Suite au travail de Pierre-Octave Philippe, la paroisse Saint-Vigor de Pont-de-l’Arche changea de nom en 1896. Elle fut nommée Notre-Dame-des-arts, désignant par-là Marie, la mère de Jésus.
Marie est Notre-Dame-des-Arts parce qu’elle est elle-même un chef-d’œuvre vivant, un des plus beaux chefs-d’œuvre de la puissance, de la sagesse, de la bonté de Dieu, et entre toutes les créatures de ce monde, le plus parfait rayonnement de son infinie beauté. C’est ainsi que le prédicateur dominicain Monsabré la décrivait, en 1899, dans l’église paroissiale. Il ajoutait aussi : Que Marie était appelée Notre-Dame des arts parce qu’elle a été la collaboratrice de Dieu dans le plus grand, le plus admirable, le plus inébranlable de ses chefs-d’œuvre : l’homme-Dieu.
Marie, comme son fils Jésus, est un exemple à suivre pour les chrétiens catholiques qui veulent puiser en eux-mêmes une force : celle de se conformer à l’idée qu’ils se font des lois divines. Cet exemple est, en l’occurrence, celui du travail artistique et de l’admiration du beau.
Cependant, il est rare qu’une paroisse change de patron. Comment se fait-il que saint Vigor ait été détrôné après tant de siècles ? Qui est à l’origine du nouveau culte archépontain ? En quoi consistait le cérémonial ? et quelle fut sa postérité ?
Cela n’étonnera pas, une messe était l’élément central de ce culte qui avait lieu en début septembre. L’église était décorée pour l’occasion et un prédicateur offrait sa verve à l’auditoire. Un repas réunissait le clergé après la cérémonie religieuse.
Après la mort de Pierre-Octave Philippe (1907), le culte tomba en désuétude. Il fallut attendre l’arrivée de Maurice Desdouits (curé de 1933 à 1945) pour voir renaître le culte Notre-Dame-des-arts. Ce culte retomba cependant dans les oubliettes à cause de la Seconde Guerre mondiale puis du départ de M. Desdouits.
La statue a été depuis retirée du maitre-autel mais la paroisse reste cependant celle de Notre-Dame, les arts par la beauté de l’église attirant toujours les fidèles et les amateurs d’architecture.
De ce culte survit aussi la mémoire du mouvement catholique libéral qui, sous l’autorité de Léon XIII, et à la suite de Lacordaire, restaurateur de l’ordre dominicain en France, n’hésitait pas à réformer le culte et à l’adapter à des questions allant plus droit au cœur des fidèles : la paroisse de Pont-de-l’Arche voulut répondre à la sensibilité artistique.
Mgr Sueur, évêque d’Évreux, ainsi que le chanoine Pierre-Octave Philippe, curé de Pont-de-l’Arche de 1887 à 1907, sont les instigateurs du nouveau culte Archépontain. Le pape Léon XIII donna son aval et bénit le nouveau sanctuaire. Pierre-Octave Philippe, qui voulait faire de Pont-de-l’Arche une terre d’accueil pour les artistes, participa beaucoup à la restauration de l’église paroissiale. Il était très apprécié de ses paroissiens et des élus locaux.
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Armand Launay
Pont-de-l'Arche ma ville
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