Deux cartes postales-photos montrent des ouvrières posant dans la bonnèterie « L’ouvroir de l’ange-gardien ». Elles sont de grande qualité.
L’ange-gardien, une sorte de sainte Anne ailée posant la main droite sur un enfant, est posé sur un socle contre le mur à droite. Au centre se trouve un Christ en croix. Les ouvrières portent le chignon caractéristique des années 1910.
Des lampes pendues au plafond permettaient d’éclairer le travail durant la mauvaise saison. Le souci de la lumière est net. On aperçoit de larges baies de part et d’autres de la salle. Elles font penser aux locaux du complexe Max-Catoire.
Tout en brique, leur architecture trahit les années 1900. Un élément nous fait trancher sur la localisation. Il s’agit de l’existence d’un hôpital militaire auxiliaire qui fonctionna à Montaure du 22 septembre 1914 au 31 décembre 1918. Les archives militaires le connaissent sous le n° 18 et sous le nom de l’ « Ouvroir de l'Ange Gardien » et du « Château de la Garde Châtel ». Il comprenait 50 lits. Une autre carte postale montre clairement des soldats en convalescence au même endroit. Ces éléments ne sont pas étonnants dans la mesure où la famille Catoire, résidant à la Garde-Châtel, s'est fait connaitre pour son implication dans la croix-rouge (voir notre article). C'est dans cet hôpital qu'intervint en tant qu'infirmier le compositeur et musicologue Maurice Emmanuel.
Quant au travail textile, il n’est pas étonnant à Montaure – tout comme dans les campagnes locales – car Louis-Etienne Charpillon nota, en 1868, que le tissage de draps se pratiquait chez les particuliers. Qui plus est, la campagne regorgeait de badestamiers et d’ouvriers du textile que ce soit à Louviers ou à Elbeuf. Même Pont-de-l’Arche se mit à coudre des chaussons de lisière à partir des années 1830. Une chemiserie exista à La Haye-Malherbe (Rousseau) au tout début du XXe siècle.
Sources
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