Pierre-Octave Philippe est un homme d’Eglise né le 18 octobre 1835 à Nassandres (Eure) et décédé à Pont-de-l’Arche le 1er mai 1907.
Il entra au petit séminaire d'Evreux en 1850 où il brilla. Son premier sermon porta sur la Vierge-Marie. Pierre-Octave Philippe fut nommé vicaire à Pont-de-l'Arche de juillet 1860 à 1867. Comme l’écrivit son biographe Maurice Thinon de la Troche (voir les sources), il se fit une réputation de « théologien de mérite et [de] prédicateur de haut vol. » Il donnait une première messe à 6 heures du matin, étudiait durant la matinée et passait ses après-midi auprès de ses paroissiens, surtout les malades, les faibles. Durant une épidémie de choléra, il soigna lui-même des malades. Son biographe dit de lui qu’il était un grand catéchiste, une personne secourable : « l'homme de Dieu et l'homme de tous ».
Le 10 juillet 1867, le diocèse le nomma curé de Caumont. Sous le feu de l'ennemi, il apporta ses soins aux soldats français durant les combats de la guerre de 1870. A la fin de l’année 1887, il fut de retour à Pont-de-l'Arche comme curé-doyen. Maurice Thinon de la Troche ne manque d’admiration pour ce prédicateur : « Tout entier à ses paroissiens, il le fut toujours aux heures de joie comme aux heures de tristesse et de colère. Les habitants de Pont-de-l'Arche n'ont pas grand effort de mémoire à faire pour évoquer la silhouette de leur vieux pasteur se dressant devant eux, pour leur ouvrir tout grands ses bras et leur jeter, en appel de paix, le cri de son cœur : « Je vous aime ! » »
Le presbytère vu depuis la tour-clocher de Notre-Dame-des-arts. Sur cette carte postale, on aperçoit la silhouette de Pierre-Octave Philippe, quelques années avant sa disparition.
La piété de Pierre-Octave Philippe pour la Vierge-Marie se confirma en 1896 où il fonda l'œuvre de Notre-Dame-des-arts. Outre le renouveau du culte catholique, le curé-doyen voulait attirer autour des arts la contribution de grandes familles françaises afin de restaurer l’église. Maurice Thinon de la Troche le dit en d’autres termes : « Sans autres moyens que sa prière et sa foi, il réussit à promouvoir un afflux de ressources qui lui permirent, sinon de réaliser l'idéal qu'en son rêve pieux il avait entrevu, du moins de redonner à son église un vêtement de gloire. »
Il prolongea en cela le travail d’un de ses récents prédécesseurs, Jacques Evariste Lemariez (1828-1885), curé doyen de Pont-de-l’Arche, chanoine honoraire de Nancy et Evreux, dont la tombe porte encore aujourd’hui l’inscription « Regrets de sa famille, de ses nombreux amis et de tous ses paroissiens. Reconnaissance au restaurateur zélé et actif de leur église ».
Pierre Octave Philippe fut entouré de deux amis : l'abbé Emile Chevallier, son vicaire depuis 1895, « son alter ego » et, depuis 1903, l'abbé de Lanterie. A son décès furent ouverts quatre jours de recueillement très suivis. La cérémonie funèbre fut présidée par Monseigneur Meunier en présence d’Etienne-Alexandre Sorel, président de l'ancien Conseil de fabrique, et du maire Jules Fromont, qui déclama que « Le nom de l'abbé Philippe fait partie de l'histoire de notre petite ville, il est inscrit dans nos cœurs et passera à la postérité."
Il fut enterré au cimetière communal. Sa tombe a depuis été retirée.
La mémoire populaire dit que le visage de la statue du Sacré-coeur, au tambour de Notre-Dame-des-arts, a été taillé d'après les traits de Pierre-Octave Philippe (photo A. Launay, 2012).
Sources
Registres d’état civil
Thinon de la Troche Maurice, Un prêtre : M. l'Abbé Pierre-Octave Philippe, chanoine honoraire, curé-doyen de Pont-de-l'Arche, directeur de l'œuvre de Notre-Dame-des-arts, Pont-de-l'Arche : imprimerie Claude frères, 1907, 23 pages.
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Armand Launay
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Ci-dessous : carte postale annotée par Pierre-Octave Philippe qui justifie son envie d'instaurer le culte de Notre-Dame-des-arts.
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