. Chiraux, le nouveau Préfet de l’Eure, ses collaborateurs, M. Morel, maire de Pont-de-l’Arche, de ses adjoints etc.
Un peloton de gendarmerie sous les ordres de l’adjudant Petit, remplaçant le lieutenant Lombard, rendait les honneurs. La musique du 39e d’Infanterie sous la direction du capitaine Pommier exécuta une vibrante " Marseillaise ". Dans le cabinet du maire fut officiellement entérinée la délibération suivante : L’An mil neuf cent 34, le 25 Novembre, à 11 heures, M. Mallarmé, Ministre de l’Éducation Nationale, assisté de M. Chiraux, Préfet de l’Eure, de M. Philip, Sous-Préfet des Andelys, de M. Charles Morel, Maire de Pont-de-l’Arche, de M. Raoul Sergent, premier adjoint, conseiller général de l’Eure[10], de M. Henri Girard, deuxième adjoint. En présence de M. le président Maurice Hervey[11], sénateur de l’Eure, M. Abel Lefebvre, M. Neuville, sénateurs de l’Eure, M. Briquet[12], député de l’Eure, président du conseil général, Mendès-France [pas de M.], Alexandre Duval, Chauvin, députés de l’Eure, Lebret, député de la Seine-Inférieure, Inspecteur d’Académie Charlet, inspecteur primaire Girault, chef de la 2e Division de la Préfecture, M. Buisson chef de la 3e Division, MM. Ferrandier A., Lefebvre M., Hacot Jules, Lefebvre Louis, Callerot, Partie E., Vidal, Prunier, Lemaire Gaston, Forfait, Lenoir, conseillers municipaux, MM. Rousseau, conseiller général, Thorel, Maire de Louviers, P. Josse, Maire de Perruel, G. Delamarre, conseillers généraux ; MM. Régnier, Président du Conseil d’Arrondissement, MM. Laquerrière et Raymond, architectes, Kerrand, juge au Tribunal Civil de Louviers, Noclercq, Procureur de la République, Mallet, premier suppléant au juge de paix, les Institutrices publiques et MM. les instituteurs publics de la ville, M. Ambroise, président de la Société des Amis de l’École Laïque[13], M. l’abbé Desdouits, curé doyen de Pont-de-l’Arche[14], a inauguré le groupe scolaire de la ville de Pont-de-l’Arche. Le cortège se forma précédé des drapeaux de la 2110e section des Vétérans porté par M. Delamare, accompagné de M. Louis Lefebvre, trésorier et des Anciens Combattants, porté par M. Niaux, accompagné de M. Albert Sauvé. Entraîné par la musique du 39e et la musique de Pont-de-l’Arche, le défilé gagna route de Paris le groupe scolaire entre deux haies profondes de curieux. Les rues de la ville étaient joliment décorées, aux abords des routes s’élevaient de coquets arcs de triomphes avec des banderoles portant ces mots : " Honneurs au Ministre " – " Honneur au Préfet " – " Honneur aux Musiciens ".
L’inauguration
M. Mallarmé procéda à la rituelle ouverture de l’édifice en coupant le ruban tricolore qui barra symboliquement l’entrée et le cortège pénétra dans le vaste préau, où les enfants groupés sous la surveillance de leurs maîtres, accueillirent le ministre et les autorités par l’exécution très nuancée d’un chœur bien choisi.
Un compliment fut très bien récité par un jeune élève et des gerbes de fleurs furent remises au Ministre et au Préfet.
Charles Morel, Maire, souhaita alors la bienvenue à M. Mallarmé en ces termes :
Discours de M. Morel, maire.
Monsieur le Ministre,
Je suis heureux et fier de recevoir aujourd’hui un représentant du Gouvernement de la République. Je vous remercie, M. le Ministre, de nous faire l’honneur de présider la cérémonie d’inauguration de notre groupe scolaire.
En mon nom, au nom de la municipalité et au nom de la ville de Pont-de-l’Arche, je vous prie de vouloir bien agréer nos souhaits de bienvenue.
À M. le Préfet, à M. le Sous-Préfet, à MM. les Sénateurs, à MM. les Députés, à MM. les Inspecteurs de l’Enseignement primaire qui ont tenus par leur présence à rehausser l’éclat de notre fête, nous souhaitons aussi la plus cordiale bienvenue.
