Pont-de-l’Arche à l’occasion des fêtes de noël et du nouvel an
Une promenade à travers les rues. Un coup d’œil aux étalages*
Les décorations de Noël dans la rue Président-Roosevelt en décembre 2012.
Nous voici revenus à la période de l’année qui nous ramène les fêtes de Noël et du Premier Janvier.
Aussi, dans les vitrines des marchands existe-t-il des choses merveilleuses, que contemplent, extasiés, des bambins de tout âge, de tout sexe et de toute condition. Il faut avoir eu l’âge de ces bambin-là ; il faut avoir, comme eux, connu ces joies puériles de l’enfance, cet abandon touchant des tout petits, dont le moindre jouet, fait naître sans les grands yeux étonnés, tout un océan d’extases, sèche une larme, et fait naître un sourire, pour comprendre ce que ces étalages de fin d’année, recèlent pour eux d'espérances et de charmes ; de désirs aussi, jamais inassouvis... ?
Que ne voyons-nous pas, au hasard de nos promenades, le long des magasins, au milieu d’une troupe bambins qui les dévorent des yeux depuis les mignonnes poupées aux yeux de rêves :
Tous jolis, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore...
Dans la vitrine qui les recèle, attendant la mignonne aimée, qui les dorlotera, à la lueur des ampoules électriques qui leur font comme une auréole, elles regardent de leurs grands yeux étonnés, les mignonnes poupées blondes, ou brunes...
Puis, c’est toute la gamme des jouets : toute une ménagerie d’animaux en miniature ; des automobiles minuscules, attendant que leur heureux possesseur des lance sur quelque circuit de rêve... ; des petits ménages microscopiques, pour de petites poupées lilliputiennes... très peu de panoplies : on en a assez de la guerre !... et les canons, et les fusils d’antan, sont relégués pour le moment au magasin des accessoires...
Voilà ce que vous verrez si le hasard de vos promenades vous conduit, rue de Paris, au magasin de Mme Vve Blot.
Dans la même rue, chez M. Chantepie, bijoutier, c’est tout autre chose ; dans un éblouissement, dans un scintillement, dans un ruissellement de mille facettes, des bijoux sans nombre étincellent...! Des feux multiples de pierreries et des cascades de perles rivalisent de luxe et d’élégance. Il y en pour toutes les bourses et pour tous les âges, et leurs charmes tentateurs, vont bien des regards et bien des sourires ?...
Si nous nous acheminons ensuite, vers la place Hyacinthe Langlois, dont le buste regarde placide et débonnaire, défiler la file interminable des autos, allant vers... l’inconnu !... nous distinguons chez M. Briard et chez Mlle Porte, une avalanche de choses neigeuses, qui rivalisent de blancheur, avec la neige fraîchement tombée des espaces célestes. Parfois, un ruban minuscule, met sa note rose ou bleu d’azur, sur toute cette gamme de couleurs, sur toute cette débauche de blancheurs, sur lesquelles de fines broderies, mettent leur fin réseau...
Là, encore, vont les regards de bien des filles d’Ève ! plus d’une s’extasie devant ces beautés, et se voit... en rêve, parée d’un de ces riens charmants qui sont grâce de la femme...
Une mention, en passant, à la pâtisserie et chocolaterie Dartois, dont les bonbonnières, les coupes, et les boîtes ciselées avec art et qui contiendront les chocolats, les fondants et les pralines, sans oublier, les marrons glacés, de succulente mémoire, satisferont les plus difficiles...
Une mention aussi, au magasin si coquet, tenu par Mme Énault, dont la maroquinerie, la bimbeloterie, et la mièvrerie des bibelots rivalisent de fraîcheur et d'élégance.
* Texte de J. Leroy publié dans L’Industriel de Louviers du 24 décembre 1932.
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