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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 17:42
Vue sur Montaure depuis Ecrosville (cliché Armand Launay, 2012).

Vue sur Montaure depuis Ecrosville (cliché Armand Launay, 2012).

Charpillon Louis-Etienne, Caresme Anatole, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, Les Andelys : Delcroix, 1868, 960 p., t. II, p. 541-543.

 

MONTAURE 

 

Paroisse des : Doy. de Louviers. – Baill. Vic. et Élec. de Pont-de-l’Arche. – Dioc. Parl. et Gén. de Rouen.

Montaure de Mons aureus, montagne d’or à cause de sa situation et de la fertilité du sol.

L’église dédiée à Notre-Dame, fut octroyée au XIe siècle à l’abbaye de Saint-Ouen, par Odon Stigand, maître d’hôtel de Guillaume, duc de Normandie, mais le patronage honoraire fut conservé par les seigneurs du fief de la paroisse.  

Nous trouvons mentionnés dans l’histoire de 1080 à 1258, les noms de Roger, Raoul, Thomas, Renaud et Romain de Montaure.  

Jean Le Mire fut mis en prison en 1334, pendant 93 jours, pour avoir navré un homme en péril de mort à la foire de la Toussaint, à Montaure.  

En 1450, Loys de Fontaine, obtint de rentrer dans la seigneurie de Criquetot, il épousa vers cette époque, Jeanne de Jeucourt, dame d’Épreville à Incarville, le 14 novembre 1480, Louis de Fontaine, sieur de Criquetot et Montaure, consentit un contrat de fief à Jean Leclaire[1]. Marie de Fontaine, sa fille, épousa en 1490, Thibaut d’Amfreville, qui devint ainsi seigneur de Criquetot et de Montaure, dont il rendit aveu en 1497.  

 

Jean d’Amfreville, fils aîné de Thibaut ne laissa qu’une fille, Guillemette, mariée à Christophe de Serviac, avant 1527 ; ce seigneur vivait encore en 1537 ; il n’avait pas le titre de seigneur de Montaure mais seulement de Criquetot, Villettes et Ecquetot en partie ; il laissa 3 filles, Diane, Louise et Marie.  

 

Le 30 juillet 1612, le fief de Montaure, quart de haubert surnommé de Criquetot, parce qu’il avait appartenu au sieur de Criquetot, fut décrété sur les héritiers de Jean d’Amfreville, au profit de Pierre Vigor, conseiller du roi au Parlement de Normandie.  

 

Par arrêt du 16 mai 1616, Pierre Vigor fut envoyé en possession du fief de Criquetot à Montaure, au préjudice de Jacques d’Amfreville, qui prétendait le retirer à droit de sang.  

Vers cette même date, décharge de la taille fut accordée aux habitants de Montaure, dont un orage avait détruit les maisons.  

 

Le 31 décembre 1646, Messire Pierre Vigor, esc. seigneur de Montaure, étant en son manoir seigneurial de Montaure etc., achète de Pierre Le Bourg, laboureur à Montaure, un demi acre de terre en présence de Nicolas Papelard, curé de la paroisse.  

 

Vers 1650, St-Vincent-de-Paul présentait à la cure de Montaure. 

 

En 1651 à 1655, le sieur de Vigor, maître particulier des Eaux et Forêts, avait reçu pour son office, 2100  héritiers reçurent 2100 mesures de bûches ; ses héritiers reçurent 2100 l. pour pareille quantité de mesures de bûches.  

 

Vigor : d’argent, à aigle éployé de sable, au chef d’azur, chargé de trois étoiles d’argent.  

Les Familles Poirier d’Amfreville, Belot, Le Camus, et Le Cordier de Bigards, possédèrent ensuite la seigneurie de Montaure.  

 

M. Jean-Baptiste Le Cordier de Bigards, Président au Parlement de Normandie, obtint, en 1782, l’érection des seigneuries de Bourgthéroulde et de Montaure en marquisat de la Londe.  

 

Fief

 

Écroville. Jean d’Écroville fut en 1205, témoin d’une charte pour Bonport.  

De 1551 jusqu’à la Révolution nous signalerons parmi les seigneurs d’Écroville, Loys de Bigards, François de Bigards et Jean Baptiste François Le Cordier de Bigards. 