Monsieur le Ministre,
L’un des premiers soucis de la municipalité, que j’ai l’honneur de présider, a été de procurer à nos enfants l’air pur, la lumière, le gai soleil et l’espace dont ils ont besoin pour se développer normalement pendant leur scolarité.
Je tiens à souligner que nous avons pensé aussi au bien-être de leurs dévoués maîtres et maîtresses. Tous ces bienfaits, ainsi que le confort moderne, nos enfants vont les trouver dans ces locaux que, grâce au bienveillant concours de M. le Ministre de l’Éducation Nationale, de M. le Préfet, de MM. les Parlementaires, d’anonymes même, nous avons pu édifier en très peu de temps.
À vous, M. le Ministre de l’Éducation Nationale, à vous M. le Préfet, à M. le Sous-Préfet, à vous MM. les Parlementaires, un bien cordial merci.
Tous nos compliments à M. Laquerrière, architecte qui, dans un site agréable, a su, avec un goût parfait, ériger ce groupe scolaire que vous admirez.
Merci aussi à MM. les entrepreneurs et à leurs ouvriers qui se sont acquittés consciencieusement de leur tâche.
Je n’aurai garde d’oublier mes dévoués collaborateurs du Conseil municipal qui ne m’ont jamais marchandé leur concours dans l’accomplissement de cette oeuvre.
Mes Chers Enfants,
Vous êtes bien jeunes, cependant je suis certain que vous appréciez déjà ce qui a été fait dans l’intérêt de votre santé et pour rendre votre séjour à l’école plus attrayant.
Je suis certain aussi que vous saurez en témoigner votre reconnaissance par votre exactitude et votre assiduité, par votre amour du travail, par votre bonne conduite en tous lieux, votre respect et votre amour envers vos chers parents, par votre docilité envers vos maîtres et maîtresses qui se dévouent pour développer votre intelligence et pour former votre coeur.
Aimez-les, écoutez-les, profitez de leurs leçons car ils remplissent une noble tâche qui consiste à faire de vous de bons Français et de bonnes Françaises aimant leur famille, leur petite patrie, Pont-de-l’Arche, et par dessus tout notre pays " La France ".
Dans le préau absolument comble l’assistance applaudit chaleureusement le sympathique maire qui avait si heureusement traduit ses sentiments.
Discours de M. le Dr Briquet, président du Conseil Général
Au nom du Conseil Général, M. le Dr Briquet souhaite la bienvenue à M. Mallarmé. C’est un grand honneur pour le fils d’une institutrice et d’un modeste professeur de Lycée de recevoir le grand maître de l’Université dont il rappelle la carrière politique brillante et ses divers passages dans les conseils du gouvernement.
M. Mallarmé devait, en raison de ses origines et de sa culture, parvenir à la haute charge qu’il occupe. Petit fils de l’adjoint au maire de Strasbourg, fils d’un avocat qui s’expatria d’Alsace après 1870, il parvint à l’agrégation après des études brillantes et fut professeur à Alger qu’il devait ensuite présenter à la Chambre.
Remarqué par ses interventions, il occupa diverses fonctions dans plusieurs commissions importantes et y affirma des qualités qui dénotent bien de ses origines[15].
Devenu ministre de l’Instruction publique il sut, en répondant mardi aux questions posées préciser ses intentions qui sont de nature à donner toute satisfaction.
La nécessité de faire des économies, des restrictions, n’a entraîné pour l’Instruction publique que les décisions strictement indispensables, relativement aux suppressions de postes, aux réductions des subventions. M. Mallarmé a promis de les répartir pour que les constructions ne soient pas interrompues et que l’attribution des bourses soit assurée aux plus méritants.
Il a décidé aussi de faire régner l’ordre dans la grande administration qu’il dirige, sachant faire la distinction qui s’impose entre la grande majorité du personnel enseignant fidèle à son devoir et quelques égarés. S’il applique des règlements à ceux qui seraient coupables, c’est avec le souci d’empêcher le discrédit de ceux qui ne le sont pas et de protéger l’école publique.
