=> Après notre article sur sainte Anne, patronne de la ville de Pont-de-l'Arche, voici une chronologie sur la fête communale...
Naguère, on disait que les Archépontains « vendaient jusqu’à leurs draps » pour fêter la Sainte-Anne ». C’est dire la réputation de cette fête dans la région ! Nous retraçons retrace 200 ans de cette fête au cœur de l’identité archépontaine et, vous le verrez, rien ne change : ce rendez-vous demande toujours un grand investissement humain pour attirer les foules et faire rêver les petits comme les grands !
1808 : premier texte connu sur « l’assemblée Sainte-Anne ». Cette fête traditionnelle avait lieu sur un terrain public situé près de la forêt sur la route de Tostes (l’ancien terrain de rugby). Les danses et musiques populaires attiraient déjà « les gens des autres villages ». La Garde nationale interdisait les jeux de hasard ainsi que la vente de « boissons » après minuit. Dans la journée une messe devait avoir lieu suivie d’une procession dans la ville en hommage à la patronne de Pont-de-l’Arche c’est-à-dire sainte Anne. La procession devait terminer par le « chemin de la Procession » qui aboutit, justement, au champ de la Sainte-Anne...
1826 : le Conseil municipal décide que la Sainte-Anne se tiendra sur la place « du champ de Mars » (actuelle place Aristide-Briand). Elle est rétablie près de la forêt en 1834.
1861 : témoin de l’évolution des mentalités en matière de loisirs et d’argent, le Conseil municipal décide de « promouvoir les retombées… sur le commerce local » en déplaçant la Sainte-Anne de la route de Tostes à la place des Champs (place Aristide-Briand). La municipalité organisa les premières régates sur la Seine avec le cercle nautique d’Elbeuf. Parmi les festivités : course en sac, feu d’artifice sur la Seine, mât de cocagne, joute sur l’eau. Dans son rapport au Conseil municipal, Prosper Morel, futur maire, fit état de « résultats les plus heureux » pour les festivités de 1861. Il demanda aux élus d’accorder une subvention chaque année à la Sainte-Anne ce qui fut accordé.
Cette réussite fut rapportée dans le journal national « L’Illustration » sous la plume d’Ernest Bouchet : « Le succès fut si complet qu’il dépassa toutes les espérances. » Il mit en valeur le travail de coordination et d’animation d’Aimé Delaporte.
1862 : le comité organisateur de la Sainte-Anne était présidé par Amédée Lallemant, maire. La fête était bel et bien « municipalisée »…
1868 : présence attestée d’un « cirque de chevaux de bois ».
1900-1910 : c’est la grande période des concours de gymnastique pour enfants animés par les fanfares de la région et notées par des jurys. Celles-ci étaient précédées de défilés dans la ville.
1926 : la retraite aux flambeaux et le corso-fleuri existent déjà. On élit aussi une « reine de la chaussure ».
Vers 1910, les défilés de fanfares et d’enfants faisant de la gymnastique attire les foules (ici sur la place Hyacinthe-Langlois et la rue Alphonse-Samain).
Affiche Sainte Anne en 1910 (archives municipales).
Sources
- Boucher (Ernest), « Fête de Pont-de-l’Arche », in L’Illustration, journal universel, n° 1019 du samedi 6 septembre 1862, article page 167, illustrations page 169 (lithographie (37,2 x 26,5 cm) réalisée par L. Dumont d’après un dessin de J. Gaillardeau, lui-même réalisé d’après un croquis de E. Lanon). Archives départementales de l’Eure (cote 1 Fi 833) ;
- Launay (Armand), « La fête Sainte-Anne : fête patronale de Pont-de-l’Arche », in La Fouine magazine n° 19, septembre 2007, 24 pages ;
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L’Industriel de Louviers
Armand Launay
Pont-de-l'Arche ma ville