 

Établissements Religieux

 

Prieuré de Montaure [p. 542-543]  

 

Du temps de Richard II, duc de Normandie, Stigand dit le Vieux, fonda le Prieuré de Montaure. En

1018, le duc Richard confirma la donation de son sénéchal, et donna lui-même une rente de : 1 muid de froment, 1 muid de seigle, 2 muids d’avoine. 8 setiers d’orge et 4 setiers de pois[2]... Odon Stigaud, fils du précédent, maître d’hôtel du duc Guillaume, eut deux fils, Maurice et Robert, ce dernier voyagea en Orient, et revint en Normandie avec des reliques de Ste-Barbe. Maurice frère de Robert, pour recevoir et conserver dignement ce précieux trésor, détruisit le château de ses pères, dans sa terre d’Écajeul, pour y fonder une collégiale connue sous le nom de Ste-Barbe-en-Auge.  

Il eut deux fils, Maurice et Robert , qu’il perdit de son vivant. Après leur mort, il fonda, en 1063, à côté de l’église de Montaure, avec le concours de l'abbaye de St-Ouen, un prieuré  également dédié à Notre-Dame, auquel il donna tout ce qu’il possédait à Criquebeuf-sur-Seine avec l’eau, l’église St-Etienne-des-Tonneliers, à Rouen, 3 maisons dans la même ville, où demeuraient les potiers et enfin la terre de Turquetil de Limesy.

Le duc Richard II, confirma cette donation et donna lui-même au prieuré, une rente de: 1 muid de froment, 1 muid de seigle, 2 muids d’avoine, 8 setiers d’orge et 4 setiers de pois, sur le domaine du Vaudreuil, avec 2 charretées de foin dans la prairie de Vaudreuil.

La construction de l’église et de la tour de Montaure suivit de près ; l’église, qui subsiste encore, est bâtie dans le style roman du XIe ou du XIIe siècle.

En 1184, les religieux avaient une rente de 10 l. qu’ils tenaient de la générosité du Roi.

Au milieu du XIIIe siècle, l’archevêque Eudes Rigaud, visita le prieuré de Montaure à différentes fois. La première eut lieu le 15 mai 1250. Le Prélat constata la présence de 4 moines, tous prêtres... Il leur ordonna d’observer les jeûnes. Ils ont 160 l. de revenu... Nous avons prescrit de donner plus largement l'aumône aux pauvres…

Cinq ans plus tard, nouvelle visite. L’archevêque constate qu’il n’y a plus que deux religieux, alors qu’il devrait y en avoir au moins trois. Il défend de laisser les femmes manger dans la maison.

Le 26 août 1258, nous avons, dit le  prélat, été hébergé à Montaure. Le lendemain 27, nous avons procédé à notre visite. Ils étaient trois moines. Il n’existait qu’un seul calice, tant pour les moines que pour le prêtre de la paroisse ; leurs revenus sont de VIIIxx livres. Frère Roger d’Andely était alors prieur du lieu, nous avons trouvé toutes choses en bon état.

Le 7 juillet de la même année, Eudes Rigaud célébra dans le prieuré de Montaure, le mariage de Guillaume de Prémery, son panetier, avec Jeanne, sa femme.

La dernière visite de l’infatigable archevêque au prieuré de Montaure, est du 13 mai 1269. Il n’y avait que deux moines au lieu de trois, Eudes Rigaud leur défendit de laisser les femmes entrer dans leur maison, etc.

Le 7 décembre 1339, Guillaume Saoul, prieur de Montaure, assistait aux derniers moments du célèbre Jean Roussel, dit Marc-d’Argent.

En 1397, Jean d’Oynel esc. et un certain nombre de bourgeois, s’étant rendus coupables d’injures et de voies de fait envers les religieux de Montaure, et ayant commis de grands dégâts dans le Prieuré, furent condamnés par l’Échiquier à faire amende honorable.

" C’était un jour de fête de Notre-Dame, la foire se tenant à Montaure... Ils s’étaient rendus au prieuré, (d’Oynel et ses complices), là, publiquement en présence de nombre de gens, ils s’agenouillèrent devant Dom Naguet, prieur, lui amendèrent les dits excès et maléfices, lui requérant humblement qu’il leur pardonnât ce qu’il fit, se relevant alors, on les vit entrer dans l’église du prieuré, y offrir leurs cierges, payer enfin, au prieur, 200 l. d’amende profitable.

Pendant les guerres de Religion le prieuré de Montaure fut pris par un sieur de la Personne, des mains duquel le retira Dom Alexis Durand, dernier prieur en règle.

Montaure tomba plus tard dans les mains de Baltazard Poidevin, qui porta le titre d’abbé de St.-Ouen, de 1620 à 1638.

Parmi les prieurs de Montaure, nous citerons encore :

Dom Jean le Cauf, Dom Laurent Alorge, Pierre de Godefroy, Jean Philippe.

 

Carmes déchaussés.

Au moment où le prieuré de Montaure s’éteignait, une autre fondation pieuse lui succéda.