En terminant, le Président du Conseil Général se dit heureux de recevoir un ministre du gouvernement de trêve, décidé à défendre l’ordre, le calme, et pour cette œuvre de salubrité, de moralité, il l’assure du dévouement du Conseil Général et de la confiance des populations de notre beau département.
D’unanimes applaudissements soulignent les paroles de M. Briquet.
Discours de M. Mallarmé, ministre de l’Instruction publique
Dans un langage aussi simple que châtié, M. Mallarmé a prononcé un discours qui fit une profonde impression.
Il remercie les précédents orateurs de leurs souhaits et de leurs éloges et il félicité la municipalité de son initiative et de sa réalisation. Il sait ce qui a été fait à Pont-de-l’Arche et estime que M. le Maire a été trop modeste sur les mérites de la Municipalité quand, dans une période de crise, une municipalité a pu élever un bel immeuble, comme celui-ci, répondant à toutes les exigences du confort et de l’hygiène, elle mérite les plus chaleureuses félicitations.
Ce n’est plus l’école d’autrefois, sans charmes et sans agrément, mais une belle maison normande remarquable par sa beauté et l’ingéniosité de ses plans. Mais ce n’est point seulement l’immeuble qu’il faut considérer.
S’adressant aux enfants M. le Ministre poursuit ainsi :
" Vous mes chers enfants, vous allez passer-là une série d’années où vous recevrez les éléments de l’instruction, de l’éducation nécessaires pour faire votre chemin dans la vie. L’école sera un symbole, vous y aurez lié des amitiés sur lesquelles vous aimerez à reporter vos souvenirs plus tard. Je sais qu’on peut vous confier à vos maîtres en toute sécurité intellectuelle et morale. La presque unanimité du personnel enseignant est digne de notre confiance. Vous en recevrez de bons conseils et de bons exemples.
Il faut dissiper les légendes. Il y a dans le personnel des individualités égarées, mais nous avons le devoir de protéger ceux qui travaillent pour leur rendre hommage.
Je suis persuadé que dans cette maison les maîtres seront dignes de leurs fonctions au point de vue social et moral, sachant préparer l’avenir du pays, soucieux de leurs devoirs et de leur responsabilité. Il est deux termes inséparables : Patrie et République. Certains se prétendent plus républicains que les autres parce qu’ils répudient l’idée de Patrie[16]. Les vrais patriotes au contraire furent toujours à l’heure du danger, les vrais Républicains et la République ne peut exister si l’on ne sait associer la défense Nationale, l’amour de la Patrie et l’Idéal républicain.
C’est ce que nous demandons aux instituteurs d’inculquer aux enfants, ils auront aussi bien servi leur pays et la République. "
D’interminables applaudissements saluent l’orateur.
On commence la visite des écoles qui se termine par un vin d’honneur. Les autorités vont ensuite s’incliner devant le monument aux morts et y déposer des gerbes de fleurs.
Et le cortège gagne les Établissements Morel[17], où va être servi le banquet.
Le banquet
Dans une vaste salle artistement décorée et fleurie, et ce qui est plus appréciable en cette saison, bien chauffée, les convives prennent place suivant un protocole bien réglé. M. Mallarmé ministre de l’Instruction Publique préside entouré de M. Chiraux, Préfet de l’Eure, M. Charles Morel, maire, MM. Hervey, Abel Lefebvre, Neuville, sénateurs, Join-Lambert, Duval, Briquet, Chauvin, Mendès[18], députés. Madame Morel, M. de Fouquières, M. Sergent, conseiller général, premier adjoint, M. Philip, Sous-Préfet des Andelys, M. le Chef de cabinet de la Préfecture, MM. Josse, Rousseau, Delamare, conseillers généraux, MM. Régnier, Président du conseil d’arrondissement, Langlois, Moreau, conseillers d’arrondissement, Noclercq, Procureur de la République, Kerrand, juge au Tribunal de Louviers, MM. Diné, Ingénieur en chef du service vicinal, M. Guillemont, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Tardy, ingénieur du service vicinal, MM. Buisson, Girault, chefs de division à la Préfecture, MM. Prémillieux, maire des Damps[19], Hache, maire de Léry, Armand, maire du Vaudreuil, Frétigny, maire d’Alizay, Cousin, adjoint à Poses, M. l’Abbé Desdouits, curé doyen, MM. Callerot, A. Ferrandier[20], M. Lefebvre, Partie, Prunier, Vidal, Lemaître, G., A. Huet, conseillers municipaux, M. Lerebours[21], notaire, Dr Hardy, MM. Leduc, Maltet, Blard, Lièvre, Desloges, Duchemin, Saint-Gilles, Dugard, Martin, Hacot, Lecomte ; Ambroise; Tardy Bernard, Rivette, etc. Mmes Demare, reveceuse des Postes, Prémillieux, Guérin[22], Blondel, directrice d’École, Dugard, Tanguy, Tardy[23].
