Après les lois Jules Ferry rendant la scolarité obligatoire et laïque, les religieux qui enseignaient à Pont-de-l’Arche ont quitté la ville et ce malgré la déception les élus locaux qui recrutèrent alors des enseignants laïcs.
Conscientes qu’elles avaient abandonné l’instruction religieuse des enfants de Pont-de-l’Arche, les autorités catholiques créèrent une école pour filles en 1901. Tenue par les sœurs de la Providence de Rouen, cette école se maintint jusqu’en 1971, avant de servir de dispensaire puis de salle paroissiale. Située au numéro 3 de la rue de Crosne, elle ne comprenait que deux salles de classe. Au numéro 1 se trouvait l’école maternelle (une salle) qui accueillit ensuite les logements des sœurs du dispensaire et, de nos jours, le diacre. Ces biens sont la propriété du diocèse d'Evreux.
L’école Saint-Charles fut construite en brique entre 1900 et 1901. Bâti de plain-pied et sur un sous-sol, cet édifice rectangulaire est protégé par un toit à deux versants recouvert d’ardoises. Les deux salles de classes étaient accessibles chacune par des portes situées aux extrémités des longues façades. Les deux portes situées côté rue servaient d’entrée le matin. Les deux portes situées côté cour donnaient accès à la cour de recréation et son préau (aujourd’hui disparu).
L'école Saint-Charles, côté cour, en 2010.
On peut encore apprécier aujourd’hui la décoration soignée de ce bâtiment malgré un crépi en ciment assez récent (côté cour). Sous le toit, des modillons en brique blanche décorent la corniche. Les deux façades longues présentent chacune quatre fenêtres dont les linteaux sont agréablement constitués d’un entremêlement de briques rouges et blanches. Des chaines de refend font une légère saillie vers l’extérieur et quelques encres en acier ponctuent les façades. Des pierres de taille renforcent la décoration. Certaines sont situées aux extrémités des linteaux des fenêtres mais surtout aux linteaux des portes ainsi qu’aux ouvertures qui les couronnent. Ces ouvertures présentent des jambages en pierre qui évoquent les colonnes classiques. Quant aux frontons, ils forment un curieux mélange entre les chapiteaux classiques et les nervures gothiques en forme de pointe. Un relief trilobé renforce l’aspect gothique de la décoration ce qui n’est pas étonnant pour une propriété diocésaine. Le silex, enfin, est lui aussi présent mais uniquement sur le mur-bahut situé au-dessus de l’entrée de la cave (côté cour).
Ecole Saint-Charles, détail de la façade côté rue.