La 5e garde de la forêt de Bord, appelée du Chastel, fut donnée par Louis XIV, aux Carmes-Déchaussés de Rouen, qui y construisirent une maison de leur ordre sous le nom du Désert de Notre-Dame du Secours.

La première pierre fut posée le 20 juillet 1663, par Messire Guy du Val, seigneur de Bonneval, chevalier, Président à Mortier au Parlement de Rouen.

En 1791, les capucins d’Andely furent envoyés à Montaure.

Le domaine de la Garde Châtel composé de 203 hectares dont un parc de 135 hectares, appartient actuellement à la veuve de M. Le Prou.

 

Léproserie.

On signale à Montaure en 1253, une léproserie qui avait une chapelle dédiée à St-Blaise.

 

MONTAURE. cant. de Pont-de-l’Arche à 140 m. d’alt. – sol : alluvium et craie. – Ch. de gr. com. n° 4, de Pont-de-l’Arche à la R. dép. n° 13. – Surf. terr. 1016 hect. – Pop. 1203 hab. – 4 cont. 9,235 fr. en ppal. – Rec. ord. budg. 5,347 fr . – * de Louviers. – Percep. et Rec, Cont. ind. de Pont-de-l’Arche. – Paroisse. – Presbyt. – Écoles spéc. de 82 garc. et de 80 filles. – 1 maison d’école. – 5 déb. de boissons. – 14 per. de chasse. – Dist. en kil. au ch.-l. de dép. 29 ; d’arr. 8 ; de cant. 9.

 

Dépendances, Blaquetuit, Écrosville, Les Fosses, La Vallée.

Agriculture, céréales, forêt.

Industrie, 2 fab. de poterie, – 1 tuilerie, tissage de draps chez les particuliers.

31 patentés.

 

 

[1] Arch. Seine-Inf.

[2] Ordéric Vital.

 

 

 

A lire aussi... 

L'origine de Montaure et de son nom

Montaure, album photos

Les châteaux de Montaure

Armand Launay

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Mes activités

Armand Launay. Né à Pont-de-l'Arche en 1980, j'ai étudié l'histoire et la sociologie à l'université du Havre (Licence) avant d'obtenir un DUT information-communication qui m'a permis de devenir agent des bibliothèques. J'ai acquis, depuis, un Master des Métiers de l'éducation et de la formation, mention Lettres modernes. Depuis 2002, je mets en valeur le patrimoine et l'histoire de Pont-de-l'Arche à travers :

- des visites commentées de la ville depuis 2004 ;

- des publications, dont fait partie ce blog :

Bibliographie

- 20 numéros de La Fouine magazine (2003-2007) et des articles dans la presse régionale normande : "Conviviale et médiévale, Pont-de-l'Arche vous accueille", Patrimoine normand n° 75 ; "Pont-de-l'Arche, berceau de l'infanterie française ?", Patrimoine normand n° 76 ; "Bonport : l'ancienne abbaye dévoile son histoire", Patrimoine normand n° 79 ; "Chaussures Marco : deux siècles de savoir-plaire normand !", Pays de Normandie n° 75.

- L'Histoire des Damps et des prémices de Pont-de-l'Arche (éditions Charles-Corlet, 2007, 240 pages) ;

- Pont-de-l'Arche (éditions Alan-Sutton, collection "Mémoire en images", 2008, 117 pages) ;

- De 2008 à 2014, j'ai été conseiller municipal délégué à la communication et rédacteur en chef de "Pont-de-l'Arche magazine" ;

- Pont-de-l'Arche, cité de la chaussure : étude sur un patrimoine industriel normand depuis le XVIIIe siècle (mairie de Pont-de-l'Arche, 2009, 52 pages) ;

- Pont-de-l'Arche, un joyau médiéval au cœur de la Normandie : guide touristique et patrimonial (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 40 pages) ;

- Pont-de-l'Arche 1911 I 2011 : l'évolution urbaine en 62 photographies (mairie de Pont-de-l'Arche, 2010, 32 pages) ;

- Mieux connaitre Pont-de-l'Arche à travers 150 noms de rues et de lieux ! (Autoédité, 2019, 64 pages) ; 

- Déconfiner le regard sur Pont-de-l'Arche et ses alentours (Autoédité avec Frédéric Ménissier, 2021, 64 pages) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (publié en ligne, 2022) ;

- Les Trésors de Terres-de-Bord : promenade à Tostes, ses hameaux, Écrosville, La Vallée et Montaure (version mise en page du précédent ouvrage, édité par la mairie de Terres-de-Bord, 2023).

Depuis 2014, je suis enseignant à Mayotte.

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