Somptueusement reçus par M. Morel, ils furent traités avec M. Lemaire de l’Hôtel d’Elbeuf, avec le souci de maintenir sa vieille réputation malgré la surprise d’un nombre de couverts supérieur aux prévisions. Le menu abondant et délectable était arrosé de vins de bons crus et très correctement servis. L’ambiance de cordialité qui marqua les débuts de cette journée ne pouvait que s’amplifier.
Au champagne, M. Chiraux, Préfet de l’Eure s’acquitta éloquemment des obligations de sa charge, pour saluer M. le Ministre.
Aux sentiments de déférente sympathie, aux souhaits de bienvenue qui lui furent exprimés le matin, M. le Préfet, vint joindre les siens au nom du département.
M. Mallarmé, par l’accueil qu’il reçut a certainement eu l’impression qu’il se trouvait au milieu de braves gens, de populations laborieuses représentées par des hommes de coeur, d’ordre et de dévouement.
Les Normands ont fait tout leur devoir pendant la dernière guerre au champ d’honneur. À l’arrière ils ont généreusement reçu les réfugiés et travaillé pour que la France vive.
L’heure des difficultés venues, ils sont restés calmes et confiants, en ceux qui avaient la Charge de les résoudre et ils font aujourd’hui confiance au Président Flandin auquel M. Chiraux prie M. Mallarmé de transmettre l’hommage de leur respectueux attachement.
De cette visite du Ministre de l’Éducation Nationale, le département de l’Eure lui gardera un souvenir reconnaissant et M. le Préfet poursuit ainsi :
" S’il y a entre nous des différences de sentiments de croyances, nous savons nous unir autour de la France et de la République, la Patrie nous rassemble car nous savons que si nous voulons qu’elle recueille les fruits de sa victoire, nous devons être unis de cœur et de volonté. Et il termine par le toast rituel au Président de la République.
M. Morel, maire, qui, tout au long de cette journée, s’est acquitté de tous ses devoirs avec délicatesse et correction à l’égard de tous ses hôtes prend ensuite la parole pour remercier tous les convives et tous ceux qui ont contribué au succès de cette belle fête. Il lève son verre à M. le Ministre, aux autorités, à tous les convives en souhaitant qu’ils gardent un souvenir durable de cette manifestation qui s’est déroulée dans la plus parfaite union.
M. Raoul Sergent, premier adjoint, conseiller général, présente les excuses de plusieurs invités et prononce la discours suivant :
Monsieur le Ministre,
Malgré de lourdes occupations inhérentes à vos hautes fonctions ministérielles, vous avez bien voulu accepter de présider l’inauguration du modeste groupe scolaire de notre ville, désirant marquer que, grandes villes et villages, sont également l’objet de la sollicitude du Gouvernement.
Au nom des élus cantonaux, j’ai M. le Ministre, le très grand honneur de vous saluer et de vos remercier. C’est également un très grand honneur pour la ville de Pont-de-l’Arche, de recevoir pour la première fois un représentant du Gouvernement de la République. Honneur dont je suis certain, tous les habitants garderont un inaltérable souvenir.
M. le Préfet,
M. le Sous-Préfet,
M. l’Inspecteur d’Académie,
MM. les Parlementaires,
M. l’Inspecteur Primaire,
Mesdames, Messieurs,
Mon premier devoir en prenant la parole est de saluer les hautes personnalités politiques et administratives qui nous ont fait l’honneur d’assister à notre fête.
Tout d’abord, M. le Préfet Normand d’adoption dont les qualités administratives nous sont bien connues. M. le Sous-Préfet qui posait il y a un an la première pierre de l’édifice.
Messieurs les Inspecteurs de l’enseignement, les Parlementaires et en particulier M. le Président Hervey, qui se trouvant à notre porte fut souvent mis à contribution.
Je n’aurais garde d’oublier M. André de Fouquières qui a fait de notre contrée sa deuxième patrie d’adoption et qui nous a été d’un précieux concours dans la réussite de notre entreprise.
Leur présence et la vôtre, Mesdames, Messieurs, est une preuve de l’importance et de la grandeur de cette cérémonie.
Mes doubles fonctions de conseiller général et d’adjoint au Maire, ne me permettent point de faire ressortir comme il conviendrait l’œuvre accomplie par la municipalité que préside avec tant d’autorité et de sagesse, M. Charles Morel.
Mais il est tout de même de mon devoir, sans vaine gloriole, de relater l’effort accompli.
Dès 1908, c’est-à-dire il y a plus d’un quart de siècle, il était déjà question au sein du Conseil municipal de l’état lamentable des locaux scolaires.
Des projets assez divergents étaient présentés. Certains, partisans de la construction de nouveaux locaux, d’autres de la transformation des locaux actuels.
La guerre survient, cette guerre qui ne se contente pas de tuer la vie humaine, mais qui tâche dans toutes les mesures de ses affreux moyens, d’arrêter la vie intellectuelle, matérielle [...]
L’instruction, nécessité impérieuse pour un pays n’est-elle pas en effet intimement liée à nos institutions démocratiques, puisque sous le régime républicain, ce sont les citoyens eux-mêmes qui sont appelés par les représentants qu’ils élisent à gouverner et à faire les lois. Il est donc de première nécessité que ces citoyens soient instruits et éclairés.
La République a donc voulu qu’il n’y eut plus en France un Français qui ne sache lire, c’est pourquoi elle a décrété que l’école fut pour la jeune génération une sorte de berceau de l’égalité.
C’est pourquoi elle l’a rendue gratuite afin que tous les enfants s’y coudoient au même titre sans distinction de naissance ou de fortune et qu’ils s’habituent à s’y connaître, à s’aimer. Elle a voulu que l’école soit en quelque sorte un atelier de science et de raison.
N’est-il pas en effet, juste que l’enfant s’il a le mérite de l’intelligence puisse accéder aux plus hauts sommets. N’est-il pas juste également que le suffrage universel puisse aller chercher dans toutes les classes de la Société l’élu qui lui convient.
C’est une grande joie pour les habitants d’avoir enfin des écoles convenables, pour faire la première éducation des enfants.
Ce bâtiment attestera que nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour donner aux enfants des locaux où ils auront plaisir à travailler.
Des maîtres zélés ayant eu au cœur le sentiment élevé de leurs devoirs professionnels sauront donner à ces enfants avec les connaissances pratiques utiles à la vie de cette haute conception morale, cette conscience des hommes et des choses qui font les Sociétés et les peuples dignes et grands.
Ils leur apprendront l’amour de la famille, l’amour de la Patrie, l’amour de la République. Ils contribueront à cette grande œuvre de l’enseignement populaire à laquelle nous portons tous un intérêt passionné parce que nous sommes persuadés que l’avenir du pays en dépend.
En rendant l’école saine et agréable nous le faisons ainsi davantage et nous accomplissons ainsi un l’un des plus grands devoirs qui incombent à de bons patriotes et à de sincères républicains.
Vive la France !
Vive la République !
M. Mendès, prend la parole au nom des députés, pour remercier M. le Ministre d’avoir répondu avec bienveillance à l’invitation qui lui avait été faite par tous les représentants du département qui se sont retrouvés pour lui souhaiter une cordiale bienvenue.
Il rend hommage à la municipalité de Pont-de-l’Arche, qui a su réaliser le projet de construction du groupe scolaire en conciliant le confort et l’esthétique et félicite M. le Maire et ses collaborateurs qui ont fait aboutir une décision de principe prise en 1911. Il joint ses remerciements à tous ceux qui ont contribué à l’éclat de cette fête.
M. le sénateur Hervey, associe les membres de la Haute Assemblée aux remerciements adressés à M. le Ministre et se réjouit s’assister au rayonnement de la plus réconfortante fraternité.
Se croyant peu qualifié – bien à tort du reste – pour parler de l’école, il a voulu s’en référer à des auteurs plus compétents et il cite des passages connus de lettres ou de discours de Guizot, Jules Ferry et Barthou. Il se plaît à constater qu’un homme qui fut la gloire de la monarchie et deux autres qui furent celles de la République, à cinquante et cent ans de distance, donnent les mêmes conseils aboutissent aux mêmes conclusions fixant ainsi la vraie doctrine.
Si elle avait toujours été suivie, on ferait disparaître certains griefs. Et avec maints exemples puisés dans l’histoire de la région, avec une rare érudition, M. le sénateur Hervey montre combien il est facile de cultiver l’amour de la petite patrie, base de la grande si l’on enseigne bien aux enfants ce qui rattache le lieu de leur naissance à la France. L’instituteur trouverait des sujets de leçons utiles.
Si dans l’étude du passé, on trouve une raison d’aimer mieux son pays, on comprend davantage les raisons de la protéger contre l’oppression, se préparer contre la guerre, c’est vouloir l’empêcher, la repousser.
Quand on arrive au soir de la vie, une seule joie reste c’est de voir ses enfants partager les mêmes sentiments.
Discours de M. le Ministre
M. Mallarmé clôt la série des discours. Il remercie M. Morel, en sa double qualité de maire et de propriétaire. " Grâce à l’ingénieuse installation de cette salle, dit-il, nous avons mieux senti le sentiment de cordialité de cette réunion.
Je veux aussi vous féliciter, vous êtes M. le maire la vivante incarnation de ce que peut être un pays démocratique. Parti de rien vous êtes arrivé par votre travail, votre ténacité, à vous créer une situation sociale enviée. Mais ne craignez pas les envieux. Continuez votre œuvre, elle ne mérite que des admirateurs.
M. Mallarmé remercie M. le Préfet, MM. les Parlementaires et les habitants de leur invitation et de leur accueil. Ce sont de vrais Normands qui ont gardé les vertus de leurs ancêtres : l’audace, le goût du travail, le sentiment de la famille, la prudence et la sagesse. Il regrette de n’avoir pu prendre avec eux qu’un contact passager. Il espère qu’il se renouvellera en d’autres occasions.
Examinant ensuite la situation présente il signale la crise grave à laquelle le gouvernement doit faire face : Crise extérieure certaine, sur laquelle il ne veut pas insister ; crise intérieur, surtout pour les agriculteurs dont il connaît toutes les difficultés.
Mais dans un grand pays démocratique comme le nôtre, le seul moyen de résoudre les difficultés c’est l’Union entre les citoyens. Autour de ces tables, il y a des divergences d’opinion – elles honorent le pays – mais à l’heure actuelle elles doivent faire place à un accord[24]. Il rend hommage aux représentants du département et particulièrement à M. Abel Lefebvre et à M. Maurice Hervey qui de toutes façons s’est sacrifié pour sa patrie.
Mais cette union ne doit pas être passagère, il faudrait qu’elle soit permanente pour assurer notre sécurité extérieure, notre bien-être intérieur il ne suffit pas d’une trêve de façade, mais de la trêve dans les esprits et dans les cœurs ; M. Mallarmé aurait souhaité que M. Morel n’ait point, par des scrupules de discrétion qui l’honorent, renoncé à associer des ouvriers à cette fête[25]. Il aurait été heureux de leur dire combien il appréciait ce qu’ils avaient fait pour concourir à son succès.
Après avoir donné ses conseils aux enfants il les laisse avec confiance aux mains de leurs maîtres et il lève son verre à l’école laïque et républicaine.
Je ne voudrais pas qu’on voit dans cette expression une tendance politique. L’école laïque et républicaine a droit à notre respect et à notre confiance, à la condition qu’elle laisse à chacun le soin de sa conscience. L’école doit développer la morale et non la discorde. Je suis persuadé que les maîtres suivront ces directives et que l’École de Pont-de-l’Arche sera un lieu de réconfort, de joie et de développement moral.
Tous les orateurs avaient été longuement applaudis, un ban fut battu en l’honneur de M. le Ministre.
Remise de distinctions
La cérémonie n’était point terminée, M. le Ministre, prenant à nouveau la parole, déclara que pour reconnaître les mérites de M. Morel, il eut été heureux de lui apporter la croix de chevalier de la Légion d’Honneur[26]. N’en ayant plus à sa disposition, il lui promit de le faire figurer au tableau de la prochaine promotion.
Cette nouvelle est chaudement applaudie.
M. Mallarmé remet ensuite le diplôme d’officier d’académie aux collaborateurs dévoués du maire, M. Raoul Sergent, M. Girard, adjoints et M. Laquerrière architecte à Elbeuf, auxquels les convives témoignent leurs vives sympathies.
La rosette de l’Instruction publique est ensuite remise aux applaudissements de tous à Mme Guyot, ancienne institutrice et M. Gondard, d’Évreux, M. Guillermaux, de Saint-Marthe, Legendre de Poses, pour services rendues aux oeuvres post-scolaires, M. Pesqueux, de Saint-Georges-du-Vièvre, pour services rendus à l’art musical.
À l’Hospice[27]
Le Ministre et les autorités, en quittant les Établissements Morel se rendirent à l’Hospice où ils furent reçus par M. Ouin, président de la commission administrative et le Dr Hardy. Il visite l’établissement hospitalier dont il se plut à reconnaître la parfaite tenue puis devant le personnel il remit à la sœur Saint-André, supérieure, la médaille d’argent de l’Assistance publique.
À cette distinction qui récompense si justement de longs et dévoués services tous les habitants de Pont-de-l’Arche applaudiront.
Dans l’après-midi, la musique du 39e avait donné un concert très apprécié et très applaudi.
Le soir les arcs de triomphe s’illuminaient et on remarquait particulièrement le merveilleux effet des illuminations du monument aux morts auquel elles donnèrent un saisissant relief.
Un bal enfin, terminait dans la joie populaire cette belle fête. Tous se réjouirent que pas une ombre ne vint assombrir l’éclat de son succès et rendirent hommage pour sa parfaite organisation à ceux qui en furent les actifs artisans et reçurent la récompense méritée de leur dévouement.
Une quête faite au banquet par Mme Morel[28]pour la caisse des Écoles produisit 616 fr. 70. »
[1]André-Victor Mallarmé (1877-1956). Ministre du 8 novembre 1934 au 31 mai 1935. Une biographie sommaire du personnage se trouve dans le corps de texte (intervention du Dr Briquet).
[2]Maire de Pont-de-l’Arche pendant 15 ans (de 1930 à 1936 et de 1947 à 1953). Industriel de la chaussure, il possédait trois usines en 1934 dont une à Pont-de-l’Arche.
[3]La maison notariale de Pont-de-l’Arche, par exemple, place Aristide-Briand.
[4]On lit encore le flottement dans l’appellation de cette fonction entre Instruction publique, forme ancienne, et Éducation nationale. Le nom d’Éducation nationale fut officialisé quand Jean Zay, député radical-socialiste d’Orléans, occupait ce ministère dans le gouvernement de Front populaire (5 juin 1936-21 juin 1937).
[5]Cette instabilité ministérielle a d’ailleurs stigmatisé, dans les esprits, le régime parlementaire de la IIIe et de la IV République, régimes qui firent face à de grandes crises, qui en résolurent, mais qui succombèrent à d'autres (occupation, guerre d'Algérie). André-Victor Mallarmé faisait partie du huitième gouvernement depuis l’entrée en fonction du président de la République, Albert Lebrun… le 10 mai 1932.
[6]De mars à décembre 1930.
[7]Gaston Doumergue, président de la République du 13 juin 1924 au 13 juin 1931.
[8]Pierre-Étienne Flandin (1889-1958). Président du Conseil des ministres du 11 novembre 1934 au 30 mai 1935.
[9]Qui se trouvait au bailliage jusqu’en 1968.
[10]Élu en 1931 face au candidat de la gauche républicaine : Louis Prémillieux, maire radical-socialiste des Damps.
[11]Maurice Hervey (1855-1936). Conseiller général de Pont-de-l’Arche de 1901 à 1913. Sénateur de 1912 à sa mort, il fut vice-président du Sénat de 1925 à 1928.
[12]Membre du Parti républicain radical et radical-socialiste.
[13]Les statuts de cette association furent déposés en préfecture le 18 septembre 1896 par Eugène Ferrand, maire de la ville.
[14]Maurice Desdouits, curé de la paroisse de Pont-de-l’Arche de 1933 à 1945. Auteur de notes très instructives sur l’histoire de la ville.
[15]Étrange compliment pour un homme issu d’un milieu modeste et qui réussit grâce à son travail et à la reconnaissance du régime républicain.
[16]À titre d’exemple, même au sein du parti radical, parti attaché à la France, le député Pierre Cot, s’exprimait ainsi : Nous rejetons le dogme de la souveraineté nationale parce que, jadis, ce dogme garantissait notre indépendance et il n’est plus, dans le monde moderne, qu’une survivance dangereuse (Le rajeunissement de la politique, p. 168). C’est au sein même du parti radical que se situait la ligne de partage entre les personnes plus attachées aux doctrines nationales, voire nationalistes, et celles qui restaient plutôt attachées à l’universalisme de la forme républicaine du gouvernement (excluant bien entendu l’internationalisme communiste). Cela explique pourquoi M. Briquet, tout radical qu’il soit, justifie les choix de M. Mallarmé alors que M. Mendès France ne les cautionne pas. Cette question de la priorité nationale ou sociale marquait nettement le clivage entre la droite et la gauche.
[17]L’usine de Charles Morel était située sur la route de Louviers. Cet homme se lança dans la fabrication de chaussons et de chaussures dès 1909 où il ouvrit sa première usine à Elbeuf. Il en ouvrit une deuxième à Igoville, en 1919, puis une troisième en 1929, à Pont-de-l’Arche. Ses fils prirent sa suite avant la fermeture définitive en 1968.
[18]Dénigrement très fréquent de nombreux journalistes de droite qui retiraient la moitié du nom de M. Mendès France. Ces journalistes estimaient que M. Mendès France ne devait pas porter ce nom car il avait une ascendance israélite. C’est ainsi qu’essayait de se venger la droite xénophobe et antisémite.
[19]Louis Prémillieux, maire radical-socialiste des Damps de 1931 à 1935.
[20]Anthime Ferrandier, ancien maire, dont le nom a été donné à une rue.
[21]Qui fut membre de la Société d’études diverses de Louviers et sa région.
[22]Qui est compté parmi les précurseurs de la célèbre pédagogie de Célestin Freinet. C’est ainsi qu’on retrouve son nom dans les archives déposées au Centre International de Recherches sur l’Anarchisme, à Marseille, pour les années 1935-1936. Cet audacieux enseignement Freinet, un intérêt du moins, contredit donc tout à fait les " certitudes " du ministre qui faisaient des professeurs archépontains des promoteurs du patriotisme (http://www.freinet.org). M. Guérin eut de sérieux ennuis avec les élus conservateurs de Pont-de-l’Arche en raison de ses convictions politiques dont il eut le malheur de parler aux enfants en classe.
[23]Qui occupa ensuite la fonction de directrice de l’école des filles.
[24]Les positions du ministre reprennent fidèlement l’orientation prise par le Président du Conseil des ministres : celui-ci œuvrait pour une réforme des institutions alliée à une politique de trêve des partis. Attaché à la paix, tout en étant déterminé à défendre la France contre la menace hitlérienne, Pierre-Étienne Flandin mena avec son ministre des Affaires étrangères, Pierre Laval, une politique de rapprochement avec l’Italie et l’URSS et de resserrement des liens franco-britanniques.
[25]En effet, selon l’adjoint au maire, futur maire, " tous les enfants [se] coudoient [à l’école] sans distinction de naissance ou de fortune [afin] qu’ils s’habituent à s’y connaitre, à s’aimer. " Les enfants sont tous égaux, quoiqu’il existait à Pont-de-l’Arche – comme partout ailleurs – des écoles privées.
[26]Qu’il eut effectivement ainsi que la médaille du mérite et la médaille d’or du travail.
[27]À l’emplacement de l’EHPAD actuel de Pont-de-l’Arche, cet hospice en est l’ancêtre. Les bâtiments furent conçus par M. Marie, agent voyer de la commune, et l’hôpital fut inauguré en décembre 1900 par Eugène Ferrand, maire.
[28]Qui quêtait aussi régulièrement pour la paroisse.
Armand Launay
Pont-de-l'Arche ma ville